Publié le 9 août 2022 à 22h04 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 19h00
Gérald Darmanin était à l’Hôtel de police de Marseille ce lundi 8 août pour accueillir 65 policiers nationaux supplémentaires. Ces derniers «viennent compléter la trentaine de policiers arrivés depuis le début de l’année et les 103 présents depuis l’année dernière», a-t-il rappelé. Ces annonces entrent notamment dans le cadre du plan « Marseille en grand » annoncé en septembre par Emmanuel Macron, président de la République, et prévoyant le renfort de 300 policiers nationaux dans le département des Bouches-du-Rhône d’ici 2023.
Pour le ministre de l’Intérieur: «Les promesses du président de la République de renforcer considérablement les moyens de la police nationale à Marseille sont tenues». «Il nous faut encore, précise-t-il, 100 policiers nouveaux d’ici à la fin de l’année pour atteindre les 300 policiers supplémentaires annoncés par le président de la République».
Également au cœur de la visite de Gérald Darmanin, le problème des rodéos urbains, toujours aussi dangereux, à l’image du drame du vendredi 5 août à Pontoise (Val-d’Oise), avec deux enfants gravement blessés. Le ministre de l’Intérieur déclare : «Le gouvernement a la main extrêmement ferme» contre les rodéos. «Des actes souvent criminels de gens qui prennent la route pour leur route et qui viennent assassiner des enfants, il n’y a pas d’autres mots.».
10 000 opérations de contrôle dans toute la France
Pour aller plus loin, le ministère de l’Intérieur a demandé à la gendarmerie nationale et à la police nationale l’intensification des contrôles pour le mois d’août. «Je souhaite qu’il y ait 10 000 opérations de contrôle à partir d’aujourd’hui», a annoncé le ministre, qualifiant ces courses de moto «d’actes criminels», commis par des personnes qui en viennent à «assassiner des enfants». Gérald Darmanin avait déjà annoncé en mai dernier une intensification des contrôles. Depuis deux mois, 8 000 opérations de police ont eu lieu dans toute la France, pour 1 200 interpellations et 700 saisies de véhicules, selon le ministre.
Les «rodéos» peuvent être criminels. Nous les combattons fermement. Sur les 2 derniers mois, 8 000 opérations de contrôle menées, 1200 interpellations, 700 engins saisis. J’ai demandé aux forces de l’ordre de renforcer encore notre action : 10000 opérations seront menées en août pic.twitter.com/Uv9MbrQuVt
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 8, 2022
La ville de Marseille se félicite, via un communiqué, que l’État ait entendu ses appels sur les besoins en effectifs supplémentaires. Mais souligne que «si ces renforts sont encourageants pour notre territoire, qui souffre d’un important retard en la matière, ils restent, pour l’heure, encore insuffisants». Il manque en effet, aujourd’hui,«près de 600 policiers nationaux à Marseille afin d’assurer la sécurité de l’ensemble des Marseillaises et des Marseillais, partout dans la ville.»
Pour sa part, la ville de Marseille a lancé depuis 2020 une campagne de recrutement inédite afin d’accroître le nombre de policiers municipaux, «pour assurer au mieux la tranquillité des Marseillaises et des Marseillais. Depuis le début de l’année 2022, 47 d’entre eux ont été incorporés aux effectifs.» Par ailleurs, en deux ans, les effectifs de la brigade de nuit ont été doublés. «Enfin, grâce au travail mené avec la Préfecture de police, 50 nouvelles caméras vont prochainement être déployées et gérées depuis le Centre de supervision urbain (CSU), qui est d’ores et déjà le plus important de France», annonce la Ville toujours dans le communiqué.
Yannick Ohanessian, adjoint au Maire de Marseille en charge de la tranquillité publique, de la prévention, du Bataillon de Marins-Pompiers et de la sécurité déclare : «Je me réjouis de l’arrivée de ces nouveaux policiers que nous réclamons depuis notre prise de fonction. C’est une très bonne nouvelle pour les Marseillaises et les Marseillais, qui ont le droit comme tous les citoyens français à la sécurité. Je veillerai à ce qu’ils investissent rapidement nos rues, nos noyaux villageois, notre littoral… Néanmoins ces renforts restent encore insuffisants dans une ville de 240 km² qui a souffert d’un si grand abandon pendant des décennies. Il en faudrait encore 600 pour rétablir l’égalité républicaine avec les autres grandes communes de France. L’État doit continuer ses efforts pour Marseille, deuxième ville du pays, et pour ses habitants.»
Patricia MAILLÉ-CAIRE