Publié le 30 juin 2014 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h55
Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille déplore des incidents «dans des moments qui devraient être festifs. Et lorsqu’il y a des voyous, quelle que soit leur origine, il faut dire que ce sont des voyous». Karim Zeribi, EELV exprime son accord avec le maire : «Oui, un voyou est un voyou. Il y en a une poignée qui vient entacher la joie de Français qui ont la double nationalité et qui célèbrent avec la même ferveur les victoires de la France et de l’Algérie».
Samia Ghali, PS, la sénatrice-maire des 15/16 va dans le même sens : «Lorsque l’équipe de France joue, les mêmes qui célèbrent l’Algérie fêtent les victoires de la France. Mais c’est vrai, l’Algérie est une équipe amie et on se réjouit de la voir gagner après des années de souffrance. Et, ce que je vois avant tout, avec les victoires de la France et de l’Algérie, ce sont des Marseillais heureux ».
Le débat intervient suite à la présentation d’un dossier par Caroline Pozmentier, l’adjointe UMP à la sécurité. Celle-ci met en place des médiateurs sociaux sur les plages pendant la période estivale. «L’action a pour objectif de prévenir les conflits basse intensité et les comportements à risque, désamorcer les tensions, repérer et signaler les dysfonctionnements, gérer les conflits d’usage de l’espace public, signaler ou alerter les services d’urgence ou les services sociaux, établir du lien entre usagers du littoral en période estivale». Des missions accomplies avec professionnalisme et humanité.
Mais pour le FN cela devient : «On veut protéger les estivants des jeunes délinquants. Mais que peuvent faire des grands frères face à des voyous qui ne craignent même plus la police. C’est à cette dernière d’agir».
Caroline Pozmentier riposte : «Je regrette que le groupe qui vient de s’exprimer ne comprenne pas clairement les enjeux. Bien sûr qu’on ne peut remplacer des policiers par des médiateurs. Mais la médiation c’est du lien social, une façon de désamorcer les petits conflits. Et il s’agit de personnes, pas de voyous. Et, faut-il l’ajouter, notre politique ne s’arrête pas là, nous avons renforcé la police municipale, nous travaillons avec la police nationale».
Le propos ne va pas refroidir le FN qui remonte à la charge avec une question relative à la vidéo-surveillance. Le sociologue Laurent Muchielli montre, chiffres à l’appui que la délinquance baisse à Marseille et que les grandes villes ont chacune leur spécificité en matière de délinquance. Qu’à cela ne tienne, pour le FN : « Elle explose et Marseille caracole en tête alors que l’État a démissionné, abandonnant les honnêtes citoyens à la voyoucratie ». Avant de dénoncer la vidéosurveillance, pas assez sécuritaire.
C’est le Maire de rétorquer : «Contrairement à vous le Procureur de la République juge que les effets de la vidéosurveillance sont très positifs».
Michel CAIRE
