Publié le 12 octobre 2014 à 23h00 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
En attendant l’inauguration officielle du stade vélodrome, le 16 octobre prochain, et les journées « Portes ouvertes » des 25 et 26 octobre, il a été question au sein de l’hémicycle du Conseil municipal du montant du loyer que l’OM devra verser à la ville de Marseille ou plus précisément les votes ont porté sur l’accord signé le 1er juillet entre la SASP Olympique de Marseille et la ville de Marseille
Un bel édifice, ce stade, OVNI implanté au cœur de la ville, homologué par l’UEFA en classe «Élite» puisque répondant aux normes les plus élevées de confort et d’accessibilité. Livré en août dernier, on peut dire qu’il a été enfanté dans la polémique. D’abord, lors de la campagne des municipales à qui voulait le vendre; la levée de bouclier contre le Partenariat Privé Public (PPP) avec le constructeur Arema; l’État qui a mis 3 ans pour verser sa part du financement; Et, le dernier épisode a été estival avec un bras de fer entre la ville et le Club phocéen sur le montant du loyer. Bref, Un accord a été trouvé et l’OM pour son plus grand intérêt reste au stade vélodrome et n’est pas parti vers des ailleurs, ce qui aurait frôlé le ridicule.
La Cour régionale des comptes (CRC) avait estimé le montant du loyer à hauteur de 8 millions d’euros par an, ce que tiendra à rappeler Stéphane Mari, président du groupe socialiste. «Aujourd’hui, le projet que vous nous soumettez ne nous garantit plus 8M€ mais 3M€, plus une part variable en fonction des recettes de billetterie». Indiquant au passage que pour atteindre les 8M€ « il faudra que l’OM fasse 40M€ de recettes de billetterie». Et de prévenir que par le passé, «les meilleures années, l’OM faisait 25M€ de recette et dans une configuration ligue des champions.» Émettant ainsi quelque doute «sur les 15 M€ en plus…».
Et de s’inquiéter: «Si l’OM s’effondre sportivement, je sais que les supporteurs seront toujours là mais les entreprises qui louent des loges pour leurs clients ne seront plus là. Et des recettes de billetterie à moins de 20M€ c’est donc possible.»
Et d’effectuer un compte rapide: «Dans cette hypothèse la redevance sera au plancher donc 4M€, la redevance à verser à Arema est de 12M€ soit un trou de 8M€ que les contribuables devront financer.» Et de conclure son propos: «Nous avions voté pour un loyer de 8M€ minimum, nous voterons donc contre cette délibération.»
Karim Zéribi (EELV) de revenir sur le montage financier de la rénovation du stade. «Lors de la précédente mandature, nous étions contre le montage PPP, le naming qui revient à Arema et ces 4M€ qui sont un cadeau à Labrune et à Margarita Louis-Dreyfus. On aurait préféré que ces sommes soient destinées à des équipements sportifs de proximité».
De son côté Stéphane Ravier (FN) d’ironiser sur Margarita Louis-Dreyfus «qui ne s’intéresse qu’au tiroir-caisse».
Avant d’aborder le dossier, Roland Blum (UMP), l’adjoint aux finances, de répondre à l’élu frontiste: «Monsieur Ravier, vous n’avez pas le recul nécessaire mais l’OM a connu des situations très difficiles. Robert Louis-Dreyfus a payé sur son argent personnel pour le club» Réclamant un certain respect par rapport à sa femme et ses enfants. Ceci étant dit, il avance :«Le loyer était de 1,5 M€ lors de la dernière convention et rien les 3 dernières années en raison des travaux». Souligne l’attachement «fort» des Marseillais à son équipe de foot. Optimiste, il indique: «Les derniers résultats du club sont bons et nous pensons qu’ils vont être encore meilleurs. Le stade se remplit bien et l’on peut espérer cette année obtenir un loyer qui puisse atteindre environ 6 ou 7 millions d’euros». Précisant toutefois: «Nous n’avons pas le recul souhaité. J’ajoute que nous avons été prudents sur cette affaire puisque l’accord est limité dans le temps pour 3 ans. Nous dresserons alors un bilan de manière à ce que nous puissions revoir la convention.» A propos de la Chambre régional des Comptes «elle avait donné un avis sur 8M€, on est à peu près dans les clous. Mais, ce n’est qu’un avis car autrement on arriverait au gouvernement des juges ce n’est pas ce que nous souhaitons en tant que démocrates.»
Patricia MAILLE-CAIRE