Publié le 22 juillet 2014 à 16h59 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 22h20
Les représentants de la CCI Marseille Provence dont son président Jacques Pfister ont refusé, ce mardi 22 juillet 2014, de siéger au premier Conseil de Surveillance de la société aéroportuaire Aéroport Marseille Provence, pour dénoncer «l’absence de perspectives sur un outil structurant pour son territoire, signe du mépris de l’État « Parisien » pour les acteurs territoriaux.» Les représentants des collectivités territoriales siégeant au Conseil de Surveillance se sont associés à cette démarche en quittant également la séance, laissant seuls les représentants de l’État.
Le premier Conseil de surveillance de la Société Aéroport Marseille Provence s’est tenu dans la matinée ce mardi 22 juillet. A l’aune de celui-ci, la CCI Marseille Provence – gestionnaire de l’aéroport Marseille Provence depuis 1934 et actionnaire à hauteur de 25% du capital de la SA Aéroport Marseille Provence – «ne disposait d’aucune information et d’aucune visibilité sur la stratégie de l’État pour cet aéroport et sur sa gouvernance».
Les Collectivités locales associées, avec la CCI Marseille Provence, depuis le départ au processus de passage en Société Aéroportuaire «ont construit un projet pour l’aéroport, véritable porte d’entrée du territoire Marseille Provence».
En procédant ainsi à 18 mois de l’émergence de la future Métropole «pour laquelle l’aéroport constitue un levier stratégique d’attractivité, de rayonnement et de développement économique, l’État et ses services ont fait preuve d’un manque de considération envers les acteurs du territoire. En conséquence, les quatre représentants de la CCIMP au Conseil de Surveillance ont refusé de siéger et ont invité les représentants des collectivités territoriales à se joindre à cette démarche visant au respect des acteurs territoriaux. Les représentants du Conseil régional Paca, du Conseil général des Bouches-du-Rhône et les Villes de Marseille et de Vitrolles se sont associés à cette démarche en quittant la séance, laissant seuls les représentants de l’État».
«L’absence d’information et de visibilité sur la gouvernance (composition du Conseil de Surveillance et du Directoire) et le manque de perspectives sur les grandes orientations stratégiques de la Société Aéroportuaire Marseille Provence traduisent ici, de la part de l’actionnaire majoritaire, le mépris de sa gestion, le mépris de son engagement pour l’émergence réussie d’une Métropole et aussi le mépris des acteurs de ce territoire. En conséquence, en l’absence de perspectives sur un outil structurant et stratégique pour son territoire et à fort potentiel, les représentants de la CCIMP refusent de siéger et de donner un chèque en blanc», a déclaré Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence.
Il est également rappelé que la CCI Marseille-Provence a assuré la gestion de la plateforme aéroportuaire Marseille Provence depuis 1934 au service de ses clients et de son territoire. «Les résultats de cette gestion se sont traduits dans le développement de l’activité (plus de 8 millions de passagers), dans la réussite du développement du segment d’activité low cost, en étant la première plateforme proposant une aérogare dédiée ainsi que dans les résultats financiers qui ont permis d’apporter plus de 60 millions d’euros de trésorerie. La CCIMP a conduit de manière volontariste avec les Collectivités locales et les grands acteurs économiques le processus de création de la société aéroportuaire en 7 mois* et avait anticipé sur cette étape en mettant en place un conseil de développement, sorte de préfiguration du Conseil de surveillance, invitant les collectivités locales à la rejoindre pour prendre la mesure des enjeux stratégiques et économiques de cette infrastructure».
* Depuis le 10 juin dernier, c’est la société aéroportuaire Aéroport Marseille Provence, société anonyme à directoire et conseil de surveillance, au capital détenu à 60% par l’État, à 25% par la CCIMP, à 5% par le Conseil régional Paca, à 5% par le Conseil général des Bouches-du-Rhône, à 4% par Marseille Provence Métropole et à 1% par la commune de Vitrolles qui exploitera l’aéroport.