Publié le 17 juillet 2022 à 8h30 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 19h11
Cette chronique met toujours en exergue ce qui ne va pas, ce qui révolte, ce qui est incompréhensible. Aujourd’hui je vais déroger à mes colères pour parler de celles et ceux qui permettent de répondre que le Monde va bien…
Je dois dire que depuis quelques temps je perds, un peu chaque jour, la foi en ce monde. Le contexte n’y est pas étranger, la souffrance, cette guerre en Ukraine qui s’éternise, tous ces migrants qui perdent la vie en Méditerranée ou ailleurs dans la plus grande indifférence. Ces migrants qui croient encore à la terre promise et qui ne la voit que de loin… Mais qui ont encore le courage d’attendre que le Graal leur soit remis… Et puis il y a la loi sur l’avortement aux États-Unis qui n’est plus. Des combats menés en vain laissant la victoire à des intégristes religieux américains, racistes homophobes… Et puis il y a ces gosses qui sont tués avant d’atteindre 20 ans dans les quartiers à Marseille, Paris ou ailleurs. Et puis il y a la crise, les fins de mois difficiles… Bon je vais en rester là mais vous savez comme moi que longue est la liste.
Et puis, un rayon de soleil traverse les sombres nuages. Ce samedi matin, je reconnais que je n’étais pas au meilleur de ma forme. Je marchais le dos voûté portant le poids de mes colères guidées par un ras-le-bol et bien évidemment lorsque l’on est dans cet état, vous ne pouvez être que la cible des aléas qui vous attendent au coin de la rue. Après quelques courses, je me rends dans un commerce. Je sors pour en rejoindre un autre et là plus de porte-monnaie, carte bleue, carte de sécu, etc. Tout ce qui peut augmenter le stress d’une journée qui avait mal commencé. Je m’effondre à dire vrai. Je rentre chez moi en faisant toutes les oppositions possibles et autres… La sonnette retentit, je regarde la caméra et je vois un jeune homme qui me dit (vous n’allez pas le croire), je vous rapporte le porte-monnaie que vous avez perdu. Je n’en crois pas mes oreilles. Les larmes s’invitent dans mes yeux. Il s’appelle Steve. Arrivé sur le seuil de la porte, il m’explique que sa maman Denise a trouvé mon porte-monnaie et l’a appelé pour trouver mon adresse afin que je le récupère. Je suis abasourdie et tout au fond de moi, un bouffée de chaleur monte, celle qui vous fait aimer l’Autre dans son humanité. Vous allez me dire un porte-monnaie ne va pas changer le monde. Vous avez tort. Chaque acte de générosité, de bienveillance est un pas de plus vers l’humanité. Alors Denise et Steve merci car vous contribuez à ce que le monde soit plus beau…
Patricia MAILLE-CAIRE