Publié le 26 mars 2022 à 20h03 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 19h25
Ignace est de retour à Marseille… Et il ne vous reste plus que la représentation de ce dimanche après-midi (14h30 à l’Odéon) pour apprécier à sa juste valeur la nouvelle production de cet ouvrage créé au théâtre des Variétés, toujours sur la Canebière, en octobre 1935. Un conseil: surtout ne vous privez pas de ce bonheur.
Entre opérette et vaudeville, « Ignace » est marqué à jamais par Fernandel et son interprétation du rôle-titre à sa création marseillaise. Rôle repris par l’artiste à diverses reprises par la suite à Paris et sur plusieurs scènes de province et, bien entendu, au cinéma en 1937. Nul doute que l’esprit du comique marseillais inspirait un peu, en ce samedi après-midi du 26 mars, la superbe troupe chargée de redonner vie à la pièce. Troupe dont les caractères ont été mis en valeur par Carole Clin qui, en la circonstance, fait une nouvelle fois étalage harmonieux de son talent de mise en scène. Années folles, paillettes et décors agréables président à la représentation, Carole Clin offrant aux artistes la possibilité de livrer des interprétations intelligentes, fines et à l’humour jamais outrancier.
Musique chaleureuse et distribution superbe
Pour donner la musique de Roger Dumas c’est un sextet réuni par Christian et André Mornet qui fait scintiller une partition où le jazz n’est jamais très loin, où les rythmes brésiliens pointent leur nez, où la joie demeure en permanence! Sur scène, Vincent Gilliéron incarne un Ignace plus vrai que nature, donnant au personnage toute sa dimension, entre innocence plus ou moins feinte et envie de profiter de la vie à l’image de celles et ceux qu’il est appelé à côtoyer. Il forme un duo idéal avec Marion Preïté, soubrette espiègle et tentatrice. Danièle Dinant est une colonelle infernale à souhait et Agnès Prat une Monique pas si naïve qu’elle en a l’air. Quant à la Loulette de Julie Morgane elle excelle en danseuse demi-mondaine parisienne, un véritable «tron de l’air», comme on dit chez nous…
Du côté masculin de la distribution, Philippe Ermelier est un parfait colonel, bonhomme comme il se doit, Alfred Bironien un idéal maître du barreau et de la drague, Jean-Claude Talon un baron sur le retour avec quelques accès de verdeur et Jean-Luc Epitalon un capitaine qui ressemble au dindon de la farce. Distribution idéalement complétée par Jean Goltier, qui alterne les rôles du gérant et de Philibert, et par une troupe de danseuses et danseurs qui excellent dans leur art tour en sachant chanter ! Un spectacle à ne pas manquer…
Michel EGEA