Publié le 13 mai 2014 à 17h39 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h50
Vincent Peillon, l’ancien ministre de l’Éducation Nationale, est, à sa demande, alors qu’il était encore ministre, engagé dans le rude combat des européennes dans une circonscription complexe : celle du Sud-Est, où des sondages le donne en troisième position, derrière la liste UMP, conduite par Renaud Muselier et celle du FN dont la tête de liste n’est autre que Jean-Marie Le Pen. Il a expliqué les raisons qui l’ont conduit à se présenter là et l’importance qu’il attache au fait européen et donc à ses élections. Insistant sur le fait que «pour la première fois les socialistes sont donnés gagnants par les sondages au niveau européen». L’homme s’est inscrit dans une position éthique du politique.
«Je voulais être candidat ici car je suis de cette manière sur les racines de mon engagement politique»
Il revient sur son combat contre le FN, le refus qui avait été le sien de débattre face à Marine Le Pen, explique qu’il a tenu à venir dans cette circonscription «car Jean-Marie Le Pen était donné en tête par les sondages depuis des mois». Alors, lorsque ceux qui sortent maintenant donnent Renaud Muselier devant le FN: «Je m’en félicite, car un républicain est devant quelqu’un de l’extrême-droite».
Il en vient à sa circonscription : «Il est difficile de trouver une unité dans cette grande région… si ce n’est une qui inquiète : la peur que l’on peut ressentir dans la société, le rejet de l’Autre. Face à cela il s’impose de ne pas baisser les yeux, de mener le combat. J’ai dit, alors que j’étais ministre, que je voulais être candidat ici car je suis de cette manière sur les racines de mon engagement politique. J’étais, je le suis toujours, conscient que le PS aura du mal à être en tête. Là n’est pas l’essentiel. Il ne faut pas que le FN le soit, il ne faut pas le banaliser».
Pour Vincent Peillon : « Il est important que le clivage droite/gauche occupe l’espace. Une droite qui, depuis dix ans est au pouvoir en Europe. Une Droite qui ne veut pas d’un salaire minimum, du recours à l’emprunt, de l’harmonisation sociale. Le drame aujourd’hui, c’est que tout le monde serait contre l’Europe, même ceux qui la gouvernent. Je l’ai dit à Renaud Muselier : « Assumez vos positions ».»
«Il faut bien être conscient qu’il est évident que l’électorat FN, lui, est mobilisé»
Il poursuit : «J’essaie de faire en sorte que le débat se recristallise sur l’affrontement gauche- droite. Le 25 mai il y aura une majorité puis un président qui sera soit de droite, soit de gauche et la politique, en fonction de cela, ne sera pas la même. Et pas question de tomber dans le fatalisme en fonction des sondages. Il faut bien voir que la participation est tellement faible que chaque voix compte. En revanche, il faut bien être conscient qu’il est évident que l’électorat FN, lui, est mobilisé. Et il faut bien mesurer, lorsque l’on entend combien les gens se décomplexent dans leur discours, à quel point les dynamiques du mal grandissent. Alors, on a gagné le droit de peser sur les choses en votant. Comment ne pas utiliser ce droit ?».
Puis d’expliquer : «J’étais à La Seyne-sur-mer, un pêcheur reprochait à l’Europe d’être loin de nous, mais dans le même temps il critiquait le fait de devoir changer de taille de filet de pêche… suite à une décision européenne. L’Europe est donc bien là, dans nos vies quotidiennes. De même nous avons un problème avec les abeilles et qui vient de débloquer 250 millions d’euros pour les apiculteurs européens ? L’Europe. Après on peut avoir l’opinion que l’on veut, mais si l’Europe est dans notre quotidien, alors il faut voter ».
Michel CAIRE