Publié le 11 janvier 2014 à 23h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h12
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, ce samedi, à l’appel d’associations, collectifs, syndicats, partis politiques pour dénoncer « une régression catastrophique pour les droits des femmes en Espagne ». En effet, le gouvernement espagnol Rajoy vient d’annuler la loi autorisant l’avortement, sous couvert d’une loi organique de « protection de la vie et des droits de la femme enceinte ».
Mireille Mavridès, du collectif 13 des Droits des Femmes avoue avoir été abasourdie quand elle a appris la nouvelle. « On assiste à une régression sans précèdent des acquis des femmes et il est très important qu’il y ait une prise de conscience. Les femmes qui seront les plus touchées, ce sont les plus précaires.»
Jean-Marc Coppola, chef de file du Front de gauche aux municipales, met en parallèle l’hommage rendu le matin même à Louise Michel, décédée à Marseille le 9 janvier 1905, « qui a combattu pour l’émancipation des femmes ». Il estime que « c’est un combat qui est encore d’actualité. Cet après-midi, nous sommes là pour soutenir les Espagnoles, pour empêcher cette régression qui est une caution donnée à l’Église, à la droite la plus réactionnaire. Cette perte de droits pour la femme peut faire jurisprudence en Europe. C’est une lutte contre la montée des intégrismes en Europe qui est mené en protégeant les droits des femmes ».
« La FSU soutient les Espagnoles depuis le début, dès que l’on a appris cette remise en cause de ce droit des femmes le 25 décembre », indique Odile Lhéritier. « Nous sommes bien décidés à combattre jusqu’au bout car il existe un risque majeur que cette régression s’étende à toute l’Europe. Nous pensons que le gouvernement espagnol à des difficultés pour résoudre la crise économique et fait diversion avec cette loi. »
Esther Fouchier, de Forum Femmes Méditerranée annonce pour le 1er février 2014 un grand rassemblement à Madrid avec des femmes et des démocrates venus de tous les pays d’Europe avec le train de la liberté. « On ne va pas céder à un Conseil des ministres où il n’y a que des hommes. C’est l’Europe réactionnaire catholique qui se met en place.»
Pour les associations, en renouant avec des pratiques déniant la liberté de choix « c’est le mépris des droits humains fondamentaux des femmes et des couples à maîtriser leur fécondité et à décider de leur vie que le gouvernement espagnol vient de signer. Il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission. »
Patricia MAILLE-CAIRE