Publié le 17 juin 2014 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h54
La nouvelle gare routière d’Aix-en-Provence qui a été inaugurée ce 17 juin, est l’œuvre de Jean-Marie Duthilleul. Elle est architecturalement marquée par une ligne d’arcades métalliques ajourées qui constituent l’élément central de son identité et dessinent une promenade ombragée pour les voyageurs. Elle accueille 40 000 voyageurs par jour. D’un coût de 21 millions d’euros, les travaux ont été financés par la Communauté du Pays d’Aix avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à hauteur de 7,5 millions d’euros chacun et le Conseil général des Bouches-du-Rhône pour 6 millions d’euros. Le projet de construction d’un nouvel équipement en remplacement du précédent a été lancé dès 2006, car, à cette époque déjà, il ne permettait plus de répondre aux exigences des usagers et riverains en termes de confort, de sécurité, de qualité de l’air et de protection contre le bruit.
Tour à tour Gérard Bramoullé, au nom de la Communauté d’agglomération, l’architecte Jean-Marie Duthilleul, André Guinde, pour le Département, Jean-Yves Petit, la Région et Maryse Joissains, maire d’Aix ont pris la parole.
Gérard Bramoullé rappelle que la maîtrise d’ouvrage de la nouvelle gare a été confiée à la Société Publique d’Aménagement Pays d’Aix Territoires tandis que la maîtrise d’œuvre a été assurée par l’agence Duthilleul, alors que les mandataires sont le groupe Arep, Egis France et Egis Bâtiments. Puis de réjouir que Jean-Marie Duthilleul, une des grandes figures de référence de l’architecture contemporaine française à travers le monde ait collaboré à ce projet « qui propose un espace fonctionnel, un autre de vie, une promenade ombragée et un mur végétalisé, le plus grand de France qui, outre l’esthétique, absorbe le bruit et la pollution ». Il précise enfin que cette opération, « c’est deux ans de chantier intense, dans des conditions complexes puisqu’il s’est déroulé sur un site ouvert au public ». Et de conclure son intervention en remerciant les riverains « qui nous ont permis d’en arriver à ce résultat, une des plus belles gares routières de France ».
« Ici on partira, on attendra l’être aimé, on aura des souvenirs heureux sinon émus »
Jean-Marie Duthilleul salue « tous les ouvriers, les ingénieurs, les architectes, les économistes qui ont œuvré pour que les Aixois se sentent bien dans cette rue de la ville où les cars accostent pour les emmener ailleurs. Ici on partira, on attendra l’être aimé, on aura des souvenirs heureux sinon émus ».
Pour André Guinde, représentant Jean-Noël Guérini, le président du CG13 : « Il s’agit d’un grand jour puisqu’on inaugure cette gare routière fruit d’une longue histoire qui a débuté avec l’installation d’une halte provisoire en 1999 sur cette avenue de l’Europe. Et le provisoire a perduré jusqu’à cette réalisation de grande qualité. La gare a pu être contestée mais compte tenu de la situation d’urgence on a fait en sorte que cela pose le moins de problèmes aux riverains et apportent le plus de solutions aux usagers ». Dans tous les cas, ajoute-t-il : « Nous serons amenés à réfléchir de nouveau à un véritable pôle d’échange à l’extérieur de la ville. Et le Département sera toujours à vos côtés pour la réalisation d’équipements structurants ».
Jean-Yves Petit, représentant Michel Vauzelle, le président de Région se réjouit « de cette très belle réalisation pour laquelle nous avons répondu présent puisque nous y avons participé à hauteur de 40%. Une telle opération s’inscrit en effet dans le cadre de notre politique : tout faire pour faciliter le déplacement des usagers ». Il revient à ce propos sur le Pass alternatif « que nous avons mis en place avec le Département et qui permet de prendre aussi bien le train que Cartreize ». Puis de souhaiter une signalisation permettant un lien avec « la très belle gare SNCF à proximité d’ici ».
Et d’annoncer : « Nous entendons aller plus loin. Nous avons le projet avec Aix, la Communauté d’agglomération du pays d’Aix, le Département et l’État d’entamer une deuxième phase de travaux sur la ligne Aix-Marseille afin de permettre le passage de six trains à l’heure et de rouvrir la ligne Aix-Rognac avec une connexion avec l’aéroport ».
Maryse Joissains indique : « Au départ nous envisagions de mettre en place un outil plus important et puis nous avons écouté les habitants, les CIQ et nous avons réduit nos prétentions ». Puis de lancer: « Le travail mené avec le Département et la Région a été porteur. Une nouvelle fois le millefeuille tant décrié par les technocrates parisiens a servi à mettre en place une structure exceptionnelle ». Elle souligne à son tour l’importance de la ligne Rognac-Aix « dont la relance est maintenant entrée en phase opérationnelle ».
Michel CAIRE
La gare : un site divisé en deux parties
La nouvelle gare routière d’Aix est édifiée sur un espace élargi par rapport à l’emprise antérieure. La suppression d’un talus, remplacé par un mur végétalisé, a libéré une surface mise à profit pour développer des espaces piétons sécurisés, complètement isolés des circulations des véhicules. Cette séparation des flux favorise la hiérarchisation des espaces, leur lisibilité et rend compréhensible l’ensemble des fonctionnalités.
Ainsi le site est divisé en deux parties : une gare routière au sud pour les cars, leurs accès et circulations et une partie exclusivement piétonne au nord assurant la liaison urbaine entre les côtés est et ouest du site, donnant accès aux cars et incluant des services.
Il se compose de 20 quais en épis divisés en deux parties (est et ouest), d’une aire de manœuvre, d’une voie de circulation pour les accès et la traversée du site, d’une aire de stationnement pour 4 cars dans le cadre de la régulation, et d’un rond-point central qui permet le retournement des cars et autorise la circulation dans les deux sens.
Un espace de stationnement de cars supplémentaire complète le dispositif en vue d’une régulation à vocation plus longue durée que celle déployée sur le site. Ce complément permet une plus grande souplesse d’utilisation des quais, une meilleure prise en charge des voyageurs, tout en évitant les effets d’engorgement.
Deux abris vélos situés dans la galerie voyageurs sont sécurisés par un système de porte avec verrou électromagnétique commandé par badge.
Pour les petites faims, les usagers ont retrouvé, sous la galerie également, la Garegouille, l’ancien stand de vente de petite restauration à emporter.
Le bâtiment d’accueil abrite sur 600 m² une billetterie de six guichets, des sanitaires publics et une salle d’attente longitudinale de 150 m² parallèle à la promenade. A la croisée des flux principaux et à proximité immédiate de la majeure partie de l’activité transport de la gare, et notamment de la navette Aix Marseille, ce bâtiment accueille aussi les locaux d’exploitation.