Publié le 30 avril 2014 à 20h18 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h49
Le Medef Paca de s’insurger à propos du rachat d’Alstom: «Nos responsables politiques ont beau s’en étonner, la cession d’Alstom à General Electric ou à Siemens n’est pourtant que l’énième séquence d’une longue série d’entreprises françaises passées sous pavillon étranger». Face à cette situation alarmante, «force est de constater qu’à aucun moment, les acteurs publics n’ont semblé s’interroger sur l’échec de notre modèle commercial-industriel», indique-t-il.
Le Medef avance: «Dans une économie globalisée et évolutive, les grands groupes industriels à l’image d’Alstom – porteurs des intérêts stratégiques des États – ont besoin d’une vision industrielle à long terme. Pour illustration, l’Allemagne, soucieuse de préserver son tissu d’industries, a depuis longtemps créé les conditions favorables au développement de ses entreprises nationales via le soutien de l’État et des Länders à la R&D, à l’apprentissage ainsi qu’à la construction d’infrastructures industrielles. Ce type de vision fait aujourd’hui défaut à notre économie et expose de ce fait nos grands groupes à la mainmise de leurs concurrents étrangers».
Il rappelle: «Fleuron de l’industrie hexagonale, Alstom revêt pourtant -de par ses activités et ses liens avec EDF et Areva -un caractère hautement stratégique pour notre pays. Les acteurs économiques comme les citoyens français sont donc en droit d’exiger que les intérêts vitaux de la France soient protégés. C’est l’esprit de la loi dite de patriotisme économique votée en 2004. Celle-ci doit être aujourd’hui élargie -au secteur de l’énergie notamment -et érigée en priorité nationale. Nos voisins européens et les Américains le font déjà. La France doit s’y atteler et vite».
Le Medef Paca plaide depuis toujours pour l’ «entreprise France». En demandant aux pouvoirs publics de diminuer les prélèvements sur les entreprises, de baisser le coût du travail et de simplifier l’architecture normative hexagonale, il aspire «à faire de notre pays et de l’ensemble de ses territoires une terre d’industries compétitive».
Jean-Luc Monteil, président du Medef Paca, déclare : «Alstom incarne malgré lui le symbole du mal français : un pays qui peine à renouer avec la croissance et à porter une vision industrielle nationale. Au-delà de la protection de nos intérêts stratégiques, c’est la compétitivité de notre économie qui est en jeu. Seul un écosystème propice aux investissements et au développement de nos entreprises permettra d’endiguer ce mal français qui touche aujourd’hui nos fleurons industriels et peut- être demain nos PME. Agissant davantage en pompiers-pyromanes qu’en stratèges, nos responsables politiques gagneraient à établir une stratégie industrielle claire, cohérente et pragmatique. Espérons donc qu’il y aura un « avant » et un « après » Alstom ! ».