Publié le 13 octobre 2022 à 7h30 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 17h59
Didier Parakian, vice-président de la métropole Aix-Marseille-Provence délégué aux Fonds européens, aux Relations internationales se félicite de voir la métropole provençale qualifiée pour la demi-finale du prix Icapitale aux côtés de Başakşehir (Turquie), Espoo (Finlande), Madrid et Valence (Espagne) ainsi que Varsovie (Pologne). Entretien.
Destimed: La métropole Aix-Marseille-Provence fait partie des six territoires finalistes du prix Icapitale mais de quoi s’agit-il et pourquoi un tel prix ?
Didier Parakian : Les villes sont confrontées aux plus grands défis sociétaux et de durabilité, mais elles ont aussi les moyens de développer et d’appliquer des solutions innovantes efficaces. Elles sont le lieu où les idées, les personnes, les acteurs publics et privés se rencontrent et s’unissent pour améliorer la qualité de vie des citoyens. Elles sont le terrain de jeu naturel où l’innovation de rupture s’épanouit et se nourrit. Elles offrent un terrain pour expérimenter les nouvelles technologies et les nouveaux produits dans un environnement réel, pour évaluer leur interaction avec les personnes et leur valeur ajoutée.
Raison pour laquelle, depuis 2015, la Commission Européenne décerne le titre de capitale européenne de l’innovation à une métropole ou une ville d’au moins 250 000 habitants, pour co-construire et expérimenter les services de demain. Et, une seconde catégorie voit le jour pour 2022, celle de la « European Rising Innovative City », qui concerne les villes dont la population est comprise entre 50 000 et 249 999 habitants. La première, la catégorie « European Capital of Innovation » concerne les villes dont la population est d’au moins 250 000 habitants. Un prix de 1 million d’euros sera attribué à la ville lauréate et 100 000 euros à chacune des deux finalistes (classées deuxième et troisième). La seconde attribuera 500 000 euros à la ville lauréate et 50 000 euros à chacune des deux finalistes (classées deuxième et troisième).
Transition écologique et inclusion
La métropole Aix-Marseille Provence est donc en demi-finale, quel est votre ressenti et qu’elles sont les prochaines étapes ?
Ce résultat préliminaire est un très bon signal, qui nous permet de rappeler l’engagement fort de la métropole en matière d’innovation. Notre ambition, encore une fois, est de devenir le territoire innovant de référence du bassin méditerranéen. Depuis sa création, en 2016, la Métropole a placé l’innovation au cœur de sa stratégie de développement territorial. L’Agenda du développement économique de la Métropole, actualisé en 2022, donne de plus une place accrue à l’innovation, qui est à la fois un moteur de croissance et de compétitivité pour l’économie, mais aussi un accélérateur de transition écologique pour le territoire et un facteur d’inclusion pour ses populations. Il importe de préciser que le conseil de la Métropole a adopté, en octobre dernier et à l’unanimité, le principe d’une candidature d’Aix-Marseille-Provence. Il faut aussi savoir que sur les 22 collectivités candidates nous faisons partie maintenant des six derniers et que nous sommes les seuls français en lice.
Rencontre entre la présidente de la Métropole et le maire de Marseille
Comment avez-vous construit cette candidature ?
Nous avons recensé les initiatives innovantes du territoire dans un premier temps puis nous avons porté la candidature en externe et en interne. En externe en nous appuyant sur tous les acteurs de l’innovation sur ce territoire : l’AMU, la French Tech, L’Epopée, Medinsoft, Marseille innovation, le technopôle métropolitain de l’Arbois… En interne un comité de pilotage, que je préside, a vu le jour il y a un an. De plus Martine Vassal, la présidente de la Métropole et Benoît Payan, le maire de Marseille, se sont rencontrés pour évoquer ces sujets et les équipes de la Métropole et de la Ville ont travaillé ensemble tant il est vrai que notre candidature s’inscrit en cohérence avec la sélection de la ville de Marseille au programme européen des «Cent villes neutres en carbone d’ici 2030 ».
Cinq critères principaux
Pouvez-vous revenir sur les critères de sélection ?
Cinq critères principaux ont structuré, la candidature de la Métropole l’expérimentation, il s’agit de servir de banc d’essai pour des pratiques innovantes ; l’accélération : favoriser la croissance des start-up et PME hautement innovantes ; la construction d’écosystème d’innovation : favoriser les synergies entre les acteurs ; l’expansion : agir comme un modèle pour d’autres villes en essaimant les solutions initiées par la Métropole ; il s’agit enfin de proposer une vision de la ville innovante : créer un modèle de ville méditerranéenne durable qui s’inscrit dans une vision stratégique de long terme.
Les prochaines étapes du concours ?
En ce mois d’octobre, chaque territoire sélectionné sera invité à une audition privée afin de présenter le dossier de candidature. Les membres du jury sélectionneront ensuite trois villes finalistes. Enfin, un gagnant et deux finalistes seront annoncés lors du sommet du Conseil européen de l’innovation au mois de décembre.
Propos recueillis par Michel CAIRE