Le billet de Destimed : le porte-bonheur de la droite marseillaise à Matignon

Publié le 31 mars 2014 à  21h50 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h43

C’est l’UMP marseillaise qui doit être heureuse. Après sa victoire des municipales, elle vient d’avoir une nouvelle divine surprise : Manuel Valls est nommé Premier ministre. Le ministre qui a le plus battu le pavé marseillais dans la longue pré-campagne avec le résultat que l’on sait. Le Président de la République assure avoir entendu le message des Français. Comme on ne doute ni de son intelligence, ni de sa vista politique, s’il a entendu, il n’en a cure.
Car, le plus étonnant dans cette nomination est que la rumeur Manuel Valls avait été lancée entre les deux tours des municipales. On pouvait penser qu’il s’agissait d’un test grandeur nature. Avec quel résultat? L’ampleur de la défaite a été démultipliée entre les deux tours.
Un ministre qui, comme le montre le sociologue Raphaël Liogier dans « Ce populisme qui vient«  sait jouer du populisme. Un ministre qui va renforcer la rupture entre le gouvernement et la gauche, les gauches. Cette nomination va amplifier la rupture avec le Front de gauche, avec les écologistes, avec aussi, une gauche soucieuse de réformes sociétales.
Et puis, une nouvelle fois, le Président a tenu un discours dans lequel on retrouve tout et son contraire. Il parle d’audace, mais entend maintenir le cap. Là, encore, à Marseille, on sait ce que les électeurs pensent en matière de cap. Et, cette voie qui a conduit à l’échec, va être poursuivie, accélérée.
Le pire, dans le propos de François Hollande, au lendemain d’une sanction sans équivalent par les citoyens, est qu’il met en avant tel un chiffon rouge, le communautarisme dont il n’a en rien été question dans cette campagne.
Alors, on peut d’ores et déjà avancer qu’à la prochaine présidentielle, s’il entend se présenter, François Hollande ne prendra que la troisième place et que, devant lui, on retrouvera Marine Le Pen.
Inquiétant, d’autant plus que l’UMP, Jean-François Copé, dans l’ivresse bien compréhensible de la victoire, ne semble pas avoir entendu, lui non plus, les messages, les menaces lourdes, portés dans les deux tours des municipales. Il enterre, une énième fois, le socle gaullien en déplorant qu’il n’y a pas assez de baisses des charges, des contraintes, notamment en matière des codes du travail et de l’urbanisme.
Alors, la crise est là, dans toutes ses facettes: sociale, économique, politique. Et, elle n’est que renforcée après ces municipales.
Nombreux sont ceux, qui sortent un peu plus déprimés de ces élections, qui cèdent à la tentation du rejet du politique. Pourtant, plus que jamais, il est urgent de produire du neuf. La société ne peut se dédouaner de la débâcle actuelle car les idées qui nourrissent le politique ne tombent pas du ciel mais se forgent en son sein. Il est plus que temps de penser, forger des idées, des pistes. Le pire n’est pas, n’est jamais inéluctable. Mais le pire, c’est que le pire est toujours à venir.
Destimed

Articles similaires

Aller au contenu principal