Medef Paca : le patronat avance des propositions pour créer un million d’emplois

Publié le 24 septembre 2014 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h11

Jean-Luc Monteil, président du Medef Paca et Jean-Luc Chauvin, président de l'UPE13 ont présenté le projet patronal pour relancer la dynamique de création d'emplois en France et en Paca (Photo Robert Poulain)
Jean-Luc Monteil, président du Medef Paca et Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE13 ont présenté le projet patronal pour relancer la dynamique de création d’emplois en France et en Paca (Photo Robert Poulain)

Jean-Luc Monteil, président du Medef Paca et Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE13 ont présenté, ce mercredi 24 septembre, le projet patronal «pour relancer la dynamique de création d’emplois en France et en Paca». L’organisation patronale rappelle : «La France a accusé une croissance nulle sur l’ensemble du 1er semestre 2014 et le chômage se hisse toujours au-dessus de la barre des 10%, soit deux points de plus que la moyenne de la zone OCDE. Au sein de cette France malade, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur n’échappe pas à cette dynamique négative». Dans ce contexte, Jean-Luc Chauvin avance : «Il est possible de créer un million d’emplois en cinq ans, c’est à dire ramener le taux de chômage de 11 à 9%».
Jean-Luc Monteil indiquant que les entrepreneurs entendent être, sans tabous, force de propositions, qu’ils mettent en débat au sein de la population. «Car, notre Pays ne s’est pas réformé. Il vit avec les mêmes règles que voilà soixante ans alors que le monde a changé », souligne-t-il
Un Medef qui présente trois projets, à court, moyen et long terme.
Le premier concerne la mise en œuvre du Pacte de responsabilité « qui doit permettre, s’il est mener, sans dévier, jusqu’au bout, d’enrayer la chute de notre économie». Le deuxième, à moyen terme, est donc celui qui vise à la création d’un million d’emplois. le troisième, à horizon 2020, entend «faire gagner la France» et affiche l’ambition de revenir au plein emploi, «c’est à dire un taux de chômage de 7% au plus».
Pour Jean-Luc Monteil : «L’heure est venue d’engager un nouveau dialogue social. Il est temps de se remettre en question et, cela nous concerne aussi, car trop longtemps nous nous en sommes remis à des négociateurs nationaux qui prennent des décisions qui se révèlent impossible à mettre en œuvre sur le terrain. C’est dans l’entreprise que l’organisation du travail peut être définie de la manière la plus efficace en fonction des marchés, des projets, des secteurs, et de sa propre situation».

«C’est au niveau de l’entreprise que le dialogue social est le plus vivace»

Jean-Luc Chauvin de reprendre: «La loi doit se concentrer sur la fixation du cadre général et laisser les détails se définir au niveau des entreprises et des branches pour les plus petites d’entre elles. C’est au niveau de l’entreprise que le dialogue social est le plus vivace, c’est là où on se voit le matin, autour d’un café ».
Le Medef souhaite notamment que soit revu le cadre légal de la durée du temps de travail, que le contrat de travail soit revu «pour diminuer la peur de l’embauche»; repensé le contrat social au sein de l’entreprise : «plus de souplesse pour l’entreprise, plus de formation pour le salarié et un meilleur partage de la valeur produite». Il avance aussi l’idée de « faire du système de protection sociale un moteur et non un handicap économique».
Il dénonce une nouvelle fois, la directive Bolkestein et les salariés détachés : « Il existe des moyens pour en réduire l’impact, notamment en matière de logements puisqu’un tiers des logements neufs sont des logements sociaux. Les donneurs d’ordre pourraient intégrer une clause sur l’apprentissage qui permettraient de remettre nos entreprises qui emploient des salariés français de revenir au cœur du dispositif ».
Concernant la compétitivité des entreprises, le Medef d’insister: «Nos entreprises payent plus de charges sociales et plus de taxes -sur toutes les bases fiscales possibles- que partout ailleurs en Europe. La différence est particulièrement importante avec notre principal pays partenaire et concurrent : l’Allemagne».

«En France, EDF risque de se retrouver en concurrence avec des sociétés étrangères sur l’hydraulique»

Le patronat souhaite une baisse du coût du travail, de celui de la fiscalité ainsi que de l’énergie. Jean-Luc Chauvin note à ce propos : « Le système le plus rentable et le plus écologique c’est l’hydraulique. L’Europe souhaiterait mettre en concurrence ce secteur. Face à cela, certains pays ont donné les installations au producteur historique, d’autres, comme l’Italie ou l’Allemagne, ont prolongé de 99 ans leur bail. En France rien de cela et, EDF risque de se retrouver en concurrence avec des sociétés étrangères alors que nous avons là une entreprise dont le savoir-faire est remarquable. Nous n’entendons pas laisser faire, nous souhaitons que le bon sens l’emporte».
Jean-Luc Monteil plaide pour sa part : «Il faut favoriser l’investissement et la croissance dans notre région, nous portons pour cela un projet de création d’un outil de financement des entreprises innovantes car l’offre bancaire n’est pas adaptée à ces dernières. Il faut en effet proposer un remboursement différé».
Il se prononce également pour que soit encouragée l’émergence de nouvelles offres d’analyse du risque adaptées aux besoins des PME, la simplification des solutions du financement…
Jean-Luc Chauvin se fait l’écho du Medef qui dénonce la politique de l’Euro fort : «Une monnaie forte représente aujourd’hui un handicap, il faut revenir là dessus». Il ajoute : «Il faut permettre aux entreprises de refaire des marges car elles servent à se développer, à prospecter. Sans marge, il est impossible de créer demain. En revanche, lorsqu’il y a des marges, il y a des résultats et donc des impôts pour l’État».
L’organisation patronale souhaite que soit favorisé l’investissement pour la croissance. Pour cela, elle réclame que soit accompagné les entreprises dans leurs démarches d’investissement, que soit assuré le redémarrage de l’investissement dans le bâtiment. Jean-Luc Monteil de lancer: «Nous avons là un secteur qui prouve bien à quel point les entrepreneurs sont responsables. Leurs ressources ont en effet diminué de 17% et ils n’ont réduit l’emploi que de 6% mais cela ne pourra pas durer».

«Revoir les seuils pourrait permettre de créer entre 50 000 et 100 000 emplois»

Le Medef, au niveau national, formule l’idée de supprimer deux jours fériés. Jean-Luc Chauvin prévient que l’idée vient non du Medef mais de la Cour des Comptes, alors que Jean-Luc Monteil juge que cela n’en fait pas pour autant une bonne idée.
Le patronat propose, comme le précise Jean-Luc Monteil : «Pour libérer des dynamiques de création d’emplois, de revoir les seuils existants, simplifier la représentation du personnel en négociant avec les partenaires sociaux avant la fin de l’année en vue d’une modernisation du dialogue social. La France compte 3 millions d’entreprises de moins de 10 salariés et 170 000 entre 10 et 50 salariés. Revoir les seuils pourrait permettre de créer entre 50 000 et 100 000 emplois sous trois ans».
Il poursuit: «Nous avons une proposition qui a été très mal perçue et qui concerne un salaire transitoire d’accès à l’emploi. Il ne s’agit pas pour nous d’exploiter les gens mais tout simplement d’une démarche volontaire tout autant que consciente. Il existe aujourd’hui 2 millions de chômeurs pour qui la capacité à réintégrer le monde de l’entreprise pose problème. Nous sommes d’accord pour favoriser leur retour, ce qui implique un accompagnement, une formation, toute chose ayant un coût, il paraît normal que nous payons une partie et que la collectivité complète plutôt que de laisser les personnes à l’abandon».
Jean-Luc Chauvin indique, enfin, que la création de 1 million d’emplois n’est pas avancée par hasard mais s’appuie sur un travail avec les différents secteurs économiques et une étude économique confiée au cabinet de conseil Mac Kinsey». Il conclura son intervention en rappelant: «Les idées que nous avançons ne sont pas à prendre ou à laisser, elles sont à débattre ».
Michel CAIRE

Il est possible de participer au débat sur les propositions du Medef sur : 1 millions d’emplois.fr

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