Publié le 3 septembre 2014 à 18h36 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h09
« La semaine scolaire de 4,5 jours, soutenue par une majorité de spécialistes, de
pédagogues et d’associations de parents d’élèves, pose à l’évidence quelques problèmes quant à l’organisation des journées de nos enfants et au contenu des activités périscolaires.
Mais à Marseille la situation est tout à fait particulière et beaucoup plus inquiétante.
En ce jour de rentrée, nous ne savons pas précisément dans quelles conditions et dans quels créneaux horaires seront accueillis nos enfants dans les écoles de la ville. Cette situation inadmissible risque d’entraîner beaucoup de perturbations et de difficultés car rien n’a été véritablement organisé pour faciliter la vie (professionnelle) des parents. Ces problèmes s’expliquent avant tout par la volonté du Maire de Marseille de mener jusqu’au bout un inutile combat politicien contre cette réforme en oubliant son principal objectif : raccourcir les journées de classe et favoriser la réussite de tous les élèves dans une ville ou l’échec scolaire est le plus élevé de France.
Après de nombreux atermoiements, la municipalité s’est résolue à mettre en place, en
2 mois ( !) et sans aucune réelle concertation, 3 journées de 6 heures de cours et deux matinées de 3 heures. Cette organisation ne diminue donc pas la durée d’enseignement pendant 3 jours, ce qui était le principal objectif de la réforme, car tout le monde s’accorde à dire que les journées d’enseignement sont trop longues pour les enfants. Le Maire affirme dans la presse que la réforme « coûtera très cher à la ville« . Or si l’on applique à Marseille le même coût moyen par élève que dans les autres grandes villes (Paris, Lyon, Toulouse…), la dépense nette sera pour le budget de 1 à 4 millions € et non de 22 millions comme l’adjointe à l’éducation l’affirme sans preuve. Ce chiffre est à comparer au budget de la ville qui dépassera 1,4 milliard en 2014 ! Madame, Monsieur, les élus du groupe socialiste réclament depuis des années une augmentation des moyens budgétaires consacrés à l’école par une municipalité qui préfère souvent privilégier les réalisations de prestige plutôt que le quotidien de nombreux marseillais. Le budget de fonctionnement accordé aux écoles publiques par la municipalité a ainsi diminué de 20% en euros constants entre 2003 et 2013 (chiffres de la Direction de la vie scolaire).
Si la réforme des rythmes scolaires n’est pas sans poser un certain nombre de
problèmes concrets, nous sommes persuadés qu’elle correspond à l’intérêt de l’enfant, si elle est organisée dans la concertation, avec une réelle volonté d’aboutir et avec les moyens nécessaires. Alléger la journée d’enseignement et permettre à tous les enfants de découvrir de multiples activités culturelles et sportives, tels sont les objectifs louables et ambitieux de cette réforme.
Tous les acteurs de la communauté éducative doivent aujourd’hui se mobiliser pour
que la municipalité se décide enfin à mettre en place, sur l’ensemble de son territoire, un projet éducatif digne de ce nom dans l’intérêt de tous les petits marseillais.
Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos cordiales salutations».
Annie Lévy MOZZICONACCI, Stéphane MARI