Publié le 7 octobre 2014 à 14h53 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h22
Si l’OFJ «symphonique» a soufflé 30 bougies sur son gâteau d’anniversaire en 2012, son frère «baroque» en est à sa dixième résidence. «Hébergés» eux aussi au Grand Théâtre de Provence les musiciens ont été coachés par le violoniste Johannes Pramsohler, Maria Teda Andreotti, traverso, passionnée de danse baroque et Giorgio Mandelosi, basson et basse continue. C’était avant que Christophe Coin n’arrive et «récupère» sous ses ordres un ensemble au top-niveau.
Au-delà d’une simple formation au répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles, cette résidence procure aux instrumentistes l’occasion de travailler collectivement sous la direction d’un chef d’orchestre faisant autorité. Après Christophe Rousset, Paul Agnew, Reinhardt Goebel, c’est Christophe Coin qui assure actuellement la direction musicale. Ce dernier souligne la qualité et le niveau des jeunes gens qu’il fait travailler et le plaisir qui est le sien de pouvoir leur transmettre beaucoup de choses. Ce qui est remarquable, au sens littéral du terme, dans le travail effectué en «tutti», c’est la qualité d’écoute des uns avec les autres, mais aussi ces échanges permanents autour des œuvres interprétées afin de les offrir au public de la façon la plus agréable qui soit. Rappelons qu’en musique baroque, les notes ne sont pas toutes écrites et qu’il y a une part de « construction musicale » à élaborer autour de la colonne vertébrale qu’est la partition.
Cette année, outre un atelier d’initiation à la danse baroque animé par Nathalie Adam, professeur au conservatoire de Strasbourg et fondatrice de la compagnie «L’Espace», les instrumentistes ont reçu une formation à la médiation. Depuis 2011, en effet, l’OFJ a mis en place une formation « à la médiation » dont l’objectif est de donner aux musiciens des outils visant à faciliter l’accès de tous les publics à la musique dite «savante». Sous la conduite d’Anne-Charlotte Rémond, musicologue, productrice à France Musique et formatrice à la médiation pour l’OFJ symphonique, les participants ont conçu une séance pédagogique autour de la tragédie lyrique, illustrée musicalement par des extraits de Dardanus de Rameau. Ici aussi, le moteur fut alimenté par des échanges entre les musiciens. Echanges fructueux qui ont abouti puisque la séance pédagogique sera expérimentée par l’orchestre, le 10 octobre, devant les écoliers et collégiens d’Odyssud à Blagnac.
Ces ateliers et formations sont autant de temps forts mis en œuvre pendant ces résidences de l’OFJ au Grand Théâtre de Provence. Elles permettent aux jeunes musiciens de sortir de la « bulle » dans laquelle ils évoluent parfois, pour s’ouvrir aux autres, à tous les autres, ceux qui sont à leurs côtés dans l’orchestre, mais aussi le public, ou plutôt les publics. Ces formations font partie, assurément, des pierres angulaires sur lesquelles repose l’édifice OFJ.
Concert au Grand Théâtre de Provence
Fin de résidence, donc, mercredi, pour l’Orchestre Français des Jeunes Baroque. Après dix jours de travail assidu, les 28 instrumentistes, issus des conservatoires français et sélectionnés après audition, donneront un concert consacré à Rameau, Gluck et Martin. Du premier nous pourrons entendre deux suites, celle extraite de l’opéra Dardanus et celle des Fêtes d’Hébé, de Gluck, des extraits du ballet Don Juan et de François Martin, la Symphonie pour cordes en sol mineur. Nombre d’auditeurs auront plaisir à découvrir cette dernière qui, formellement, s’éloigne de la suite baroque en préfigurant le style préclassique.
L’orchestre sera, bien entendu, dirigé par Christophe Coin. Entre 8 et 16 euros la place, ce serait dommage de s’en priver et de ne pas aller entendre les jeunes musiciens, non ?
Michel EGEA
Pratique
Concert à 20h30 au Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence. Parking Rotonde. Places de 8 à 16 euros. Réservations : 08 2013 2013- LesTheatres.net