Cinéma : « De Guerre Lasse » un drame signé Olivier Pancho présenté en avant-première au Prado à Marseille. Sortie nationale le 7 mai.

Publié le 30 avril 2014 à  21h19 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h49

Le réalisateur Olivier Pancho et le comédien Jalil Lespert était à Marseille pour présenter le film
Le réalisateur Olivier Pancho et le comédien Jalil Lespert était à Marseille pour présenter le film
C’est en présence du réalisateur Olivier Pancho et du comédien Jalil Lespert que le film « De Guerre lasse » a été présenté en avant-première au cinéma le Prado à Marseille.
« De guerre lasse» est l’histoire d’Alex (Jalil Lespert), fils d’un caïd pied-noir marseillais qui s’est engagé dans la Légion pour échapper à un règlement de compte avec la mafia Corse… Quatre ans plus tard, Alex déserte et revient sur Marseille pour retrouver Katia, son amour de jeunesse. Mais en ville les rapports de force ont changé : son père s’est retiré des affaires, laissant les Corses et les gangs des Quartiers Nord se partager le contrôle de la ville. La détermination d’Alex va bouleverser cet équilibre fragile au risque de mettre sa famille en danger…
Sous les dehors d’un polar urbain, le film évoque des sujets très forts comme l’appartenance à la famille, la trahison des siens, la vengeance et la réconciliation.

«Marseille possède cette fierté et cette force brutale : tout semble y être possible»

Pour Olivier Panchot ce choix de Marseille plutôt que Paris n’est pas anodin. Il explique : « Paris est une ville fermée et centrée sur elle-même à l’intérieur de son périph, tandis que Marseille est une ville ouverte, dont les contours sont incertains. Paris est bourgeoise et policée, Marseille est populaire et indisciplinée. Rivale indomptable de la capitale, Marseille possède cette fierté et cette force brutale : tout semble y être possible -c’est une ville de Far-West. C’est aussi une ville frontière, cosmopolite, ayant pour berceau la Méditerranée, mère de la tragédie ! Naturellement, cette cité phocéenne m’a semblé être le théâtre idéal de cette histoire».

«Marseille est chargée de son passé de grand port industriel, ouvert sur l’étranger»

Il poursuit : «C’est une ville où je suis allé fréquemment pendant mon enfance et mon adolescence. Pendant l’écriture du scénario, je m’y suis rendu régulièrement pour essayer de m’en approprier l’univers pour mon histoire. Il y a là-bas ce face-à-face avec la mer permanent, ces montagnes alentour et dès qu’on en sort, ces zones quasi désertiques. Marseille est chargée de son passé de grand port industriel, ouvert sur l’étranger. C’est aussi une ville en plein bouleversement et ça se voit. Je pense à cette nouvelle grande tour, sorte de phare emblématique d’une nouvelle modernité, construite au pied du port. Ou à ces quartiers populaires du centre que l’on vide pour tenter d’en faire des quartiers bourgeois. Ou encore à l’hyper centre populaire qui, lui, résiste à la pression immobilière à Noailles et à ces cités délaissées qui surplombent le centre comme des tours de guet adossées aux collines. C’est un décor fait de tensions, et c’est ce que j’ai essayé de montrer dans le film. Un bon décor, ce n’est pas quelque chose de joli qui passe bien à l’image -c’est un lieu qui raconte une histoire ».

«Je n’avais jamais vu cette ville filmée comme ça»

Jalil Lespert d’ajouter: «Je n’avais jamais vu cette ville filmée comme ça : Olivier en donne une vision presque « nordique » et fantasmagorique qui évoque les polars scandinaves. D’ailleurs, il souhaitait avant tout éviter le cliché dans la représentation de Marseille et je trouve qu’il y est parvenu.
P.M.-C.

« De Guerre Lasse » un film de Olivier Panchot Avec Avec Jalil Lespert, Tcheky Karyo, Hiam Abbass, Mhamed Arezki, Sabrina Ouazani, Jean-Marie Winling
Sortie nationale le 7 mai 2014

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