Publié le 16 octobre 2014 à 16h44 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h23
Saluons d’abord l’inlassable travail d’Annie Terrier qui, à la tête des Écritures croisées poursuit à Aix-en-Provence une mission culturelle remarquable ayant pour but de rendre familier l’univers esthétique d’auteurs français mais surtout étrangers venant d’horizons différents. Des écrivains qui donnent de leur personne en participant à des tables rondes autour de leurs textes en compagnie d’éditeurs, traducteurs, et autres confrères.
Ainsi a-t-on pu voir à Aix Philip Roth, Carlos Fuentes, Antonio Tabucchi, Toni Morrison, Mo Yan, pour ne citer qu’eux. Cette année la Fête du livre accueille Mario Vargas Llosa, qui était déjà là en octobre 1994. Né au Pérou, le 28 mars 1936 dans la ville d’Arequipa, cette grande figure des lettres sud-américaines fut élevée par ses grands-parents et passa une partie de son enfance en Bolivie, où son grand-père était consul, puis à Piura au Pérou, dont il fera plus tard le cadre de certaines nouvelles du recueil « Les caïds », et de son roman « La maison verte ». Adolescent il retrouvera ses parents qui se sont réconciliés, intégrera le collège militaire Leoncio Prado de Lima dont il décrira toute l’ambiance rigide dans son roman «La ville et les chiens». Plus qu’un autre Vargas Llosa inscrit les intrigues de ses fictions dans des lieux qui lui sont chers, et dans une œuvre foisonnante où il ne cesse de dénoncer les violences faites aux hommes. Les luttes fratricides qui secouèrent le Pérou feront l’objet d’une étude précise ayant pour forme un roman policier atypique intitulé « Qui a tué Palomino Molero ? » publié en France en 1986. Partageant son temps entre la politique et la littérature, s’étant présenté en 1990 à l’élection présidentielle qu’il perdit, Mari Vargas Llosa, et ce à la différence des écrivains anglo-saxons part toujours du général pour aller vers le particulier. A ce titre son énorme et splendide roman « La guerre de la fin du monde » donne toute la mesure de sa démarche. Essayiste, passionnée par les romans de Victor Hugo et notamment « Les misérables », texte fondateur selon lui, Vargas Llosa est un écrivain soucieux du sort de ses semblables. Et un immense conteur.
Hommage à Pierrette Lazerges
Elle fut non seulement une immense libraire qui après avoir tenu une enseigne à Alger, créa «Vents du Sud » à Aix, mais une bâtisseuse de passerelles culturelles entre les deux rives de la Méditerranée. Décédée le 30 juillet dernier Pierrette Lazerges a su marquer les esprits. La Fête du livre lui rendra un hommage affectueux ce vendredi vers 20h. Elle qui défendait avec acharnement la littérature sud-américaine et qui tenait Vargas Llosa comme un des plus grands écrivains du monde, et qui ne manquait pas une fête du livre d’Aix aurait tant aimé cette édition 2014. Il est certain que beaucoup de lecteurs aixois seront là vendredi pour s’en souvenir.
Jean-Rémi BARLAND
Fête du livre les 17, 18 et 19 octobre à la Cité du livre 8/10 rue des Allumettes – 13090 Aix-en-Provence. Tél: 04 42 26 16 85. Plus d’info: Cité du livre