Publié le 24 octobre 2022 à 20h24 - Dernière mise à jour le 11 juin 2023 à 17h39
Soirée poétique et musicale au Toursky, où on célébrait les mots de Garcia Lorca enrichis par la musique de Mikis Théodorakis qui comme l’a souligné N. Barralis échappe à tout pléonasme et qui demeure à l’opposé d’une musique descriptive ou folklorique.
Soirée magique où l’ensemble In Quarto a illuminé l’ensemble poésie-musique avec un art évident de « souligner les contours, le relief pour créer une profondeur, une situation à l’opposé de l’évocation momentanée.» Béatrice Tomasi à la flûte, Philippe Perruchetti et François Tomasi aux guitares et la sublime Rozaline Jacquet au chant, nous ont fait voyager dans les chants de Lorca dont les 5 pièces du romancero-gitano, arrangés avec soin.
Perfection du jeu des uns et des autres, voix prenante de la chanteuse lyrique, le spectacle entre cantate grave et chants sépharites de M. Valls i Gorina subjugue et envoûte. Et puis, moment (trop court) comme suspendu hors du temps, la présence de Richard Martin un récitant d’exception pour donner « L’homme brisé » qui secoue l’âme et le cœur. Que n’a t-il pas d’ailleurs été le narrateur unique de cette soirée unique ? Il aurait de toute évidence suppléer avec beaucoup de pertinence Danielle Verna Dufour (dont la prestation fut la seule ombre au tableau) peu convaincante en narratrice éprise d’effets grandiloquents.
De L’Espagne jusqu’à la Grèce ce périple intitulé «Lorca le Grec» dont on soulignera les lumières et le son parfait s’est néanmoins imposé comme à la fois un portrait musical de deux artistes d’exception, et un hommage aux victimes des peuples opprimés, qui d’Arménie jusqu’à Athènes en passant par Madrid ont redit l’éternelle peine des hommes et leur volonté de tordre le cou aux totalitarismes.
Jean-Rémi BARLAND
