Publié le 29 juin 2014 à 19h48 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h55
En ouverture de la plénière du Conseil régional Paca a eu lieu un débat de politique générale. Un débat qui aura eu le mérite de la clarté : une gauche régionale unie, dans sa diversité, sur les questions sociales, environnementales, une droite claire sur ses positions libérales et un FN plus menaçant que jamais qui affirme, en s’adressant à Michel Vauzelle : «Nous voulons votre siège».
Le président du Conseil régional, Michel Vauzelle d’observer : «Le contexte actuel est marqué par les attentes très fortes de nos concitoyens qui souhaitent des décisions politiques plus soucieuses du pouvoir d’achat, de l’emploi, de l’égalité sociale et de l’environnement ». Dans ce cadre, la plénière «revêt une importance particulière par les mesures qu’elle propose en matière de cohésion sociale, de solidarité, d’environnement, de développement économique et d’emploi».
Il considère à ce propos : «La forte persistance et parfois l’aggravation des inégalités entre les femmes et les hommes en France et dans notre région, justifie l’adoption d’une démarche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette philosophie doit être l’un des principes de base décliné dans nos politiques».
En matière de logement social il indique : «Nous allons proposer que les communes ne respectant pas les dispositions de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain soient d’avantage sanctionnées et, à l’inverse, que celles les respectant puissent bénéficier d’un soutien régional renforcé».
«Les missions de la région -poursuit-il-en matière de politique économique et sociale, qui vont être consolidées, nous imposent une responsabilité plus grande encore pour les années à venir. Nous renforçons donc les critères sociaux appliqués aux interventions régionales en direction des entreprises et du renouvellement de la politique régionale de soutien à l’Economie Sociale et Solidaire».
«Ma détermination et celle de la Région dans la recherche d’une issue positive au mouvement engagé par le personnel de la SNCM»
Michel Vauzelle tiens, à cette occasion à réaffirmer: «Ma détermination et celle de la Région dans la recherche d’une issue positive au mouvement engagé par le personnel d e la SNCM qui a besoin, plus que jamais, d’assurances quant à la pérennité de leur compagnie. L’enjeu est important pour le respect des services publics, pour l’emploi et pour le dynamisme économique du Port de Marseille. Nous avons toujours été à l’écoute des salariés et je m’en suis fait l’écho, encore très récemment, auprès du gouvernement et du président de la République».
Il reste sur les mouvements sociaux en évoquant les salariés de la SNCF et les intermittents du spectacle. «Il n’y a pas de fatalité; il n’y a que des volontés. Nous en avons vécu un bel exemple avec les Fralib qui ont pu trouver une issue positive à leur mobilisation face au groupe Unilever. Le protocole d’accord qui a été signé démontre bien que la solidarité et le dialogue social sont essentiels pour préserver l’emploi et relancer l’économie dans notre région».
«Vous avez beaucoup parlé de contraintes, notamment en matière de logement, et bien peu de liberté d’entreprendre»
L’UMP Yannick Chevenard considère : «Vous avez beaucoup parlé de contraintes, notamment en matière de logement et bien peu de liberté d’entreprendre ». Jugeant: «Vous essayez de déconnecter la Région du national, mais cela ne peut se faire. Quelques chiffres s’imposent. Depuis l’arrivée de François Hollande nous avons 1,5 million de chômeurs supplémentaires alors que, dans le même temps, l’Allemagne, l’Angleterre, qui eux, ne briment pas les énergies, vont mieux». Et d’en venir au logement: «Oui une politique en ce domaine est fondamentale car chaque citoyen a le droit de se loger dignement mais l’action de ce gouvernement fait que l’an dernier nous avons eu 30% de mise en chantier en moins».
Pour Jean-Louis Bouguereau, FN : «Vous avez un résultat catastrophique et si vous êtes autant sanctionné c’est que trop de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté». Alors, pour lui : « les Français sont prêts à tourner la page après les échecs du PS et de l’UMP. Et nous avons une ambition au FN : prendre la région».
« Le FN supprime dans les villes qu’il dirige, comme au Pontet ou à Fréjus, l’aide aux familles en difficulté et les subventions aux centres sociaux »
Gérard Piel, Front de gauche lance en avant propos : «Le FN supprime dans les villes qu’il dirige, comme au Pontet ou à Fréjus, l’aide aux familles en difficulté et les subventions aux centres sociaux». Il apprécie à son tour la victoire des Fralib « alors que nous voyons croître autour de nous la détresse des salariés et se multiplier les conflits». Puis, de se féliciter que «des mesures, pour lesquelles nous nous battons et que nous portons, telles que la tarification sociale des cantines ou la minoration des aides de la région aux communes faisant l’objet d’un constat de carence au titre de la Loi SRU, soient inscrites à l’ordre du jour de cette plénière».
Et de s’en prendre au gouvernement, estimant «inadmissible» qu’un gouvernement élu en ayant comme «véritable adversaire le monde de la finance», puisse le laisser «gouverner» alors qu’ «il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, et qu’il ne présentera jamais sa candidature.Un tel rejet des valeurs de gauche nous conduit dans une précarisation croissante».
«La région ne doit pas se substituer au rôle de l’État», considère Sophie Camard, EELV. «Il faut un réforme territoriale en profondeur. Il faut redonner confiance à nos concitoyens dans la vie politique, un renversement démocratique s’impose ». Et de noter à ce propos, les questions en débat lors de la plénière sur le développement de la responsabilité sociétale des entreprises, l’égalité homme/femme, l’accès au logement.
Mireille Peirano, PS, gauche républicaine, dénonce elle aussi «le scandale des gestions communales FN ». Elle apporte tout son soutien aux ambitions affichées par le Président de région en matière sociale, notamment dans le domaine du logement, ou en ce qui concerne l’égalité homme /femme. Et de conclure : «Notre groupe est à vos côté sur les dossiers SNCM, SNCF et intermittents du spectacle. C’est par le dialogue et la recherche de compromis que nous parviendrons à des solutions».
Michel CAIRE