Publié le 19 février 2014 à 10h03 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h18
«J’en suis convaincu, cette campagne municipale marquera un tournant», lance Jean-Marc Coppola, le leader de la liste Front de gauche qui pourrait créer la surprise aux élections puisque crédité de 9% dans plusieurs sondages. «J’aimerais que nous nous rapprochions des 14% réalisés par Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle», affirme-t-il lors du meeting qu’il a tenu ce mardi 18 février au Palais des Congrès.
Il définira 3 priorité : la jeunesse, le logement et les transports. Il avance dans ces trois domaines des propositions «irréalistes disent certains». Notant à ce propos que d’une part, sur des dossiers, le PS, formule les mêmes propositions et, d’autre part, «des chiffres sont avancés pour financer le programme». Puis d’affirmer, abordant la question du second tour : «Lorsque nous sommes estimés à 7%, la droite est donnée gagnante. En revanche, lorsque nous sommes à 10 ou 12% et pourquoi pas 14 et bien c’est la gauche qui gagne. Nous sommes donc ceux qui font gagner la gauche».
Jean-Marc Coppola précise: «Je suis pour le débat d’idées avec une conviction forte, seule l’intervention des Marseillaises et des Marseillais, gagnera le droit de vivre dans la dignité, le respect, la solidarité, la justice et l’égalité».
« Depuis 1995, la droite règne sur cette ville qu’elle a voulu transformer à marche forcée »
Puis de dénoncer la politique menée par Jean-Claude Gaudin : «Depuis 1995, la droite règne sur cette ville qu’elle a voulu transformer à marche forcée, souvent à contre-courant de son histoire, de sa culture mais surtout en caressant dans le sens du poil ceux qui veulent se partager un gâteau sans en laisser une miette aux habitants ». Il ajoute « face au maire sortant c’est la foire d’empoigne, les propositions coup d’éclat, la politique des miracles et des mirages, la guerre des ego. Alors que pour nous il n’y a ni homme ni femme providentiel».
Le leader du Front de gauche s’en prend vivement au FN, met en garde les citoyens: «C’est une vie sans issue» avant d’annoncer que, le 21 février, il sera au côté de la famille et des amis d’Ibrahim Ali tué il y a 19 ans par des colleurs d’affiches du FN.
Il en vient à ses priorités : «La jeunesse est notre priorité. En matière de petite enfance nous nous engageons à mettre 1 500 places de crèches publiques supplémentaires sur trois ans à la disposition des parents, réparties dans tous les quartiers. Nous créerons les conditions de la scolarisation à 2 ans et nous élaborerons un plan de rénovation et de construction des écoles. Nous travaillerons à un grand plan de réfection des équipements sportifs, stades, piscines, en le finançant par la redevance de l’OM à la Ville pour la location du Stade Vélodrome -qu’il est hors de question de vendre- cette redevance devrait atteindre les 9 millions d’euros annuels comme l’a souligné la Chambre Régionale des Comptes. Concernant les rythmes scolaires nous prendrons le temps de la concertation avec tous les acteurs de l’Éducation, c’est pourquoi l’application de la réforme sera reportée sine die. Nous exigerons de l’État plus de moyens humains et matériels pour l’école publique et nous procéderons à la municipalisation des cantines scolaires».
Il annonce également un plan de formation et d’insertion professionnelle des jeunes en situation de décrochage scolaire, et «nous exigerons des entreprises qui voudront prospérer de former les jeunes et de les embaucher en priorité », assure-t-il.
En matière de logement, il bien question d’agir «concrètement pour combattre la précarité, les inégalités et les exclusions en tenant des États généraux du logement, de l’urgence sociale, alimentaire, sanitaire et sociale et des hébergements y compris d’urgence. Nous irons au-delà de la Loi en répartissant la construction des logements locatifs sociaux dans chaque arrondissement non seulement pour rattraper l’objectif des 25% dans chacun d’entre eux, mais pour se fixer 30% et ainsi permettre aux jeunes, aux salariés et aux familles un parcours résidentiel adapté à leurs besoins».
« Notre ambition est de doter chaque arrondissement d’une ligne de tramway ou de métro »
Concernant les transports «notre ambition est de doter chaque arrondissement d’une ligne de tramway ou de métro jusque dans les quartiers populaires ce qui revient à doubler le kilométrage du réseau qui est actuellement de 32 km contre 100 à Lyon, ville pourtant cinq fois plus petite que Marseille. Et nous instaurerons dans un premier temps la gratuité des transports publics pour les moins de 26 ans, les chômeurs et tous les bénéficiaires de minima sociaux. Notre objectif est la gratuité pour tous».
Jean-Marc Coppola n’omet pas de parler sécurité: «La sécurité, cela commence par le respect de l’autre, par la stabilité, la dignité. Angélisme diront certains. Mais depuis la mise en œuvre de tout l’arsenal de mesures et lois sécuritaires ces dix dernières années dans notre pays, comment se fait-il que vous vous sentiez toujours dans l’insécurité ?». Par ailleurs, poursuit-il: «Nous nous battrons avec vous pour exiger le retour d’une Police nationale de proximité avec une demande de 400 policiers ainsi que de 100 douaniers supplémentaires ». Concernant la culture, Il précise : « Pour nous, c’est la condition de l’émancipation, de la démocratie, de l’en-commun. Ce n’est pas un droit au divertissement, c’est l’essence de l’humanité. Alors nous procéderons durant le mandat au doublement du budget culture de la ville ».
Il ajoute : « Nous dénoncerons le contrat Sodexo, nous combattrons pour renégocier les contrats de l’eau, l’assainissement, les parkings… Nous instaurerons la gratuité sans condition des premiers mètres cubes d’eaux vitaux ».
En ce qui concerne le financement de ces projets il propose : «L’État a ciblé Marseille comme une priorité, je propose que l’on utilise les deux milliards et demi que le Premier ministre veut mettre dans la transformation de la gare Saint-Charles dans un plan d’urgence pour la 2e ville de France».
Puis d’insister sur le développement du Port, se prononce en faveur de la création d’un technopole de la mer.
Jean-Marc Coppola conclut son intervention en réaffirmant: «Nous sommes opposés de toutes nos forces à la loi métropole et à l’acte III de la décentralisation ».
Au préalable des personnalités issues de la société civile sont intervenues pour expliquer les raisons qui les ont conduites à rejoindre le Front de Gauche. Alors que Catherine Lecoq, CGT spectacle, appelait les intermittents à une Assemblée générale des intermittents, ce 19 février, à la Criée, face aux menaces qui pèsent sur leur statut.
Michel CAIRE