Publié le 8 avril 2022 à 8h20 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 20h19
Ce vendredi 8 avril, pour sa deuxième séance de l’année, le Conseil municipal de Marseille examinera 116 rapports et procèdera, notamment, au vote pour l’adoption du budget. Une séance lors de laquelle sera votée une augmentation de la taxe foncière.
Lors de cette séance, il sera question du vote du budget et de l’augmentation de la taxe foncière ce qui devrait entraîner une montée au créneau des oppositions dont celles des différentes composantes de l’ancienne majorité. A ce propos Joël Canicave, adjoint au maire en charge des finances précise: «Cette augmentation qui touchera les seuls propriétaires représentera, en moyenne, une hausse de 10 euros par mois». L’élu ajoute: «Aucun élu ne décide de gaieté de cœur d’augmenter une taxe, c’est d’autant plus notre cas que nous connaissons très bien le contexte actuel». «Ce qui est sûr, poursuit-il, c’est que contrairement à la précédente municipalité nous n’augmenterons tous les deux ans les taxes ».
Joël Canicave explique à propos de cette augmentation: «Notre horizon est bouché à hauteur de 50 millions d’euros, ce que devrait nous apporter cette augmentation». Il rappelle la situation financière dans laquelle «nous avons trouvé la Ville et la réalisation du budget est toujours un exercice difficile à accomplir.» Un budget qui s’élève cette année 1,750 milliard d’euros avec une augmentation de 2,2 % du budget de fonctionnement. «Il faut relativiser cette augmentation puisque l’inflation est de 4,5%», précise-t-il avant de signaler que la Mairie poursuit sa politique d’économie: «en réduisant la flotte de voitures, en vendant une partie du patrimoine, en réduisant le chauffage dans des bâtiments communaux». Mais, ajoute-t-il: «Nous continuons à mettre l’accent sur l’investissement avec plus 270M€». Et rappelle encore: «Il faut bien mesurer que nous nous menons une politique tout en ayant à gérer une dette énorme de 190M€ et ce serait pire si nous ne l’avions pas renégociée l’an dernier».
Une perte annoncée de 14M€ pour 2023
Joël Canicave en vient aux recettes de l’État: «Elles n’augmentent que de 1,5% alors que l’inflation est bien plus élevée et nul n’ignore que le coût de l’énergie va encore augmenter. Si nous sommes favorables à la décision du gouvernement d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires cela va avoir un coût: 20 millions d’euros». Il dénonce la perte annoncée pour 2023 des 14M€ perçus jusque-là au titre du fonds de péréquation: «c’est particulièrement injuste», déclare-t-il. Il aborde ensuite le dossier des incertitudes: «Avec la loi 3DS nous allons récupérer des compétences mais nous nous ne savons pas avec quels moyens. Et nous n’ignorons pas que la question du désendettement de l’État est évoqué avec insistance. Et nous savons que lorsque l’État veut se désendetté ce sont souvent les collectivités qui sont en première ligne». Il conclut: «Nous avons fait le choix d’une hausse raisonnée. Nous étions 6e sur les dix plus grandes villes de France- hors Paris- nous restons 6e».
350 nouveaux postes dans des métiers qui sont soit sinistrés soit stratégiques
Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille, à la modernisation, au fonctionnement, à la transparence, à la coproduction de l’action publique signale que 60% des dépenses de fonctionnement de la ville concerne les ressources humaines «pour lesquelles, après avoir posé les bases d’une réorganisation, nous poursuivons notre action afin d’être en capacité d’exercer nos compétences afin de rendre le meilleur service possible à la population. De nouveaux directeurs arrivent, nous travaillons à un plan pluriannuel de formation, nous mettons en place un dispositif visant à permettre plus de transparence dans les promotions». Elle affiche l’ambition d’une politique volontariste «avec 350 nouveaux postes dans des métiers qui sont soit sinistrés soit stratégiques. Je rappelle que la Ville n’avait pas de services: logement, jeunesse, suivi des fonds européens…. Par ailleurs nous nous mettons en conformité avec la loi en déprécarisant certains agents».
Un travail acharné pour présenter 15 projets Anru
Samia Ghali, Maire-adjointe en charge de la stratégie municipale sur les projets structurants de la ville, pour lʼégalité et lʼéquité des territoires indique: «Nous avons accompli un travail acharné pour présenter 15 projets Anru, 10 nationaux et 5 régionaux, ce qui représente, hors école, 274M€. Et il faut mesurer à quel point notre situation serait bien plus grave sans cette somme».
Laurent Lhardit, adjoint en charge du dynamisme économique, de lʼemploi et du tourisme durable lance pour sa part : «Depuis des mois nous faisons mentir l’image d’Epinal selon laquelle la Gauche dépense et la Droite gère». Il détaille: «Nous prenons en compte les lois NOTRe et 3DS, les responsabilités qu’elles donnent à la région et la métropole et nous travaillons en bonne intelligence avec ces deux collectivités, plus question de concurrence avec la métropole, nous nous concentrons sur les filières stratégiques plus spécifiques à la ville». Et Laurent Lhardit annonce :« Nous allons par ailleurs lancer une conférence territoriale pour l’emploi pour que l’écosystème travaille mieux ensemble».
Michel CAIRE