Publié le 18 novembre 2014 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h25
C’est devant une salle comble de l’UD FO 13 que Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat a pris la parole ce18 novembre, dans le cadre de la campagne pour les élections dans la fonction publique qui se dérouleront le 4 décembre. Une intervention centrée sur la notion de fonction publique républicaine.
C’est Gérard Dossetto, le secrétaire de l’UD qui l’accueille, insiste sur l’importance de ces élections à Marseille : «Pour le public bien sûr, mais aussi pour le privé, et l’impact sera local mais aussi départemental et même national».
Le secrétaire national d’indiquer : «Plus je viens dans cette ville et plus je l’aime, il faut du temps, elle ne se laisse pas découvrir facilement». Puis il entend immédiatement évacuer la question du clientélisme dont on accuse son organisation : «Si une organisation syndicale n’est pas en situation d’aider ses adhérents à quoi sert-elle ? C’est de la solidarité et c’est le rôle du syndicalisme. Et d’ailleurs l’histoire est là pour rappeler que les Bourses du travail ont vu le jour pour aider les travailleurs à trouver un emploi». Puis, d’en venir à la SNCM: «Il n’est pas acceptable de voir cette société doublement abandonnée: par l’État qui n’ose pas taper le poing sur la table à Bruxelles et, par la collectivité territoriale corse».
Une fois ces questions évoquées, il en vient à la situation nationale: «Nous avons quelqu’un qui, candidat à la présidence, a dit qu’il renégocierait le pacte budgétaire avant de le signer immédiatement après son élection. Bien sûr, il y a eu le pacte de développement à côté, mais plus personne n’en parle. Alors, certes, nous ne sommes pas au Portugal où 30% des enfants vivent dans des familles pauvres; pas en Espagne où un jeune sur deux est au chômage, ni en Grèce où certains hôpitaux ne peuvent plus s’acheter de médicaments».
«Monsieur Gattaz qui, lorsqu’on lui donne la main prend le bras »
Soulignant: «Nous sommes dans un pays où le salaire minimum n’a pas augmenter au-delà du pouvoir d’achat depuis 2012. Alors lorsque je rencontre le Président et qu’il me demande ce que je propose pour une relance, je lui parle d’augmentation du SMIC et du point d’indice, la réponse est non». Mais, dans le même temps « Il donne des milliards aux entreprises, sans contrepartie. Un comportement d’autant plus inconséquent qu’en face il y a monsieur Gattaz qui, lorsqu’on lui donne la main prend le bras».
Et d’en venir à l’ouvrage qu’il vient de publier « Il faut sauver le service public« . «Cette initiative a vu le jour parce que nous n’obtenions pas de réponses lorsque nous posions des questions aux autorités sur ce que doit être, pour eux, le rôle des services publics républicains, c’est à dire ceux à même de répondre à la valeur d’égalité des droits entre les usagers et citoyens». Or, tel ne serait plus le cas, Jean-Claude Mailly de raconter une anecdote pour illustrer son propos : «Il y a peu, dans un Centre Hospitalier Universitaire, nous demandons à des agents de service hospitalier leurs revendications. Qu’elle n’a pas été notre surprise lorsqu’elle nous ont répondu : des balais neufs. Elles ne sont que quatre pour deux étages, avec un matériel usager. Et lorsque l’on se rend dans les services vétérinaires on apprend qu’il manque 700 contrôleurs au niveau national ce qui veut dire qu’un jour, en ce qui concerne la viande, nous aurons encore des pépins en France. De même, après la vague d’accidents que l’on a connu aux passages à niveau, des travaux ont été réalisés par les collectivités territoriales mais pas par l’État. Les Préfets ont dit ne pas avoir les moyens de les faire réaliser, alors on parle d’équiper les trains de radar pour pouvoir ralentir si nécessaire aux passages dangereux. Et, on voit bien qu’il y a des problèmes en ce qui concerne l’application des rythmes scolaires».
« La République c’est aussi la proximité avec les citoyens »
Jean-Claude Mailly considère, à propos de la garantie de l’emploi des fonctionnaires : «Certains critiquent cela mais c’est le moyen d’assurer la neutralité des fonctionnaires quelle que soit la couleur des collectivités territoriales et de garantir la continuité de l’État, au-delà des changements de majorité».
Puis d’en venir à la réforme territoriale : «On est en droit de s’interroger car la République c’est aussi la proximité avec les citoyens».
Et de conclure son intervention: «En tant que Confédération nous devons ouvrir des perspectives aux citoyens. Dans ce cadre, le 16 décembre nous organisons un grand rassemblement à Paris lors duquel nous lancerons un appel au gouvernement et au patronat. Une grève ne s’improvise pas, cela se prépare, le 16 décembre sera une première étape».
Au préalable Gérard Rué, secrétaire des municipaux FO lance : «J’ai un seul point d’accord avec Manuel Valls, lorsqu’il dit qu’il faut abandonner le nom de Parti Socialiste car, dans socialiste il y a social et ce mot est une injure pour lui». Et de revenir sur les rythmes scolaires : «Nous étions contre cette réforme et nous étions bien seuls mais lorsque la réforme est devenue réalité c’est nous qui avons négocié 350 euros par mois, des congés supplémentaires et des tickets restaurants supplémentaires ». Et, concernant le nouveau plan local de propreté, il dénonce: «On atteint les limites de ce que l’on peut demander aux agents et, on mesure de plus en plus la part de l’incivilité de la population dans la situation que nous connaissons à Marseille».
Michel CAIRE