Publié le 5 avril 2022 à 18h50 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 19h26
Mathilde Chaboche, adjointe à l’urbanisme et au développement harmonieux de la Ville, Patrick Amico, en charge de la politique du logement et de la lutte contre l’habitat indigne et Perrine Prigent, conseillère municipale déléguée à la valorisation du patrimoine viennent de tenir une conférence de presse sur les attentes de la ville de Marseille en matière du PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal).
Ce document du Territoire Marseille Provence, exécutoire depuis le 28 janvier 2020, est, par nature, évolutif. La ville de Marseille entend dans ce cadre mettre en avant le logement social. Mathilde Chaboche rappelle que la ville a demandé dans un premier temps un toilettage, technique, après l’arrivée au pouvoir du Printemps Marseillais, puis un deuxième, global dans laquelle il était notamment demandé un allègement du seuil exigé de mètres carrés nécessaire pour construire du logement social à 30 au lieu de 80 logements. «La métropole a accepté … mais juste sur une zone de bonne desserte en transport, soit 13% de la Ville. Et, sur le reste du territoire elle accepte de passer de 80 à 60».
Concernant la rue d’Aubagne la Ville a demandé qu’un emplacement soit réservé sur la dent creuse -espace déblayé à la suite de l’effondrement d’immeubles le 5 novembre 2018 – 8 personnes y ont perdu la vie- et une servitude de mixité sociale sur le périmètre de la DUP (Déclaration d’utilité publique) de la rue d’Aubagne. Ces demandes ont été acceptées. Et une troisième demande de modification vient d’être formulée comprenant 139 propositions.
«Les objectifs sont très ambitieux mais la situation l’impose»
Patrick Amico insiste à ce propos sur l’urgence qu’il y a de construire des logements sociaux et soulève deux problèmes. Le trop faible nombre de logements construit. Là où il en faudrait plus de 4 000 par an dont 2 600 logements sociaux on ne sort à Marseille qu’un peu plus de 2 000 logements par an. De plus, en matière de logement social: «Nous avons une surproduction de PLS », qui s’adresse aux couches moyennes, «alors que les besoins concernent le Prêt Locatif Aidé d’Intégration (PLAI) réservés aux locataires en situation de grande précarité ». L’élu reconnaît: «Les objectifs sont très ambitieux mais la situation l’impose, il faut rebooster la production, travailler avec les producteurs. Ce n’est que collectivement que nous y arriverons».
«Marseille c’est un grand machin tout mou»
Mathilde Chaboche insiste sur l’importance de densifier la Ville: «Marseille a une superficie de 250 km², c’est Paris plus Lyon. Nous avons une ville très étendue et très peu dense. Marseille, c’est un grand machin tout mou. Il faut lui redonner du sens». Pour cela, poursuit-elle, il importe de densifier des zones qui le sont déjà: «Le problème pour les populations habitant ces zones n’est pas la densification, c’est réalisable mais lorsqu’il y a des espaces verts de qualité, la qualité des équipements et les transports en commun». Il faut, poursuit-elle: «Des espaces de respiration pour les humains, les animaux et pour les écoulements d’eau». Elle déplore en revanche le projet de construction d’un lotissement dans le quartier des Mourets dans le 13e arrondissement qui porterait, entre autres, atteinte à la biodiversité tout en précisant que l’actuelle majorité ne peut rien faire car le permis de construire «a été approuvé sous l’ancienne majorité». La balle est donc maintenant dans le camp de l’État.
«nous n’avons jamais validé l’idée d’un PLH fin juin»
En matière de programme local de l’habitat (PLH), document stratégique de programmation qui inclut l’ensemble de la politique locale de l’habitat : parc public et privé, gestion du parc existant et des constructions nouvelles, populations spécifiques… Patrick Amico note: «Nous voulons que ce document soit assez discuté avec les associations, les habitants. Il faut prendre du temps pour que ce document soit le plus opérationnel possible. Nous voulons un PLH avant la fin de l’année, nous n’avons jamais validé l’idée d’un PLH fin juin».
Protection du patrimoine
Perrine Prigent indique pour sa part que 24 fiches de protection du patrimoine bâti (villas, maisons de maître, bastides, usines…) ont été réalisées dans le cadre des demandes de modification du PLUi alors que 9 concernent la protection du patrimoine végétal dont un chêne, dans le 14e arrondissement.
Michel CAIRE