Publié le 30 juin 2014 à 23h27 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h55
Suite à une intervention de Jean-Marc Coppola, Front de gauche, le PS, l’UMP et le Front national sont intervenus sur le dossier de la SNCM. La critique est vive à l’égard du Gouvernement ainsi que de l’actionnaire majoritaire dont le comportement insupporte tout particulièrement Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille.
Jean-Marc Coppola de prévenir: «Si le gouvernement ne change pas de position très rapidement la situation est dangereuse socialement, économiquement et politiquement du fait du reniement, par le pouvoir, de ses engagements, notamment pris par écrit le 31 mars. Nous sommes là devant un cas concret de casse économique. Et les salariés sont en grève depuis 7 jours, un mouvement social qui aurait pu être évité puisque le préavis de grève a été déposé un mois avant ».
« L’État doit tenir ses engagements »
Eugène Caselli (PS), intervient avec vigueur : « L’État doit tenir ses engagements, tant en ce qui concerne la continuité territoriale que sur le long terme. Il ne doit pas accepter la volonté de désengagement de l’actionnaire principal. D’autant que le gouvernement, via la Caisse des Dépôts et Consignation a les moyens de peser et d’éviter le démantèlement de cette entreprise nécessaire à la continuité territoriale, au grand Port, à Marseille, avec 4
000 emplois directs et indirects concernés. Les salariés qui, eux, ont montré leur sens des responsabilités en acceptant 500 départs en contrepartie de promesses qui doivent être tenues».
Le FN, par la voix de Stéphane Ravier, continue à dérouler son discours sur le tous pourris. « Nous assistons à une mise en scène avec des élus, surtout à Gauche, qui ont la larme à l’œil. Bien sûr qu’il serait dommageable que la SNCM mette la clé sous la porte. Mais si nous en sommes là c’est parce qu’il y a eu des décisions politique et syndicale. Plus un État qui décide que nous sommes aux ordres de Bruxelles. C’est Bruxelles et l’ultra-libéralisme qui brisent la SNCM et c’est vous, à droite comme à gauche qui en êtes responsables puisque vous avez mis en place cette Europe mondialiste.Et les syndicats ont coulé eux-aussi l’entreprise. Par la gréviculture, ils ont poussé les clients à aller voir ailleurs».
Roland Blum (UMP), l’adjoint aux finances, suit depuis longtemps le dossier de la SNCM, il explique: « Nous avons toujours la même position dans ce dossier. Cette société a été privatisée en 2005, l’État disposant de 25% du capital. Certains critiquent aujourd’hui ce qui a été fait à l’époque, ils oublient que l’État, alors, a toujours rempli ses obligations. La SNCM a fonctionné et les 2 500 salariés ont préservé leur emploi. Et puis, depuis deux ans, nous assistons au comportement ubuesque de l’État. Il intervient d’abord avec l’actionnaire majoritaire pour mettre en place une nouvelle direction. Un plan à long terme est élaboré par Marc Dufour. Le document est approuvé à trois reprises par le gouvernement. Dans le même temps un plan social prévoit des départs volontaires et la commande de quatre nouveaux bateaux afin de permettre l’ouverture de nouvelles lignes vers le Maghreb ».
« Ce n’est pas glorieux, c’est scandaleux »
L’élu poursuit : « Et puis l’État fait n’importe quoi. On se demande à quoi sert ce ministre des transports qui se renie. Il n’y a plus de pilote pour gérer ce projet et le gouvernement joue le pourrissement et prépare la disparition de l’entreprise avec la complicité du président de la collectivité corse qui ose dire qu’il faut liquider la SNCM. Pourtant de solutions existent, des repreneurs sont intéressés mais le gouvernement refuse de les recevoir. Aujourd’hui force est des constater que l’État veut la disparition de l’entreprise.Il devra assumer sa responsabilité, face aux personnes qu’il a conduit au chômage, sans oublier le risque de voir les conflits reprendre sur le Port. Ce n’est pas glorieux, c’est scandaleux ».
Jean-Claude Gaudin d’intervenir: «Je viens d’être reçu par le Président de la République, à cette occasion j’ai pu évoquer la réforme des rythmes scolaires et la SNCM. J’ai dit au Président qu’il avait autorité pour faire taire Bruxelles dans ce dossier. Et, j’ai répété ce que nous cessons de dire, Veolia doit participer à l’effort financier. Car enfin, voilà un groupe qui bénéficie de tous les avantages, il doit donc participer lorsque des difficultés se font jour. Il est critiquable tout comme le gouvernement qui doit être fustigé, il n’a pas le droit de laisser tomber la SNCM».
Michel CAIRE