Jean Castex à Marseille : L’Etat ajoute 150M€ dans l’escarcelle pour la rénovation des écoles

Publié le 15 décembre 2021 à  21h53 - Dernière mise à  jour le 3 novembre 2022 à  12h33

Le Premier ministre Jean Castex était à l’école Ahmed Litim à Marseille (3e) ce mardi 14 décembre 2021, où il a signé le protocole d’engagement de réhabilitation des écoles de la ville avec Benoît Payan, maire de Marseille. L’occasion pour le Premier ministre de rappeler le soutient financier de l’État pour ces travaux au niveau national ainsi que les nécessaires réformes en développant «des chemins nouveaux, l’autonomie des établissements, les responsabilités confiées aux directeurs plus importantes », tout en se félicitant des relations entre l’État et les mairies : «Lorsque l’intérêt supérieur est en jeu, nous savons par-delà nos différences légitimes, nous accorder et travailler ensemble».

Le Premier ministre Jean Castex et Benoît Payan, le maire de Marseille ont signé un protocole d'engagement de réhabilitation des écoles de la ville ©Ville de Marseille
Le Premier ministre Jean Castex et Benoît Payan, le maire de Marseille ont signé un protocole d’engagement de réhabilitation des écoles de la ville ©Ville de Marseille

«L’abandon des écoles à Marseille»

«C’est un honneur de vous accueillir ici, monsieur le Premier ministre, à Marseille, dans cet arrondissement, le 3e, souvent présenté comme le plus pauvre d’Europe, et dans cette école Ahmed Litim qui est devenu au fil des ans, l’un des symboles de l’abandon des écoles à Marseille», déclare Benoît Payan, maire de Marseille qui rappelle qu’ici «les enfants sont installés dans un provisoire qui dure depuis 6 ans. Des préfabriqués trop chauds l’été, mal isolés l’hiver, bruyants lorsque la pluie s’abat sur ces toits de tôle. Rien que dans ce quartier, trois écoles sont en préfabriqués, certaines depuis près de 10 ans».

«150 millions supplémentaires s’ajoutent aux 250M€ déjà votés par l’Assemblée nationale»

Il met en exergue que 174 écoles de la Ville «sont aujourd’hui à démolir, à construire ou à reconstruire, à rénover lourdement pour assurer des conditions dignes d’apprentissage.» Il se félicite de ce plan qui vient concrétiser l’engagement de l’État aux côtés de Marseille «dans son grand projet de rénovation des 470 écoles municipales.» Au total, 1,2 milliard d’euros sont investis pour les écoles. L’engagement «historique de l’État» portera à 400M€ en subventions et «garantira plus de 650M€ d’emprunts sur les 800 millions que mobilisera Marseille». Et, ajoute-t-il, non sans satisfaction : «Ce sont 150 millions supplémentaires qui s’ajoutent aux 250M€ déjà votés par l’Assemblée nationale.»

«Le protocole d’accord sera soumis au vote du conseil municipal ce vendredi 17 décembre»

«Ce chantier unique en France», poursuit-il, «permettra la rénovation lourde de 174 écoles et la remise à niveau des 296 autres établissements scolaires pour donner la possibilité aux 80 000 écoliers marseillais d’étudier dans des conditions dignes, dans des écoles en bon état, ouvertes et accueillantes.» Il précise encore que, ce chantier, le plus important de la ville, «créera de nombreux emplois et générera près de 2,27 milliards d’euros de retombées économiques» pour le territoire marseillais. Il revient alors sur la situation de la Ville: «Le retard pris par Marseille après 25 ans d’abandon de ses services publics est considérable, notamment dans les écoles. Le protocole d’accord sera soumis au vote du conseil municipal ce vendredi 17 décembre.»

«Un message d’espoir à la hauteur de son riche passé et de sa position inestimable»

Jean Castex regardera autour de lui et ne pourra s’empêcher de déclarer: «D’habitude, je dis toujours dans vos superbes locaux. Non, là, je ne le dirai pas ce matin et pour cause. Oui, Monsieur le maire, vous avez raison. Marseille a des difficultés. Il faut les regarder avec lucidité, il faut les régler, mais le message premier envoyé aux Marseillais et aux Marseillais, c’est un message d’espoir à la hauteur de son riche passé et de sa position inestimable.» Indique que le président de la République a fixé un certain nombre d’orientations. «Nous avons travaillé dans l’intervalle. Le maire de Marseille a fait valoir les intérêts de Marseille, a sensibilisé l’ensemble des protagonistes sur la situation, nous venons d’en visiter une, de ses écoles qui effectivement, je le dis devant vous, autant en ma qualité de Premier ministre que d’ancien maire sont dans une situation particulièrement défavorable.»

«Une société publique locale d’aménagement d’intérêt national»

Indique que d’ores et déjà sont inscrits «254 millions d’autorisations d’engagement, dans le projet de loi de finances pour 2022, qui devrait être voté dans les tout prochains jours, tout comme la garantie d’emprunt sur un volume de 650 millions que vous avez également évoqué. Et nous monterons par différents canaux jusqu’à 400 millions le soutien de l’État pour ce plan, qu’il nous faut maintenant démarrer de manière énergique, rapide et visible pour les parents, les enfants, et les enseignants». Pour ce faire, le Premier ministre évoque la création d’une société publique locale d’aménagement d’intérêt national détenue à parts égales «et qui sera chargée, de piloter ce programme et de veiller à sa bonne exécution.» Pour le chef du gouvernement, il est bien question de passer à l’action «pour rattraper ce retard et réparer ce sort qui est fait aux enfants de Marseille et qui, vous l’avez dit, n’est pas juste.»

«L’autonomie des établissements, les responsabilités confiées aux directeurs plus importante…»

A propos du fameux projet expérimental, Jean Castex avance: « Ah ! Je sais qu’il fait débat. Mais c’est ne rien faire qui n’en crée pas et ne rien faire, nous conduit, -nous en sommes aujourd’hui devant la preuve vivante-, à des situations qui peuvent être extrêmement préjudiciables. Donc, oui, nous assumons, qu’il faut expérimenter des chemins nouveaux, l’autonomie des établissements, les responsabilités confiées aux directeurs plus importantes, il y a d’ailleurs, dois-je le rappeler, une proposition de loi qui achève son parcours au Parlement. Nous allons donc essayer d’aller plus loin.» Il dit éprouver une grande satisfaction lorsqu’il évoque «les 58 écoles de Marseille, des enseignants, des équipes pédagogiques qui ont fait le choix de s’engager dans ce projet pédagogique innovant, expérimental que le chef de l’État a appelé ici à Marseille voilà.» Il avance la date de la rentrée de septembre 2022.

Benoît Payan de conclure: «Nous faisons ensemble la démonstration qu’avec de la volonté politique, nous pouvons agir concrètement, par-delà nos histoires. Pour que l’école reste une promesse émancipatrice au cœur du projet Républicain, nous nous engageons aujourd’hui ensemble dans un protocole d’accords et un protocole financier.»
Patricia MAILLÉ-CAIRE

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