Publié le 28 octobre 2014 à 20h46 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h23
C’est dans le cadre de la 8e édition de la Semaine Économique de la Méditerranée (du 5 au 8 novembre) que se tiendront les Med Business Days, une manifestation qui représente, pour les entreprises, l’opportunité de trouver des réponses très opérationnelles sur des sujets tels : les financements pour les projets en termes d’infrastructures et d’équipements, les conditions d’optimisation des échanges pour les PME du transport et de la logistique, l’anticipation des aspects juridiques du développement en Méditerranée… Au programme : des rencontres avec près de 400 entrepreneurs attendus et 20 intervenants qualifiés, un débat sur les évolutions économiques du monde arabe, des réponses à des questions clés lors de 6 ateliers thématiques, du business, grâce aux rendez-vous B to B ciblés et programmés en amont.
Philippe Gautier pour Medef International, Jean-Daniel Beurnier, CCI international, Jean-Luc Chauvin, UPE 13 et Michèle Trégan, Conseil régional Paca indiquent toute l’importance qu’ils attachent à cette manifestation, toute les potentialités que recèle la rive Sud de la Méditerranée. Egalement présents, des représentants d’entreprises qui participent au Med Business Days.
Philippe Gautier rappelle que la France est le premier partenaire mondial de la Tunisie, l’Algérie, le deuxième avec la Maroc. Au-delà, précise-t-il : «Il existe une grande complémentarité entre entreprises françaises et sud méditerranéennes. Et, s’il peut y avoir parfois des concurrences, il faut bien mesurer qu’elles sont plus fortes avec les autres pays européens». « De plus, ajoute-t-il, les pays sud-méditerranéens représentent des marchés en développement, à l’exception de la Libye pays avec lequel nous essayons de maintenir des liens, tout comme le fait la Turquie». Et d’avancer : «Lorsque la construction politique est en panne comme c’est le cas actuellement au niveau euro-méditerranéen, il faut que les entreprises prennent le relais. C’est d’autant plus vrai que nous voyons quelques groupes sud-méditerranéens investir maintenant en Europe ». Le responsable du Medef plaide également «pour travailler en direction de pays subsahariens».
«Le manque d’intégration économique fait perdre deux points de croissance aux pays de la rive Sud»
Puis de considérer que l’objectif de voir Marseille devenir une capitale euro-méditerranéenne «reste entier depuis 2008» et que le manque d’intégration économique «fait perdre deux points de croissance aux pays de la rive Sud».
Christophe Brunet, Directeur Export & Développement de Heliatec, entreprise participant aux Med Business Days explique que sa société travaille déjà dans les pays du Sud, mais indique que le manque de soutien bancaire à l’international est un frein à l’investissement.
Hubert Stampete, Directeur Entreprises Adjoint, Centre d’affaires Marseille de la Société Générale souligne à ce propos que la Banque qu’il représente est présente dans nombre de pays du sud méditerranéen depuis nombre d’années, 100 ans au Maroc par exemple « et nous sommes également présents en Algérie, en Tunisie, au Liban, en Mauritanie, à Chypre…Et nous sommes là pour aider les entreprises à l’international sachant que c’est là que se trouve les perspectives de développement» .
« La rive sud continue de connaître une progression de son PIB »
Jean-Daniel Beurnier indique pour sa part que la CCI International a pour rôle d’accompagner les entreprises de Paca dans le développement commercial et la prospection qui figurent structurellement parmi leurs besoins prioritaires. « Ce sont plus de 2 000 entreprises différentes conseillées et accompagnées soit un quart des exportateurs de la région». Et de rappeler que la Méditerranée, notamment sa rive sud, «continue de connaître une progression de son PIB, propice au développement de l’activité économique : +2,2% en Algérie, +2,8% en Tunisie, +4,4% Maroc, +4% Turquie…».
«Nous sommes dans des pays européens où l’on parle de croissance zéro et même de décroissance»
Pour Jean-Luc Chauvin : « Nous sommes dans des pays européens où l’on parle de croissance zéro et même de décroissance. Nos entreprises ne peuvent donc se développer que si elles vont chercher de la croissance. Or, en Méditerranée, en Afrique, il existe de la croissance. On comptera là, en 2050, 650 millions de personnes qui parlent français. Des pays qui vont voir l’eau arriver, or, selon le Conseil Mondial de l’Eau, là où l’eau arrive le taux de croissance est de 10 à 15%. Il y a donc des potentialités remarquables et nous avons des atouts exceptionnels. Nous avons Euromed, nous sommes sur un territoire qui a été deux fois leader dans son histoire et nous avons tout pour l’être une troisième fois. Puis 30% du tourisme mondial se passe en Méditerranée et nous avons à Marseille une vocation touristique qui doit nous permettre d’accueillir une part croissante de ce flux.»
Pour Michèle Trégan: «Le soutien de la Région aux Business Days s’impose comme une évidence. Car, concernant l’économie, le développement se trouve sur la rive Sud; concernant la Méditerranée, nous sommes dans une communauté de destin et Marseille est au cœur du développement de la France, de l’Europe dans cette région du Monde. Enfin, lorsque la politique est en panne, les liens créés par l’économie permettent d’aller vers une Méditerranée de Paix, et donc vers un cercle vertueux puisque sans la Paix il ne peut y avoir de développement économique».
Michel CAIRE
Plus d’info : Medbusiness.com
Méditerranée : des relations d’affaires et autres partenariats avec les entreprises de la région se confirment et se développent
Jean-Daniel Beurnier, CCI international, donne un ensemble de chiffres qui permettent de prendre la mesure des échanges entre la région Paca et les pays méditerranéens.
Il explique : « Malgré l’instabilité politique ou sociale, les échanges, les relations d’affaires et autres partenariats avec les entreprises de notre région se confirment et se développent. D’autant que se développer sur la Méditerranée peut constituer un tremplin pour une ouverture vers l’Afrique, notamment l’Afrique de l’Ouest dont le potentiel de croissance est important».
Puis de citer quelques chiffres en Paca, sur les premiers mois entre 2013 et 2014 :
– l’Italie est au premier rang des exportations avec 11,7% du total
des exportations,
-L’Espagne le 2e rang avec 8,5%,
-L’Algérie le 7e rang avec 4,2%,
-La Turquie le 8e rang avec 4%
-La Tunisie le 10e avec 3,3%.
Les résultats issus de la dernière enquête menée auprès des entreprises de la région (juin 2014 – 1350 répondants) montrent que les pays de la Méditerranée sont cités dans le « top ten » des pays à prospecter.
-Le Maghreb est une zone où 19% des entreprises interrogées déclarent prospecter.
-L’Afrique francophone …10%.
-L’Afrique non francophone …7%.
Aujourd’hui :
L’Italie est le pays client le plus fréquemment cité par les entreprises exportatrices régionales ( 26 %), suivie par l’Espagne (21%). Globalement, la zone euro est citée à 52% par les entreprises exportatrices. L’Algérie est citée à 10%. Et 10 % des entreprises exportatrices de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont une implantation
à l’étranger.
-9% citent l’Espagne comme pays d’implantation,
-7% citent l’Algérie, l’Espagne et la Tunisie.