Publié le 1 septembre 2013 à 6h36 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h48
Alors que le Gouvernement annonce une réforme « courageuse » du système des retraites, Jérôme Dubus (UMP), conseiller de Paris, secrétaire national en charge de la croissance et des nouvelles libertés économiques, estime qu’« en réalité, c’est un petit replâtrage qui s’annonce pour ne mécontenter personne ». « La gauche au pouvoir n’a jamais été capable de regarder ce problème en face par démagogie et par immaturité. Rocard, Jospin : la liste est longue des renoncements. On peut donc douter une nouvelle fois de sa capacité à agir en profondeur : comment envisager des mesures courageuses alors que le gouvernement a débuté son action par une remise en cause de la réforme de 2010 ? », stigmatise Jérôme Dubus.
Le secrétaire national de l’UMP juge pourtant qu’« après 1993, 2003, 2008 et 2010, une nouvelle réforme s’impose rapidement : une réforme systémique et courageuse qui ne se contente pas de mesures purement techniques ». Et considère qu’« il revient donc à l’opposition d’envisager d’ores et déjà des solutions que certains de nos voisins européens ont déjà mises en place…il y a 15 ans ».
« Pour aller plus loin », Jérôme Dubus plaide pour « une réforme profondément républicaine reposant sur les 3 piliers de notre modèle : la liberté, l’égalité et la fraternité ». La liberté doit tout d’abord à ses yeux reposer sur deux piliers, « répartition et capitalisation ». « Loin de nous l’idée de remettre en cause le système par répartition. Néanmoins, sa consolidation comme pivot des retraites passe nécessairement par la liberté pour chaque individu de pouvoir compléter ses revenus futurs par la capitalisation. On a beaucoup brocardé les fonds de pension à l’occasion de la crise. Mais, sait-on que la rentabilité moyenne d’1 euro investi dans la capitalisation est trois fois supérieure à celle du même euro « placé » dans la répartition ? », argumente Jérôme Dubus.
Le conseiller de Paris réclame ensuite parvenir à « l’égalité » entre « fonction publique et secteur privé ». « Contrairement aux idées reçues, les retraites actuelles n’assurent pas une égalité entre chaque salarié. Peut-on accepter plus longtemps une telle différence de traitement entre les fonctionnaires d’Etat (âge moyen de départ à la retraite 57,5 ans et pension calculée sur les 6 derniers mois de traitement) et les salariés du privé (départ à 61 ans et pension calculée sur les 25 meilleures années), d’autant plus que le montant des cotisations versées demeure également très inégalitaire ? », pointe-t-il.
La fraternité passe enfin selon lui par « l’employabilité des seniors ». « Les Français demeurent particulièrement attachés au régime par répartition mais la solidarité intergénérationnelle ne pourra se poursuivre qu’en reculant l’âge de départ : « 65 ans, c’est maintenant ». D’ailleurs, l’âge légal de 60 ans signifie-t-il encore quelque chose alors que la retraite à taux plein est effective à 65 ans. Il s’agit plus d’un fétiche que d’une réelle norme sociale. Mais reculer l’âge légal de la retraite nécessite parallèlement d’améliorer l’employabilité des seniors dans les entreprises », souligne Jérôme Dubus.
Et le conseiller national de l’UMP d’estimer que « c’est bien par le renforcement de notre modèle républicain que nous sauverons à long terme notre système de retraites ».