Publié le 14 novembre 2021 à 10h26 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h22
La Banque de France était partenaire actif des Journées de l’économie, qui se sont tenus à Lyon du 3 au 5 novembre 2021. Comme chaque année le sondage de la Banque de France sur « les Français et l’économie », a été présenté en ouverture de l’événement. Le gouverneur, François Villeroy de Galhau, a participé le 3 novembre à une table ronde et de nombreux experts de la Banque de France ont contribué aux débats durant ces 3 jours.
Le sondage rend compte de la montée des préoccupations environnementales et sociales des Français. Il atteste également des effets de la reprise économique en reflétant un moindre besoin d’information sur la croissance et l’emploi. Enfin, s’il ne laisse pas entrevoir de modifications profondes des comportements dues à la crise, il témoigne d’aspirations plus qualitatives. Les Français placent en tête de leurs besoins d’information les problématiques de financement à moyen et long terme et l’inflation : financement des retraites (pour 30 % d’entre eux), finances publiques (31 %), évolution des prix (26%). Leur attente d’information sur l’emploi (22 %) et la croissance (17%) recule fortement, dans le contexte d’une reprise économique solide. Au demeurant, pour une majorité de répondants (62 %), le concept de croissance du PIB est dépassé ou doit être réorienté vers des objectifs sociaux, de bien-être et d’environnement. Plus globalement, l’intérêt des Français pour l’économie remonte d’un point (48 %).
La crise Covid a renforcé le comportement d’épargne
La perception de l’augmentation des prix depuis un an est en forte hausse, de façon cohérente avec les derniers chiffres de l’inflation. Pour la grande majorité des répondants, l’énergie est assez logiquement le poste de dépenses ayant le plus augmenté depuis un an. S’agissant de leurs finances personnelles, la crise
Covid a renforcé le comportement d’épargne des répondants, une épargne dont la plupart comptent néanmoins faire une utilisation dans les deux ans. Et en matière de crédit, le surendettement reste un motif de préoccupation pour plus d’un Français sur trois.
Le changement climatique: le défi le plus urgent
Le changement climatique est de loin perçu comme le défi le plus urgent (44%), devant l’exclusion sociale et la pauvreté (17 %). Et pour 47% des sondés, la France n’y est pas bien préparée. Pour une majorité de répondants, la lutte contre les risques climatiques passe d’abord par une réglementation plus stricte de la
production. Le chômage et l’impact de la crise sanitaire, sujets cruciaux il y a un an, sont considérés moins urgents en octobre 2021.
L’éducation nationale apparaît comme la priorité n°1 du renforcement de l’action de l’État, suivie par la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction des inégalités. L’adaptation de l’économie à la crise sanitaire n’a pas réellement ancré de modification des comportements. Les modes d’achat et de travail ont été les usages les plus notablement modifiés par mais la perception d’un changement durable dû à la crise reste assez limitée.
Luc CONDAMINE
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