Le FN et l’UMP ont exprimé leur opposition à la politique menée par le Conseil régional à propos des comptes administratifs.
Jean-Louis Joseph, le vice-président délégué aux finances, présente le document. Point de grands effets de manche chez lui, mais de la rigueur, des faits, des chiffres. « En 2012, les dépenses d’intervention de la Région ont atteint 1,4 milliard d’euros. Les ¾ de ces dépenses ont été consacrés à la mise en œuvre des grandes compétences obligatoires confiées aux Régions : les transports, les lycées, la formation professionnelle et l’apprentissage ». Le premier poste de dépenses concerne les transports et les grands équipements pour une somme de 432 millions d’euros. « La seule contribution d’exploitation versée à la SNCF a atteint 246 millions d’euros en 2012, tandis que les investissements portant sur les infrastructures et les rames ferroviaires ont représenté 59 millions d’euros ».
« Intégrer l’ensemble des dispositifs de formation au sein d’un véritable service public régional »
Deuxième grand poste de dépenses, l’emploi et la formation professionnelle ont mobilisé 397 millions d’euros en 2012. « au sein de cet ensemble, les formations du sanitaire et du social continuent leur montée en charge et ont représenté une dépense de plus de 97 millions d’euros en 2012 ». Il présente les diverses actions menées en matière de formation, indique : « Dans un contexte de précarité accrue, l’ambition de la Région est d’intégrer l’ensemble des dispositifs de formation au sein d’un véritable service public régional, capable d’offrir à tous ceux qui en sont privés une qualification permettant d’accéder à un emploi qualifié ».
Le troisième grand poste de dépenses est constitué par les lycées auxquels la Région a consacré plus de 298 millions d’euros en 2012. Divers postes sont ensuite cités : l’aménagement et l’habitat, l’eau et l’agriculture, le développement soutenable, le sport et la citoyenneté ainsi que la culture. « En matière culturelle notre collectivité maintient une politique volontariste axée sur le soutien à la création, à la diffusion et à la formation .»
L’élu n’omet pas de préciser que les dépenses 2012 ont été financées, à plus des ¾, par l’épargne et les recettes d’investissement, « le solde, soit 120 millions d’euros, étant couvert par le financement externe ». Puis de signaler : « dans un contexte de crise économique profonde et d’incertitude persistante sur les marchés financiers, notre collectivité doit toutefois être attentive à ses grands équilibres et à son niveau d’endettement. Les soldes de gestion du compte administratif 2012 s’inscrivent à cet égard dans la continuité des années précédentes : le taux d’épargne brute recule légèrement de 23,7% à 22,8%, tandis que notre capacité de désendettement passe de 5,2 années à 5,4 années ».
Frédéric Boccaletti, FN lance la charge. Il juge que François Hollande ne tiendra aucun de ses engagements de campagne, qu’il en va de même avec Michel Vauzelle. Il dénonce : « La Région recrute sans compter », s’inquiète de la prime versée aux TOSS qu’il qualifie de « clientéliste », accuse : « des millions sont jetés par les fenêtres en matière culturelle », pour des œuvres qualifiées « de mauvais goût et inutile », avant de s’en prendre « au mariage homo, inversion des valeurs de notre société ». Ce qui fera dire à Patrick Allemand, le 1er vice-président de la région, « Le FN mélange tout et les masques tombent lorsqu’il s’attaque au TOSS ».
Robert Alfonsi, PS, ajoute : « Le FN semble considérer qu’on peut faire cohabiter dans notre institution deux sortes de salariés, ceux qui correspondent aux fonctions historiques de la Région et ceux, tels les TOSS qui nous ont été imposés. Nous, nous sommes fiers, de traiter de la même façon les uns et les autres. Et puis, vous voulez donner des leçons mais voulez-vous qu’on vous rappelle dans quel état vous avez laissé Toulon, Vitrolles, Marignane ? ».
« L’inexorable déclin de notre collectivité »
Pierre-Paul Leonelli, UMP, annonce que son groupe votera les dossiers concernant les chemins de fer de Provence et l’aéroport d’Avignon. Il n’en va pas de même pour le compte administratif. « Il confirme l’inexorable déclin de notre collectivité ». Dénonce François Hollande qui, selon lui, a « paralysé grâce à sa fameuse boîte à outil l’économie française avec une augmentation insupportable de la fiscalité pour ceux qui dans ce pays payent encore des impôts ». Déplore que la Région ne pèse pas dans les grands projets d’aménagement « ainsi nos voisins ont le Lyon-Turin alors que nous attendrons longtemps un Marseille-Turin via le Montgenèvre ». Et de conclure : « Faute de moyens et de volonté politique notre collectivité est en perte de vitesse, ramenée au rang des mauvais élèves des régions de notre strate démographique ».
« Nicolas Sarkozy, en 5 ans, nous a laissé 650 milliards de dettes supplémentaires »
Robert Alfonsi, PS, riposte : « On se fait donner des leçons par de mauvais élèves. Nicolas Sarkozy, en 5 ans, nous a laissé 650 milliards de dettes supplémentaires et 1 million de chômeurs en plus ».
Luc Léandri, Front de Gauche s’inquiète pour la relance économique, déplore les écarts grandissants entre les dépenses des régions et les remboursements de l’État sur les transferts de charges. Il indique : « Il est grand temps que les régions engagent un rapport de force avec l’État »
Sophie Camard, EELV, « dans un contexte de crise financière nous avons stabilisé les indicateurs financiers. Non seulement la Région n’est pas en faillite mais, en plus, le compte administratif est bien meilleur que ce que prévoyait le budget ». Elle dénonce, : « le double discours du FN qui prétend défendre les ouvriers mais qui se propose ici de s’en prendre à eux ». Avant d’indiquer : « Nous voterons pour le compte administratif et les chemins de fer de Provence mais contre l’aéroport d’Avignon ».
Michel CAIRE