« 140 milliards de retombées directes et indirectes »
Depuis le 25 et jusqu’au 28 juin, la Région Paca organise, dans le cadre du projet Homer et en partenariat avec l’Institut de la Méditerranée et la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), la 2e édition de la Semaine européenne de l’Open Data. 4 jours de rencontres qui réunissent collectivités, entreprises, associations, chercheurs et citoyens pour échanger sur le partage des données.
Philippe Mussi conseiller régional Paca groupe Europe Écologie les Verts explique les ambitions de la région en matière de mise à disposition des documents au grand public : « Voilà un an Open Data Paca voyait le jour. Il propose aujourd’hui 400 jeux de données, ¼ provient de la Région elle-même, ¾ sont fournies par des villes, des syndicats, des communautés d’agglomération… Ce portail, nous voulons le faire vivre avec trois objectifs : premièrement l’efficacité de la gestion publique, on ne va pas payer plusieurs fois des travaux réalisés par un opérateur public ; deuxièmement, l’ouverture globale des données offre des opportunités en terme de création d’activités ; troisièmement, nous entendons participer à une avancée démocratique en permettant aux citoyens d’avoir accès à un ensemble de données, offrant ainsi une plus grande transparence des politiques publiques ».
« Nous réfléchissons aux innovations possibles dans les usages du numérique »
Renaud Francou (FING) indique : « Notre association a vu le jour il y a 13 ans. Elle compte 300 adhérents : des collectivités locales, des entreprises… Nous réfléchissons aux innovations possibles dans les usages du numérique. Nous détectons les produits innovants, effectuons des prospectives, organisons des débats. De même, nous avons organisé un hackathon les 29 et 30 septembre dernier et publié un guide pratique des données publiques pour expliquer à la population comment s’en servir ».
Mathilde Dioudonnat, Institut de la Méditerranée explique que cette structure « vise à promouvoir la collaboration en Méditerranée ». Elle poursuit en signalant que « ces rencontres sont organisées dans le cadre du projet européen MED stratégique Homer qui regroupe huit États du bassin méditerranéen et porte sur l’ouverture et la mutualisation des données publiques régionales à l’échelle euro-méditerranéenne ». Précisons que le programme MED est un programme Européen de coopération transnationale dans le cadre de l’objectif « coopération territoriale » de la politique de cohésion de l’Union Européenne. Des partenaires de treize pays dont tous ceux du Nord de la côte Méditerranéenne travaillent ensemble pour renforcer la compétitivité, l’emploi et le développement durable dans cette zone.
Ce projet regroupant huit pays (Espagne, Italie, France, Malte, Grèce, Slovénie, Chypre, Monténégro) et dix-neuf partenaires méditerranéens porte sur l’ouverture des données publiques régionales sur cinq thématiques : énergie, environnement, agriculture, tourisme, et patrimoine culturel.
Les objectifs du projet sont de regrouper les acteurs impliqués dans des initiatives d’ouverture des données publiques, d’harmoniser les politiques et les portails d’Open Data sur le bassin méditerranéen, d’identifier les obstacles de la réutilisation des données publiques, de jeter les bases d’un marché numérique transnational méditerranéen, ainsi que de sensibiliser sur les bénéfices économiques, sociaux et politiques des données publiques en libres d’accès.
« Ce projet, c’est de la transparence, de la bonne gouvernance »
Luca Guerretta, représente la région du Piémont chef de file du projet Homer souligne: « Ce projet, c’est de la transparence, de la bonne gouvernance, c’est aussi de l’économie. Les entrepreneurs du Piémont nous disent que c’est bien d’avoir ouvert les données, mais qu’il est important d’ouvrir celles des régions voisines pour pouvoir travailler ».
Gérald Santucci, commission européenne, rappelle : « Nous traversons une grave crise économique qui, pour moi, remonte à 1968. Dans cette situation il faut chercher tous les moyens pour s’en sortir. Open Data est une des promesses de sortie de crise. On chiffre à 40 milliards le marché créé par l’ouverture des données, 140 milliards avec les retombées indirectes ». Il se réjouit à ce propos que, dans les derniers jours, la commission européenne ait adoptée la révision sur les données ouvertes et qu’elle ait été suivi par le G8.
Philippe Mussi conclut : « Des réticences existent, elles concernent notamment le respect de la vie privée, elles sont normales, mais il faut savoir qu’aujourd’hui on sait protéger les données. Par contre, il faut bien que tout le monde soit conscient que nous vivons une révolution : le pouvoir ne réside plus dans la propriété de données mais dans la capacité d’analyser celles-ci ».
Michel CAIRE