Publié le 25 octobre 2021 à 11h47 - Dernière mise à jour le 2 novembre 2022 à 9h11
Les concertos pour violon n° 1 et n°2 de Bach, «Tabula Rasa» d’Arvo Pärt et la symphonie n°4 «Italienne » de Mendelssohn : c’est avec ce programme que Renaud Capuçon a inauguré, il y a quelques semaines en Suisse, sa direction de l’Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL). Et c’est ce programme qu’il offre actuellement en tournée avec une halte, samedi soir, au Grand Théâtre de Provence.
Dirigeant l’ensemble depuis son violon, pour Bach et Pärt, et au pupitre pour Mendelssohn, Renaud Capuçon semblait très concentré derrière un léger sourire. Donner Bach sur des instruments modernes ne fait pas l’unanimité. L’évolution qualitative des ensembles baroques ces dernières années a en effet induit des notions d’écoute différentes. La version proposée par Renaud Capuçon et l’OCL est bien maitrisée, plus suave qu’agressive, et colorée. Mais le meilleur restait à venir avec « Tabula Rasa» d’Arvo Pärt.
Un moment hors du temps
Surprenant, lancinant, envoûtant : les qualificatifs ne manquent pas pour caractériser le deuxième mouvement de cette œuvre hors du commun où le minimaliste rejoint la répétition. Dialogue entre deux violons, Renaud Capuçon étant rejoint par François Sochard, assistant de Renaud Capuçon et premier violon co-soliste de l’OCL accompagné par des cordes de cristal qui laissent entrevoir l’évolution des compositions de l’estonien Pärt.
Un moment hors du temps, aérien, mystique que chacun dans le public a pu vivre de façon intense en y mettant sa propre contribution émotionnelle. Étonnant et fascinant. Signalons au passage que ce concert a été enregistré à Lausanne par Arte TV et qu’il est encore disponible.
En deuxième partie de la soirée, c’est la symphonie n°4 de Mendelssohn qui était donnée avec vigueur et, à notre sens, un peu trop de vélocité, par l’orchestre et son chef. La couleur est belle, c’est précis et les vents, notamment, sont très présents. On aurait aimé cependant une dose de plus de romantisme et de rondeur dans cette interprétation. Des qualités retrouvées dans un bis somptueux, la «Valse Triste» de Sibelius, qui précédait une ovation largement méritée. Prise de direction réussie pour Renaud Capuçon.
Michel EGEA
On retrouvera Renaud Capuçon et l’Orchestre de Chambre de Lausanne le 19 avril 2022 au Festival de Pâques pour Les Quatre Saisons de Vivaldi.
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