Publié le 24 janvier 2014 à 1h47 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h13
Jean-Claude Gaudin, le maire UMP sortant de Marseille, se montre toujours aussi offensif dans cette campagne des municipales. Et c’est devant un parterre d’élus mais aussi de représentants du monde économique qu’il a présenté, ce jeudi 23 janvier, son programme économique, après des interventions liminaires d’Arlette Fructus, Roland Blum et Didier Parakian.
Dès ses premiers mots, il lance une banderille à celui qu’il qualifiera, tout au long de son propos de « mon adversaire », à savoir, le socialiste Patrick Mennucci. «L’économie est au cœur de notre projet municipal, ce n’est pas une nouveauté, mais je crois que c’est une exclusivité», considère-t-il.
Il est clair que l’axe fort développé sur l’emploi, l’économie, par ses adversaires a entraîné une forte réaction de l’équipe sortante.
Le Maire reconnaît d’ailleurs, concernant les propositions des uns et des autres : «forcément, il peut y avoir des ressemblances, mais il y a trois différences majeures : la première concerne la vision du présent et de l’avenir. La nôtre est celle d’une dynamique retrouvée et pas celle de la critique systématique de Marseille. La deuxième différence avec nos concurrents est que nos points d’appui ne sont pas les mêmes, d’un côté l’économie administrée, de l’autre l’économie facilitée pour les créateurs d’entreprise, les investisseurs. Et la troisième différence est que nos paroles sont en accord avec nos actes et réciproquement ».
Au préalable, Didier Parakian a précisé que ce programme économique est le fruit d’un travail conduit avec 70 chefs d’entreprise de PME, TPE, mais aussi de grands groupes. Il explique : « Nous voulons soutenir les filières d’avenir et d’excellence, développer le jeu collectif et amplifier l’ouverture sur la mer ». Arlette Fructus répondra, pour sa part, aux attaques du PS en matière de foncier réservé aux entreprises alors que Roland Blum, dans une logique métropolitaine, insistera sur l’importance de développer et de mettre en cohérence les transports en commun.
Puis, Jean-Claude Gaudin rappelle que diverses études, dont celle de l’OCDE, révèlent une dynamique. « On nous objectera qu’il y a trop de chômeurs, c’est vrai; qu’il manque des emplois, en particulier des emplois qualifiés et métropolitains supérieurs, c’est encore vrai. Mais Marseille a effacé les effets des crises d’hier, a commencé à se remuscler, à se redynamiser, notamment à partir de nouveaux secteurs économiques ».
Et de donner pour exemple : « les + 85% d’emplois entre 1993 et 2010 dans l’hébergement et la restauration, +84% dans les arts et spectacles, + 67% dans les services administratifs privés, +53% dans les activités spécialisées scientifiques et techniques… ».
« Défendre, développer et démultiplier défendre, développer et démultiplier »
Jean-Claude Gaudin reprend : « Le programme économique que nous défendons pour Marseille s’organise autour de trois mots qui sont : défendre, développer et démultiplier. Notre premier souci est de défendre les entreprises qui existent et leurs salariés en toutes circonstances ».
De lancer une pointe à l’encontre de François Hollande: «Nous venons d’avoir l’anti-discours du Bourget. Après « Mon ennemie c’est la finance « , voici le nouveau cri du cœur « Mon amie, c’est l’économie »… Mais en attendant la courbe du chômage n’a pas été inversée, la croissance n’est pas repartie et les déficits publics sont toujours considérables ». En ce qui concerne la SNCM, il lance : « Nous restons d’une extrême vigilance sur le décalage entre les paroles rassurantes du Gouvernement et ses inactions inquiétantes ».
Il dénonce : « Les Zones Franches créées il y a plus de quinze ans ont énormément contribué à la dynamisation économique des quartiers Nord de Marseille, mais elles sont aujourd’hui menacées par une nouvelle disposition introduite subrepticement dans la loi de Finances pour 2014 ».
Il avoue qu’il manque 100 000 emplois par rapport à la Métropole lyonnaise. «C’est donc la référence que nous devons avoir pour le long terme. Mais à court terme, l’objectif est d’abord de sortir du marasme actuel »,estime-t-il.
In fine, selon le candidat Jean-Claude Gaudin : « Il ne faut pas se gargariser de chiffres. Sans la croissance nationale retrouvée, l’objectif de 50 000 emplois est aujourd’hui irréaliste, il le deviendra en retrouvant le rythme de croissance des années 2000-2005 ».
La question incontournable sur la Sodexo est abordée. Le Maire réagit : « Pour faire plaisir aux Verts nous avons imposé 30% de bio, et c’est de là que le problème est venu. Alors, je ne cache pas que nous avons remonté les bretelles au directeur de la Sodexo. Et si cela se reproduisait cela pourrait nous conduire à remettre en cause notre contrat et donc d’aller devant les tribunaux. Maintenant il ne faut pas oublier que c’est la première fois en 18 ans que nous avons un incident aussi grave ».
Michel CAIRE
Les propositions du groupe « Marseille en avant »
Une stratégie de communication économique « unifiée » sera proposée à tous les partenaires institutionnels du territoire.
Un Conseil économique du maire sera institué, composé des présidents des institutions consulaires, des représentants des organisations patronales et syndicales, ainsi que de chefs d’entreprises marseillais. Une académie des Ambassadeurs de Marseille verra le jour. Avec la métropole un guichet unique d’accueil des entreprises et des investisseurs sera créé.
La Ville soutiendra les opérations de l’extension d’Euromed II. Le marché aux puces sera mis aux normes et restructuré, en intégrant une zone dédiée à l’artisanat. Une structure had hoc, associant notamment la Caisse des Dépôts, la CEPAC, développera des initiatives de valorisation du foncier public.
Le soutien à tous les secteurs économique sera poursuivi, en particulier pour les technopoles, les pôles de compétitivité, les filières d’avenir.
Un technopole de la mer et de l’eau, intégrant l’ensemble des formations aux métiers de l’eau sera développé à l’Estaque, ainsi qu’un centre international de plongée.
Toutes les compétences et tous les projets de Marseille seront mobilisés pour obtenir la labellisation nationale de Marseille au titre de « French Tech » et des « quartiers numériques ».
Un campus universitaire urbain de plus de 10 000 étudiants sera développé à la Porte d’Aix. L’Ecole supérieure d’architecture y sera implantée. L’Université des Métiers sera installée sur le territoire d’Euromed.
Une 2e Ecole de la 2e Chance sera créée au Sud de la ville dans la Vallée de l’Huveaune. Un Fonds initiative « Les jeunes talents de Marseille » sera mis en place afin, notamment, de soutenir les projets des jeunes Marseillais issus des quartiers. La ville soutiendra également la création d’un lycée international.
Les projets en cours seront poursuivis : tramway dans la rue de Rome jusqu’à Castellane, métro jusqu’à capitaine Gèze, Bus à Haut Niveau de Service vers Saint-Jérôme, Saint-Louis et Luminy. Le tramway du Nord au Sud sera une priorité. Il irait de La Viste jusqu’à La Rouvière, via La Capelette et Dromel avec un nouveau dépôt à Arenc.
Le boulevard Urbain Sud sera entièrement réalisé en six ans dans le cadre d’un partenariat public privé.