Publié le 17 octobre 2022 à 14h55 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 17h56
Partout en France des rassemblements ont eu lieu ce lundi entre 12 heures et 14 heures pour pousser le ministre de l’Intérieur à renoncer à la réforme de la PJ. A Marseille quelque 300 personnes – Policiers, magistrats, avocats- se sont retrouvées sur les marches du palais de Justice. Une journée d’action alors que le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux devait se rendre aujourd’hui à Marseille. Un déplacement annulé.
Un projet largement contesté
Le projet de réforme de la PJ suscite une énorme réticence au sein de l’institution mais aussi du côté de la justice. Plusieurs syndicats et organisations professionnelles de magistrats ont appelé à être présents aux côtés des policiers de la PJ. Pour nombre d’entre eux, cette réforme est «de nature à porter gravement atteinte à l’efficacité des enquêtes et à l’indépendance de la justice».
Porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et Frédéric Veaux, le projet prévoit de placer tous les services de police d’un département – renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) – sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet. Les agents de la PJ seraient intégrés à une filière investigation, aux côtés de ceux en charge de la délinquance au quotidien. Elle serait ainsi forte de 20 000 personnes, selon le ministre. Les opposants dénoncent le risque d’un «nivellement vers le bas» de la prestigieuse police judiciaire, chargée des crimes et enquêtes les plus complexes, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.
Déjà solidement ancrée dans les rangs, la contestation est montée d’un cran et s’est élargie le 7 octobre avec l’éviction d’Éric Arella, patron respecté de la PJ sud, qui a suscité l’indignation chez les policiers mais aussi dans le monde judiciaire.
La rédaction