Publié le 31 octobre 2022 à 9h51 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 21h08
Sophie Camard, la maire des 1er et 7e arrondissements de Marseille et Mathilde Chaboche en charge de l’urbanisme ont tenu à faire un point sur l’évolution du dossier de réhabilitation du quartier Noailles.
Le 5 novembre 2018 à 9h05, deux immeubles situés aux numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne s’effondraient, entraînant la mort de 8 personnes. Ce drame a révélé la situation catastrophique de l’habitat à Marseille. Un habitat indigne qui met en danger une grande partie des habitants. Danger d’effondrements, insalubrité qui apporte maladies et mal-vivre puis, cette même triste année et l’année suivante une frénésie d’évacuations. A quelques jours du tragique anniversaire Sophie Camard (Gauche Républicaine et Socialiste), maire des 1/7 et Mathilde Chaboche, Printemps Marseillais, en charge de l’urbanisme a la Ville, ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur l’évolution du dossier, les travaux réalisés dans le cadre de la Société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Spla-In) pour la rénovation du centre-ville. Une structure qui regroupe la métropole Aix-Marseille-Provence, l’État et la ville de Marseille.
Mixité sociale et résilience climatique
Les élues indiquent que le 4 novembre le maire, Benoît Payan, recevra les familles de victimes tandis que le 5 une cérémonie commémorative se déroulera avant un débat à Coco Velten, le soir. Mathilde Chaboche souligne que l’État et les deux collectivités travaillent en bonne intelligence dans l’intérêt des habitants et rappelle:«C’est ce que les habitants attendent de nous». Des habitants qui, via le tissu associatif, sont associés à l’évolution du quartier pour un avenir qui se conjugue avec réhabilitation, dynamique citoyenne et associative, mixité sociale, piétonisation et végétalisation.
«Nous avançons, insiste Mathilde Chaboche,nous voulons faire de Noailles un quartier désirable, pilote en matière de mixité sociale et de résilience climatique». Résilience climatique qui est une nécessité absolue pour faire face au réchauffement climatique. «Des études montrent que l’été la chaleur au sol est de 60 degrés et qu’elle pourrait être de 90 degrés en 2050 ce qui est invivable», explique l’adjointe au maire de Marseille.
«Nous redessinons, avec la piétonisation un quartier»
Sophie Camard annonce pour sa part: «Nous redessinons, avec la piétonisation un quartier. Nous avons trouvé un accord à la métropole». Les bornes définiront une zone piétonne entre Canebière, rue d’Aubagne, Cours Lieutaud et rue du Marché des Capucins. «Il s’agit d’une première phase et dans la deuxième nous irons vers le haut du quartier», précise la maire des 1/7. Mathilde Chaboche ajoute:«Nous allons utiliser la piétonisation pour en faire un support à la végétalisation du quartier, une action menée en association avec la population».
Une logique de respect du patrimoine
Concernant le logement, Sophie Camard met en avant la montée en puissance de la Spla-In «qui dispose maintenant d’une vingtaine de salariés» et deux quartiers prioritaires d’aménagement: les quartiers Ventre et Delacroix (1er arrondissement). «Nous allons transformer des logements en logements sociaux dans un certain nombre de cas, 80% des ventes se font à l’amiable, et nous allons d’autre part, avec le soutien de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), aider les propriétaires privés à monter des dossiers de demande de subvention ainsi que dans les projets de réhabilitation car, nombre de propriétaires résidents n’ont pas les moyens de réaliser des travaux». Une aide sera également apportée aux copropriétés en difficulté. La maire de secteur précise: «Nous allons réhabiliter tout ce qui peut l’être, nous nous inscrivons dans une logique de respect du patrimoine. 200M€ sont mobilisés pour les opérations de réhabilitation des îlots prioritaires».
Des équipements publics sont également prévus. Un dans l’ancienne église de la rue d’Aubagne, devenue le théâtre Mazenod, va se transformer en équipement public socio-culturel ou sportif. La ville de Marseille a préempté l’édifice mis aux enchères par le diocèse. Et un autre au milieu de la rue, «c’est un dossier complexe mais nous avons plutôt de bons signaux» précise la maire de secteur.
«La vente à la sauvette est évidemment une préoccupation»
Sophie Camard devait enfin considérer: «La vente à la sauvette est évidemment une préoccupation. Nous avons fait intervenir des patrouilles de la police municipale, cela n’a pas suffit, puis de la police nationale, toujours sans résultat, maintenant il y a des CRS en fixe et nous demandons des enquêtes pour démanteler les réseaux, protéger les commerçants qui sont menacés».
Michel CAIRE