Publié le 12 mars 2014 à 10h58 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h19
Patrick Mennucci PS, Jean Viard et Jacques Boulesteix ont décliné la dimension métropolitaine du programme de la liste « Un nouveau cap pour les Marseillais ». Une conférence à laquelle participaient Eugène Caselli, président de MPM, tête de liste dans les 2/3 et Christophe Masse, tête de liste dans les 11/12.
Pour Patrick Mennucci «les possibilités qui vont s’ouvrir pour tous les métropolitains sont immenses. Les investisseurs auront enfin la visibilité institutionnelle indispensable pour sécuriser leurs actifs dans un territoire d’accueil en ordre de marche. Le rayonnement international de Marseille sera amplifié par la dynamique métropolitaine qui bénéficiera à toutes les villes du territoire. Cette métropole polycentrique sans équivalent en France est une chance pour multiplier les lieux de création et d’échanges des savoirs. La jeunesse du territoire pourra enfin profiter d’un territoire aux mobilités enfin organisées, accéder à des parcours professionnels diversifiés, des parcours résidentiels adaptés et des lieux de culture aujourd’hui inaccessibles ». Il ajoute : «La Ville bénéficiera de la solidarité fiscale pour le financement des grands équipements de centralité». Puis de s’en prendre à Jean-Claude Gaudin : « Il a recruté 2 200 agents supplémentaires. En contrepartie de quoi ? C’est une charge de plus de 70 millions d’euros par an».
« Ce qui relève du stratégique sera obligatoirement assumé par la métropole »
Puis de parler de la métropole, de l’essentiel : «ce qui relève du stratégique sera obligatoirement assumé par la métropole; toutes les tâches qui relèvent de l’exécution et de la mise en œuvre sur le terrain devront être définies compétence par compétence, pour être en tout ou partie délégué aux territoires et aux communes. La métropole ne doit conserver en propre que les tâches d’exécution qui impliquent une économie d’échelle à son niveau territorial».
Il précise, s’agissant de l’urbanisme : « Ce qui relève du domaine stratégique, c’est de veiller aux cohérences, de définir les grandes options d’aménagement du territoire qui s’imposeront à tous. Pour l’écriture détaillée des PLU des communes et des quartiers, les maires devront être concerté et associé au processus, le tout en cohérence avec les principes du Scot».
Il juge: «Il nous faudra réfléchir collectivement à l’architecture institutionnelle de notre territoire». Et d’avancer à ce propos : «il faudrait limiter les effectifs de la métropole et la concentrer sur l’essentiel».
« Il faut mettre d’urgence du politique et des élus locaux dans le processus de construction de la métropole »
Il plaide ensuite pour une vision partagée : «il faut mettre d’urgence du politique et des élus locaux dans le processus de construction de la métropole pour valider et orienter les avancées au niveau de chaque chantier». Et, à ses yeux : « Il faudra d’urgence compléter le dispositif initié par la mission Théry par quatre chantiers supplémentaires : la conception d’une plateforme de développement économique pour la métropole à développer avec les partenaires économiques et sociaux. Une préparation intense et méthodique du futur cadre de gestion facilitant les décisions à prendre par les futurs élus à partir de propositions documentées et chiffrées. Une mise à plat des budgets des 6 EPCI, l’appel à des ressources expertes en organisation pour définir et organiser le processus de répartition des tâches stratégiques et des tâches de subsidiarité de terrain ».
Patrick Mennucci conclura son intervention : «Marseille n’est pas là pour utiliser l’argent supposé des autres communes. Ce que nous proposons c’est, ensemble inventer une autre histoire, un autre développement ».
Jean Viard prend à son tour la parole : «L’élection des 23 et 30 mars vise à choisir ce maire des deux mandats qui seul, pourra bâtir cette métropole pour Marseille et empêcher sa dilution dans le micro communal ».
Il considère : «Un grand port est autre chose qu’un site technique. C’est une culture et un savoir-vivre. Exactement comme le monde numérique. La mondialisation est pilotée par des métropoles maritimes où se connectent, sur un territoire à forte identité, contacts collaboratifs et rencontres charnelles dans des cultures de marins».
« La mondialisation est une affaire de bateaux et d’imaginaire »
Pour le sociologue : «La mondialisation est une affaire de bateaux et d’imaginaire des échanges et du voyage. Londres, Barcelone,Tokyo, New York, Shanghai… sont des métropoles maritimes. Ce sont elles qui tirent la mondialisation, car la mondialisation est la rencontre, numérique et physique, d’une humanité enfin rassemblée». Il poursuit : «Le plus performant reste la rencontre de la métropole physique, du port et de l’aéroport. Là est notre projet pour Aix-Marseille-Provence». Un projet qui implique «un cadre métropolitain simplifié avec la fusion de la métropole et du département, élu au suffrage direct et fiable pour les investisseurs. Le lien avec la Région y sera prioritaire».
« Bâtir une métropole ce n’est pas seulement faire ce qui n’a pas été fait, c’est faire autre chose, à une autre échelle, plus pertinente »
Il se prononce pour la création dès le mois d’avril, d’un club des 100 décideurs métropolitains. Avance que la métropole de projet doit aussi être de service, notamment en matière de santé. Elle doit aussi être un immense laboratoire de l’innovation sociale.
Il dédie enfin la métropole aux quartiers Nord : « Ils sont au centre géographique du projet. Ils comptent 92 000 jeunes qui représentent une force de travail considérable. Bien sûr, ce sont justement eux qui font peur. Alors, affirmons-le : « C’est en donnant de l’avenir et de l’espoir à ces jeunes que l’on peut résoudre ces peurs, et non par un apartheid déguisé »».
Pour Jacques Boulesteix : «Bâtir une métropole ce n’est pas seulement faire ce qui n’a pas été fait, c’est faire autre chose, à une autre échelle, plus pertinente ». Il note ensuite : «5 intercommunalités sur 6 de ce territoire ont un taux de chômage au-dessus de la moyenne nationale. La métropole va favoriser un développement, y compris pour Aix, seul territoire au dessous de la moyenne nationale. Et les investissements dont on va bénéficier auront un effet levier bénéfique pour tous. Enfin, il faut savoir que Marseille, contrairement aux autres métropoles, manque de 18-45 ans, car les jeunes, après avoir fait des études ne trouvent pas d’emplois et s’en vont».
Michel CAIRE