Publié le 23 août 2014 à 21h24 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h07
«Surprenant !» «Magnifique !» «Époustouflant ! » «Un miracle ! ». La presse parisienne est unanime et couvre de superlatifs le film de Thomas Cailley «Les combattants» qui vient de sortir sur les écrans. Quitte à paraître sans personnalité, voire d’être soupçonnés de «suivisme», nous allons emboîter le pas aux éloges qui pleuvent sur ce long métrage atypique, touchant, véritable petit bijou artistique et romanesque. Loin des modes, porté par une bande son travaillée avec soin, le scénario se déploie entre éducation sentimentale et histoire d’amour, liant pour le meilleur et pour le rire deux jeunes gens d’aujourd’hui, qui refusent de tourner en rond dans un monde qui les laisse insatisfaits de vivre. Lui, c’est Arnaud. Alors qu’il s’apprête à traîner durant l’été sa mélancolie entre les plages de sa petite ville et l’entreprise de bois familiale tenue par son frère au décès de son père, il rencontre de manière musclée lors d’un défi physique la belle et cassante Madeleine qui, rêvant de s’engager dans l’armée l’entraînera dans un stage de commandos vite transformé en une aventure rocambolesque. C’est elle qui sera l’étincelle allumant la vie de Kevin.
Comme tous les grands films ou les grands romans d’ailleurs « Les combattants » ne saurait se réduire à sa seule intrigue. Détournant les codes du road-movie traditionnel le réalisateur Thomas Cailley offre une comédie romantique pleine d’optimisme où il sera question d’écologie, de mondialisation, de respect de la parole donnée, de sens du devoir et de l’honneur et, de passion dévorante. Sans aucun sermon, ni dogmatisme, mais avec un sens inné du comique léger. On rit beaucoup et d’autant plus volontiers aux exploits de nos deux aventuriers malgré eux que les deux acteurs sont exceptionnels de densité et de justesse. Adèle Haenel dans le rôle de Madeleine et Kevin Azaïs que l’on connaît assez peu au cinéma forment un duo dont on se souviendra. A leurs côtés la réalisatrice-comédienne Brigitte Rouan, qui incarne la mère, Antoine Laurent dans le rôle du frère d’Arnaud, et William Lebghil (pote de Kev Adams dans «Soda »), dans celui d’un camarade de sortie, sont touchants de vérité. Film sans gros moyens, mais véritable leçon de cinéma. Voilà un long métrage d’une originalité sans maniérisme et d’une sincérité totale. Un miracle disait-on au début. On persiste et on signe.
Jean-Rémi BARLAND