Publié le 6 novembre 2022 à 12h03 - Dernière mise à jour le 13 décembre 2022 à 11h45
C’est une première européenne, Meta* – et Simplon -structure spécialisée dans la formation au numérique avec des valeurs sociales et inclusives- en partenariat avec la région Sud lancent l’académie du métavers avec une promotion de 20 étudiants dans le 13e arrondissement fgde Marseille. «Le métavers est la dernière grande rupture de l’internet, de la technologie et du digital», selon Laurent Solly, vice-président Europe du Sud de Meta
80% des jobs de 2030 sont inconnus
Quel sera le monde demain ? C’est la grande question et mieux vaut avoir une certaine agilité mentale pour pouvoir répondre à cette question. «80% des jobs de 2030 sont encore inconnus aujourd’hui. Les nouvelles technologies représenteront environ 440 milliards du PIB européen au même horizon», insiste Laurent Solly. «Il faut des formations gratuites comme celles-ci avec des plateformes pour se former aux nouvelles technologies et développer des écosystèmes territoriaux. C’est le seul moyen d’être les leaders dans cette région».
Laurent Solly
« Ce n’est pas réservé qu’aux geeks »
Paul Bolumbu, 26 ans, s’est pas mal cherché. Après un BEP et un BAC dans la vente puis 7 ans dans l’hôtellerie-restauration, il n’avait toujours pas trouvé sa voie. Passionné par l’écriture et le dessin, il voulait faire dans «l’artistique et le moderne». Il est arrivé à Simplon via la mission locale pour découvrir le développement web dans le secteur artistique. «Je termine cette première phase bientôt et maintenant je souhaite m’orienter vers le métavers 3D car c’est un secteur d’avenir et qui est sous tension. On croit toujours que ce n’est réservé qu’aux geeks mais c’est faux. Moi qui suis un banlieusard, je ne pensais pas que je pourrais avoir autant d’opportunités».
Paul Bolumbu
Inciter les femmes à rejoindre le numérique
6 000 emplois sont non pourvus dans les métiers du numérique dans la région Sud et très peu de femmes s’engagent dans des formations dans ce secteur. Guère plus de 10%. Simplon essaie et parvient à corriger le tir. «Sur les 20 000 personnes formées depuis 10 ans, 40% sont des femmes», affiche fièrement Véronique Saubot, directrice générale de Simplon région Sud. «On insiste auprès des missions locales ou de pôle emploi pour avoir des femmes car elles se mettent parfois des barrières, s’autolimitent. Charge à nous de les convaincre. Développeurs web, réalité virtuelle, réalité augmentée, 3D, développeurs et concepteurs d’applications, réalisations d’interfaces… on a une somme d’utilisation de ces outils dans la santé, l’industrie, le bâtiment».
Véronique Saubot
Des applications multiples
Pour cette inauguration nombre de chefs d’entreprise étaient présents pour le prendre le pouls mais aussi échanger des cartes de visites et faire leur marché auprès des futurs étudiants. Le métavers, ce monde virtuel, offre une somme d’applications déjà très concrètes notamment en matière de formation. Pour tous les métiers qui imposent d’être en présentiel les formations sont rares et souvent mal vécues. Il faut rester écouter un intervenant, enfermés dans une salle. Avec le métavers on change d’univers. «C’est une nouvelle façon d’envisager la formation», indique Benjamin Atlani cofondateur de Wixar. «Par exemple on forme actuellement des éboueurs à éviter les accidents dus aux trottinettes ou aux vélos parce qu’ils ne les entendent pas. Ça représente 30% des accidents de travail. Jusqu’à présent aucune formation classique ne fonctionnait. Là on les met dans un contexte où, en un quart d’heure, ils sont confrontés à des situations où ils doivent acquérir des réflexes via souvent des jeux. Ça créé de l’encrage mémoriel et cette population est désormais très encline à suivre cette formation ». Autre secteur sensibilisé à la réalité augmentée : le bâtiment.» «On fabrique des jumeaux numériques dans le métavers pour la maintenance ou la construction», explique Ludovic Chaigneau de Sigmalynx. «Par exemple quand on choisit tel ou tel matériau on peut se le projeter en réalité augmentée. Plus besoin de créer des témoins réels. Là on peut s’immerger dans ce jumeau virtuel, faire les bons choix techniques. Cela évite énormément de déplacements et une meilleure collaboration entre tous».
Benjamin Atlani et Ludovic Chaigneau
Il faut y aller à fond
Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a mis 400 000 euros dans l’escarcelle. Il précise: «Si on veut garder nos grandes entreprises dans la région il faut se tourner vers les nouvelles technologies et former des jeunes en conséquence. Sans cette capacité à répondre au besoin des industriels on ne pourrait pas maintenir tous nos fleurons. Il faut ce savoir-faire d’avance comme on a lancé il y a quelques années la COP d’avance».
Renaud Muselier
Rentrée de la prochaine promotion début décembre pour 6 à 8 semaines de formation et 14 à 16 mois ensuite en alternance. Reportage Joël BARCY * Le groupe Facebook, société de Mark Zuckerberg a dévoilé il y a un an son nouveau nom : Meta. Avec lui, un tout nouveau logo présent pour représenter le groupe derrière le réseau social (toujours appelé Facebook), Instagram, WhatsApp et Messenger.