Publié le 15 mars 2022 à 20h36 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 18h38
Nos confrères de Zibeline annoncent la fin d’un média qui a œuvré 15 ans durant au service de la Culture. Un media qui disparaît c’est une presse qui est en danger. La rédaction de Destimed regrette cette situation. Nous vous transmettons ci-dessous le communiqué de l’équipe de Zibeline.
Rideau ! Zibeline vous dit merci
Le numéro de mars de Zibeline ne paraîtra pas. Celui d’avril non plus. Après quinze années d’engagement au service d’un journalisme culturel et citoyen d’émancipation, Zibeline est contrainte de tirer le rideau. Faire vivre ou plus exactement tenir à bout de bras un journal associatif indépendant pendant ces quinze ans relevait déjà de l’exploit.
Mais dans la France de Bolloré et Macron, où une poignée de milliardaires contrôlent les grands canaux de l’information, cette presse n’intéresse ni les princes ni leurs cours. Et tout est fait pour la tuer. Car la mort de Zibeline n’est pas que la conséquence d’un Covid long ou d’une prise de distance de lectrices et lecteurs avec la presse imprimée. Les causes sont avant tout systémiques et politiques. De l’État aux municipalités, il est de la responsabilité de nos élu·es de prendre au sérieux la question du pluralisme de la presse au-delà des mots et des promesses. Il est de la responsabilité d’une démocratie de permettre un modèle économique viable pour que des publications qui ne sont pas adossées à des grands groupes capitalistiques puissent irriguer le mouvement des idées.
Oui Zibeline a un coût car nous avons fait le choix d’un traitement rigoureux de l’actualité culturelle de nos territoires, mené par des journalistes professionnels donc rémunérés.
Oui, Zibeline a besoin de soutien de la part des opérateurs culturels et des collectivités pour valoriser les artistes et expertiser les politiques publiques culturelles en s’affranchissant des codes de la pensée dominante.
Non, Zibeline ne peut parvenir à préserver son indépendance financière et donc éditoriale sans l’engagement, à ses côtés, de tous les acteurs et actrices de l’écosystème de la culture.
La petite Zibeline ne peut continuer de fouiner, de dénicher, si toutes celles et tous ceux qu’elle défend, promeut ou critique depuis sa création n’ont pas conscience de leur imputabilité.
Oui, Zibeline a, durant quinze ans, contribué à la vitalité de la création artistique régionale, qui a besoin d’une pensée critique et de vigilance quant à l’élaboration des politiques publiques.
Avec elle, c’est une partie de la démocratie culturelle qui disparaît. Nous sommes convaincu·es qu’un avenir sera de nouveau possible pour un journal culturel à l’image de Zibeline quand chacun et chacune s’appropriera notre combat et en réalisera les enjeux.
Aujourd’hui, il est trop tard. Mais demain peut-être.
L’équipe de Zibeline