Publié le 23 octobre 2014 à 13h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h23
A Aix-en-Provence, l’Orchestre National de France fait le plein. Pour preuve de Grand Théâtre de Provence où il ne restait pas beaucoup de places disponibles à tous les étages, mercredi soir. Tchaïkovski était au programme avec deux oeuvres entrées dans l’histoire de la musique: le concerto pour violon en ré majeur et la symphonie n°5 en mi mineur. Les deux pièces ont en commun d’illustrer l’état psychologique du compositeur en proie au doute, à l’incertitude, au mal de vivre. Elles sont chargées de tension et d’émotion avec des périodes plus calmes, mais peu nombreuses. La lecture qu’en fait Christoph Eschenbach, à la tête de l’Orchestre National de France est très intéressante. Il donne de la densité à ces partitions avec une direction qui pour être très tendue n’en demeure pas moins assez épurée. Il profite des qualités multiples de l’orchestre pour souligner toutes les nuances. Les cordes sont superbes, émouvantes parfois, les cuivres et les vents étant, quant à eux, remarquables. Avec une mention toute particulière aux premiers des pupitres clarinettes et cors, somptueux dans leur duo à l’entrée du deuxième mouvement de la symphonie.
Et le concerto pour violon, me direz-vous? Pour être franc, je n’ai pas été séduit par le jeu de Sarah Nemtanu, qui est aussi le violon solo de cet Orchestre National de France. Cela manquait un peu de brillant, parfois de précision. Seul l’andante nous a fait vibrer. En bis, nous eûmes droit à l’«Obsession» d’Eugène Ysaÿe. Quant à Christoph Eschenbach, lui, proposait les pizzicati du 3e mouvement de la symphonie n°4 de Tchaïkovski avec, par moments, une direction très «bersnsteinienne», menant les cordes de la tête et des yeux… Plutôt bien fait.
Michel EGEA