Publié le 19 octobre 2022 à 8h10 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 17h54
Salaire et droit de grève étaient à l’ordre du jour DE ce mardi 18 octobre, un mouvement qui, au-delà des revendications, exprimait un sentiment de colère. Rencontre avec Franck Bergamini, secrétaire de l’UD FO 13.
Destimed: Qu’exprime ce mouvement selon vous?
Franck Bergamini: On sent un ras le bol généralisé, le pays est en tension. Vous savez, quand on mobilise entre le jeudi et le vendredi et que le mardi il y a du monde dans la rue c’est mauvais signe pour le gouvernement.
Quelles sont les principales revendications?
Celles du pouvoir d’achat, des salaires. Il faut une augmentation générale des salaires par le biais du point d’indice; il faut que le gouvernement entre en négociation avec les syndicats. Certes, il y a eu une augmentation mais de 3,5%, c’est une plaisanterie. Il y a eu une perte de 22% en quelques années. Avec, actuellement, une inflation de 6% donner 3,5% c’est reconnaître que l’on appauvrit les fonctionnaires.
Et dans le privé?
Nul n’ignore que des entreprises font des bénéfices records, que des actionnaires se gavent alors que les salariés ne perçoivent que très peu en retour. Bien sûr que les richesses se créent grâce à des prises de risque des entrepreneurs, mais cette création de richesse est aussi le fruit du travail des salariés. Quand on donne 7% chez Total aux salariés pendant que le patron touche 50% de plus ce n’est pas normal. Entendons nous bien, le problème n’est pas qu’il touche 50% de plus, mais dans le fait que l’on ne propose que 7% aux salariés. La richesse qu’ils créent doit aussi leur bénéficier.
Quel regard portez-vous sur les réquisitions?
Le gouvernement est affaibli alors il s’attaque au droit de grève avec les réquisitions, et à l’Assemblée, il veut utiliser le 49.3. Alors que les tensions sont grandes, il continue à dire vouloir réformer les retraites. Mais où veut-il en venir. Après son échec aux législatives il a dit avoir compris, a annoncé vouloir changer, vouloir concerter. Où concerte-t-il ? A-t-il changé? Oui, en pire.
Propos recueillis par Michel CAIRE