Marseille. Colette Weizman: un congrès d’experts-comptables ‘au goût de victoire’

Publié le 26 novembre 2021 à  14h10 - Dernière mise à  jour le 3 novembre 2022 à  8h55

En ouverture du 9e Congrès régional des experts-comptables de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Colette Weizman, la présidente, est revenu sur le congrès, la situation économique avec une relance qui se maintient. Met en exergue les problèmes d’embauche et la pénurie de matières premières, signe une convention tripartite avec les commissaires aux comptes et le tribunal de commerce de Marseille.

La profession a répondu présente au 9e congrès régional des Experts-Comptables Provence-Alpes Côte d'Azur avec quelque 1 400 inscrits sur deux jours © Croec Paca
La profession a répondu présente au 9e congrès régional des Experts-Comptables Provence-Alpes Côte d’Azur avec quelque 1 400 inscrits sur deux jours © Croec Paca

Dès ses premiers mots Colette Weizman donne le ton: «Ce congrès n’est en rien ordinaire, il a un goût de victoire… Pourquoi un goût de victoire? Eh bien parce qu’aujourd’hui on peut dire haut et fort que l’expert-comptable est au cœur de l’économie et au cœur de l’entreprise». Mais, pour en arriver là, précise-t-elle: «Il a fallu une crise sanitaire sans précédent pour que les experts-comptables soient dans la lumière. Depuis le 20 mars 2020, en étant sur tous les fronts, aux côtés de nos chefs d’entreprises, nous avons démontré notre rôle incontournable et indispensable dans l’économie. Notre rôle incontournable et indispensable au cœur de plus de 3 millions d’entreprises».

«Notre profession a retrouvé sa fierté, sa légitimité»

Colette Weizman lance aux congressistes: «Notre profession a retrouvé sa fierté, sa légitimité et une reconnaissance plus que méritée. Nous sommes enfin consultés, écoutés, et respectés et ça, nous le valons bien». Elle note avec une immense satisfaction que malgré tous les événements qui se sont succédé depuis le début du mois de septembre: université d’été, congrès syndical, congrès des commissaires aux comptes, congrès national des experts comptables à Bordeaux, «la profession a répondu présente à ce grand rendez-vous annuel avec plus de 1 400 inscrits sur deux jours». Et d’expliquer ce succès «par les ateliers de formation de très haut niveau, la qualité des conférenciers, les échanges sur le rôle des experts-comptables dans la période charnière de sortie de crise. Comment doit-on accompagner la résilience et comment peut-on contribuer à booster la relance». Et d’indiquer à ce propos: «Notre congrès porte sur le rebond, la relance, la résilience. Car la relance est là, les entreprises sont prêtes et ne demandent qu’à repartir et gagner».

Un troisième trimestre consécutif de croissance

Par ailleurs, Colette Weizman a présenté le baromètre économique de la profession comptable. Un document qui rappelle qu’au troisième trimestre 2021 les mesures restrictives ont été allégées «même si la mise en place du pass sanitaire a pu avoir des effets sur certaines activités». Dans ce contexte, souligne-t-elle: «Les TPE-PME de la région ont enregistré un troisième trimestre consécutif de croissance, avec une hausse de chiffre d’affaires de 4,8% par rapport au troisième trimestre 2020». Et de considérer: «Si cette augmentation est à mettre en regard du léger recul de l’indice de chiffre d’affaires un an plus tôt, la comparaison avec les résultats de 2019 c’est à dire avant la crise, révèle une progression de 3,3%».

Comme lors du précédent trimestre les TPE-PME de tous les départements de la région hormis celles des Hautes-Alpes, -1,7%, ont affiché une hausse de chiffre d’affaires cumulé depuis le début de l’année, notamment car les baisses d’activité avaient été particulièrement significatives un an plus tôt. Ces hausses sont comprises entre +9,1% pour les Alpes de Haute Provence et + 11,6% dans le Var. Colette Weizman précise que «la lettre de conjoncture de la Banque de France signale elle aussi que l’économie retrouve son niveau pré-crise au troisième trimestre.»

«53 000 créations d’entreprises en 2021»

Colette Weizman explique: «Nous retrouvons ce niveau plus rapidement que ce que nous le pensions». «les statistiques issus du site des greffiers, poursuit-elle, montrent aussi le dynamisme du tissu économique puisqu’il y a eu 53 000 créations d’entreprises en 2021, contre 37 000 en 2020 et 41 000 en 2019. Et l’augmentation du nombre de création d’entreprises qui nous a surpris au premier trimestre c’est confirmé au deuxième et au troisième trimestre. Dans le même temps le nombre de liquidation d’entreprises c’est fortement réduit». Dans ce tableau la Présidente ne souligne que deux interrogations: la problématique du recrutement et celle de l’approvisionnement des matières premières. Elle rappelle: «Le quoi qu’il en coûte a sauvé nombre d’entreprises, d’emplois, c’est remarquable. Mais il a coûté cher et il faut maintenant un retour sur investissement avec des créations d’emplois, des créations de richesses».

«Je cherche à recruter trois collaborateurs, je n’y arrive pas»

Et de déplorer des freins à l’emploi: «Je cherche à recruter trois collaborateurs, je n’y arrive pas». Et ne peut que constater: «L’idée du travail a changé. La Covid a changé notre rapport à la vie et donc au travail. Nous avons goûté au télétravail, pour certains ce fut une catastrophe mais pour beaucoup d’autres cela a été synonyme de qualité de vie meilleure. Il importe donc de trouver des solutions. C’est vrai aussi dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, comme dans le bâtiment, des métiers qui ne sont pas simples, où la question des salaires se posent». Précise: «Des restaurants sont contraints d’arrêter le service du soir faute de serveurs et j’ai parmi mes clients une entreprise qui refuse des commandes par manque de chauffeurs pour réaliser les livraisons». «Beaucoup d’entreprises, ajoute-t-elle, ont compris, dans tous les secteurs, qu’il fallait augmenter les salaires et elles sont de plus en plus nombreuses à avoir une réflexion et une action sur le bien-être en entreprise». Dans ce contexte elle insiste aussi sur l’importance des apprentis, sur le regard qui a changé les concernant: «Avant on en prenait par commodité, ils n’étaient pas cher et on n’attendait rien d’autre que des services de leur par. Aujourd’hui on veille sur eux, on passe du temps, on les forme. Cette crise de la Covid change les mentalités. J’ai 7 apprentis qui vont bientôt être diplômés, j’espère tous les garder».
Michel CAIRE

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Signature d’un partenariat entre le tribunal de commerce de Marseille, le conseil régional de l’ordre des experts-comptables Paca et la Compagnie régionale des commissaires aux comptes Paca

Colette Weizman, présidente du Croec Paca, Jean-Marc Latreille, président du tribunal de commerce de Marseille, Jean-Pierre Patou, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) ©Croec Paca
Colette Weizman, présidente du Croec Paca, Jean-Marc Latreille, président du tribunal de commerce de Marseille, Jean-Pierre Patou, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) ©Croec Paca

«Nous avons une vraie relation de confiance avec le Tribunal de commerce, son président. Un tribunal qui s’engage à ce que les experts-comptables soient mieux reconnus», souligne Colette Weizman. Jean-Marc Latreille, le président du tribunal de commerce de Marseille signale pour sa part: «Lorsque j’ai pris mes foncions, il y a deux ans, j’ai voulu remettre le tribunal au centre de la cité et gommer son côté censeur. Ainsi très tôt l’an dernier nous avons travaillé avec les experts-comptables, les avocats et les commissaires aux comptes lors de conférences en visio pour expliquer que nous sommes un peu une clinique. On ne vient pas au tribunal pour mourir mais pour renaître. Pour cela, il importe que notre image change, que nous développions notre rôle en matière de prévention. Nous essayons de convaincre les entreprises de venir nous voir le plus rapidement possible. C’est le sens du document que nous signons aujourd’hui». le président du tribunal de commerce de Marseille insiste: «C’est vital de venir nous voir le plus tôt possible. Lorsque les entreprises viennent pour des procédures collectives, 25% s’en sortent par le haut, 75% finissent en liquidation. Ces chiffres sont inversés en prévention. On sait, en matière de santé, à quel point la prévention est importante eh bien là il en va de même». Jean-Pierre Patou, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) d’Aix-Bastia explique à son tour: «Nous renforçons, avec ce partenariat, une relation de confiance pour que le plus grand nombre possible d’entreprises évitent de se rendre à l’hôpital grâce à la prévention»
M.C.)]
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