Publié le 24 avril 2014 à 18h06 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h43
A la suite des Municipales 2014, nous sommes désormais bien peu d’élus issus de la liste « PS-apparentés-société civile » à siéger dans les différentes instances. Ce résultat nous impose de la modestie et un regard lucide sur les causes de cet échec historique afin d’apporter les remèdes appropriés. Dans ce contexte, chaque mandat obtenu est d’autant plus précieux. Il nous incombe désormais la responsabilité de rendre des comptes aux électeurs qui ont voté pour nous, ce que je propose avec cette chronique régulière
Désormais la droite est confortablement installée aux commandes de Marseille et de MPM. Dès lors, rien ne s’oppose plus à la mise en œuvre du programme annoncé par Jean-Claude Gaudin durant la campagne électorale pour répondre aux nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés quotidiennement et préparer l’avenir.
« Le courage politique de penser d’abord au collectif »
En tant que Marseillais, j’attends de ceux qui ont en charge la destinée de la cité phocéenne, de l’aire métropolitaine et de tous leurs habitants, un engagement sans faille et le courage politique de penser d’abord au collectif.
En tant qu’élu responsable, bien que dans l’opposition, je ne peux que souhaiter une pleine réussite à l’équipe en place. Cependant, certains événements récents n’engagent guère à l’optimisme.
Le non-respect des accords passés dans le 6e secteur où, Valérie Boyer a été finalement élue Maire de secteur en lieu et place de Robert Assante, laisse planer le doute sur la viabilité d’une union qui a été négociée au forceps par Jean-Claude Gaudin. Dans cette âpre lutte de pouvoir au sein de la majorité, celle qui a été la colistière de Roland Blum durant la campagne, s’est vue conforter dans ses revendications par Guy Teissier fraîchement élu à la MPM.
S’agit-il d’un problème local cantonné aux seuls 11e et 12e arrondissements ou d’un symptôme révélant un mal plus profond qui verrait Jean-Claude Gaudin être en difficulté pour diriger sa propre majorité pour les 6 ans à venir, trois semaines après l’annonce des résultats?
Il est légitime de se poser cette question car, face aux nombreux défis auxquels nous allons devoir faire face, il aurait été tout à fait approprié de constituer une équipe resserrée autour de son chef afin de prendre à bras le corps la dure réalité post-électorale. Au lieu de cela nous avons été gratifiés d’une équipe municipale pléthorique avec 30 adjoints autour de Dominique Tian propulsé à la première place après sa victoire inespérée dans le 1er secteur. De là à penser qu’il s’agit, pour celui qui entame un quatrième mandat, de diviser pour mieux régner face à l’appétit aiguisé de futurs prétendants, il n’y a qu’un pas.
Si l’hypothèse formulée était avérée, au mieux l’on assisterait à une gouvernance de type «Maires de palais» comme l’histoire féodale en a connue, sans réelle cohésion ni solidarité et au pire à une lutte anticipée pour la succession, comme le vit actuellement l’UMP au niveau national. Il n’est pas exclu également, que la Communauté Urbaine veuille jouer les arbitres, histoire de donner des ailes à Guy Teissier qui a désormais les moyens de sa politique, ce qui rajouterait encore de la désunion au lieu de la synergie des institutions tant espérée.
Face à ce triste scénario qui n’a malheureusement rien d’une chimère, avec le groupe auquel j’appartiens, nous avons six ans pour reconstruire en tendant la main à la société civile dont je suis issu et apporter notre pierre à l’édifice afin de contribuer utilement au développement de notre ville qui en a tant besoin.
Si nous échouons, les électeurs déçus une fois de plus se tourneront vers les extrêmes avec un résultat d’une toute autre ampleur que celui auquel nous venons d’assister. S’il est une leçon que nous a appris cette élection, c’est qu’il n’y aura pas de salut à titre individuel mais un salut collectif. Alors retroussons-nous les manches dès maintenant !