Publié le 28 avril 2014 à 12h25 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h49
Pour baisser le rideau sur l’an II du festival de Pâques, Renaud Capuçon avait choisi un duo avec le pianiste Russe Mikhail Pletnev. Une rencontre riche musicalement entre deux personnalités affirmées autour des concertos de Mozart, Schubert et Beethoven.
Enigmatique Mikhail Pletnev. Le regard perçant et la parole minimaliste.
Il préfère écouter même s’il pratique notre langue à la perfection. Il avoue avoir apprécié le concert de ce dimanche après midi, même s’il n’y a eu «qu’une heure de répétition ». Revenir au Grand Théâtre de Provence pour un récital : « Pourquoi pas si on trouve une date… ». La salle du jour : « attentive ». Une salle archi pleine, venue apprécier l’insolite duo Capuçon-Pletnev qui, après une première partie consacrée à Mozart (sonate n°28) et à Schubert (sonate en la majeur), donnera sa pleine mesure à l’issue de la pause, dans l’interprétation de la sonate n°42 de Mozart, tout d’abord, avec une communion parfaite des deux musiciens autour de cette partition, notamment pour l’andante central. Ce fut, pour nous, un moment d’anthologie. Une musique pure, délicate, ciselée alliant le toucher aérien du pianiste au jeu distingué et précis du violoniste. Les deux donnaient le meilleur, exploitant on ne peut mieux leurs instruments pour en livrer les plus agréables couleurs. Mozart pouvait être heureux, nous l’étions assurément.
Belle osmose entre les deux, aussi, pour la sonate n°10, l’ultime de Beethoven. A l’instar de la sonate de Mozart jouée précédemment, la partie centrale est encore un vrai bijou, notamment l’adagio, qui fut donné avec passion par le duo. Du volume, de la précision et un réel pouvoir émotionnel dans le jeu de Renaud Capuçon et Mikhail Pletnev. Un moment rare et très intense pour qui se laissait aller au cœur de cette musique et de son interprétation.
Le bis, une adaptation « pletnevienne » du « Liebesleid » de Kreisler était plus anecdotique, voire humoristique, le pianiste ayant décidé d’improviser et Renaud Capuçon, pris de court, ne pouvant rien faire d’autre que de le regarder ! Un joyeux final pour la deuxième édition d’un festival qui a, désormais, tout d’un grand.
Michel EGEA
Un alto pour une jeune musicienne aixoise
L’année dernière, grâce au soutien du groupe Crédit Mutuel CIC, un violon, réalisé par le luthier Pierre Barthel, avait été remis à Bilal al Nemr, jeune musicien syrien étudiant au Conservatoire Darius Milhaud.
Cette année c’est un alto qui a été réalisé par le luthier parisien et confié à Tess Joly, jeune musicienne aixoise, aujourd’hui dans la classe d’Antoine Tamestit au conservatoire national supérieur de musique de Paris. L’alto lui a été remis par le Président du Crédit Mutuel CIC, Michel Lucas, en prélude au concert de dimanche sur la scène du Grand Théâtre de Provence, en présence de Dominique Bluzet (à g.) et de Renaud Capuçon en compagnie duquel la jeune fille a eu l’occasion de jouer un mouvement d’un duo violon-alto de Mozart.