Publié le 23 novembre 2014 à 11h17 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h29
Depuis le 17 décembre 1999, l’ONU a décrété le 25 novembre journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. A cette occasion, les institutions et les associations ont conjugué leurs volontés et leurs moyens pour une meilleure visibilité des actions mises en œuvre contre les violences faites aux femmes. Elles unissent leurs voix pour dénoncer fortement ce fléau sociétal.
Cette journée est réalisée avec le soutien actif de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale du Conseil Général 13 – du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur- et de la Ville de Marseille. A cette occasion, un kit a été réalisé dont l’objectif est d’apporter les premiers éléments de de sensibilisation sur la réalité des violences faites aux femmes, pour une meilleure compréhension de cette problématique. Il sera remis à l’ensemble des élus du Département.
L’urgence est d’autant plus grande que les victimes se murent dans le silence seulement : 1/5 des victimes de violences physiques,1/3 des victimes de violences sexuelles, osent briser le silence. Quand la victime se confie, c’est rarement à la police, seulement 12 % des victimes pour les violences physiques, 8 % pour les violences sexuelles. Soit, globalement, à peine une victime sur dix brise le silence.
Alors il s’impose de sans cesse rappeler que, dans sa résolution 54/134, l’ONU avance: «Considérant que la violence à l’égard des femmes découle d’une longue tradition de rapports de force inégaux entre hommes et femmes, situation qui a conduit à la domination des femmes par les hommes et à la discrimination à leur encontre, les empêchant de s’émanciper pleinement, et que la violence est l’un des principaux mécanismes sociaux par lesquels les femmes sont maintenues en situation d’infériorité par rapport aux hommes».
Bien que de plus en plus dénoncées, ces violences demeurent toutefois sous-estimées et mal connues. Sexuées, sexuelles et sexistes, elles affectent toujours les femmes dans leur identité. Elles s’exercent et se répercutent dans toutes les sphères de leur vie privée et publique.
Le seul fait d’être une femme expose à des violences sexistes partout dans le monde: le viol, les violences conjugales, les mutilations sexuelles, le harcèlement, l’esclavage, les crimes d’honneur, la marchandisation, les mariages forcés…
Chaque année, en France, 2 millions de femmes sont victimes de violences, pour la plupart au sein du foyer conjugal. Malgré l’ampleur du phénomène, les violences faites aux femmes, sont bien souvent minimisées voire banalisées, répondant à un certain fatalisme. Les stéréotypes pèsent encore trop lourdement sur la pensée collective et individuelle, stéréotypes qui se transmettent immuablement de générations en générations.
Tous ces facteurs impliquent une mobilisation pluridisciplinaires et la mise en place de politiques transversales associant État, Région, Conseil Général et Communes.
Sur les Bouches du Rhône, les institutions et collectivités territoriales impliquées collectivement dans cette lutte, s’appuient majoritairement sur des structures spécialisées repérées comme intervenant dans les différentes étapes que peuvent être l’accueil, l’information, l’orientation, l’accompagnement, l’hébergement…
Ces structures recouvrent en partie les réseaux de droits des femmes, de lutte contre les violences, et collaborent à certaines occasions, notamment pour la journée internationale de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, le 25 novembre.
Il est toutefois essentiel de se poser les questions suivantes : L’ensemble du territoire est-il couvert ? Existe-t-il d’autres intervenants non repérés ? Existe-t-il des acteurs charnières qui pourraient être mobilisés ? Comment initier une prise en charge égalitaire de cette problématique sur l’ensemble du département ? Comment donner les mêmes chances de sortir de la violence que l’on soit en milieu rural, comme en milieu urbain ?
Un travail est entrepris, deux premières pistes ont été évoquées, elles couvrent : La sensibilisation à la thématique des élèves, étudiants, dans les cursus sanitaire, social, éducatif, médical, juridique… . La sensibilisation à la thématique des représentants de collectivités territoriales et de leurs différents services.
Michel CAIRE
Assemblée nationale : extrait du rapport d’information fait au nom de la mission d’évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (7 juillet 2009)
Le domicile est un lieu plus dangereux pour les femmes que l’espace public et le danger vient davantage de personnes connues que d’inconnus. Selon les résultats de l’enquête « cadre de vie et sécurité » publiés par l’Observatoire National de la Délinquance :
-4 femmes victimes sur 5 ont subi des violences d’une personne connue
personnellement.
-30% des viols subis par les femmes sont commis par un conjoint ou un ex-conjoint
Au sein de l’espace public, ces violences envers les femmes sont en fait commises Dans tous les types d’espaces publics (96%) et à toute heure.
Elles se produisent essentiellement pour :
-38 % dans la rue
-18 % en voiture
-19 % dans les transports en commun
De même, près des deux tiers de ces agressions se sont produites pour :
-67 % en plein jour
-65 % dans un espace alors fréquenté par d’autres personnes
-12 % des viols ont lieu dans la rue
Bien que les femmes ne soient pas les principales victimes de violences dans l’espace public, elles subissent des agressions spécifiques.
Elles sont davantage victimes d’infractions à caractère sexuel (viols et agressions sexuelles) et d’injures.
Des violences faites aux femmes au travail
La question générale des violences au travail n’est pas nouvelle ; elle est liée au développement de la société industrielle et remonte au XIXe siècle. Mais le sujet des violences faites aux femmes dans le milieu professionnel n’est apparu dans le débat public que récemment.
Selon l’Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France (Enveff)la proportion de femmes ayant déclaré avoir subi des violences au travail
-Insultes et menaces verbales : 8,5 %
-Pressions psychologiques : 16,7 % dont harcèlement moral : 3,9 %
-Destruction du travail, de l’outil de travail : 2,2 %
-Agressions physiques : 0,6 %
-Harcèlement sexuel : 1,9 %
Les salariées du secteur public subiraient moins de pressions psychologiques (critiques, brimades, mises à l’écart) que celles du secteur privé mais les taux d’agissements de harcèlement psychologique seraient plus élevés pour les salariées du secteur public.
Les violences faites aux femmes dans les Bouches-du-Rhône
Au niveau national, les morts violentes dans le couple représentent 17,4 % des homicides et violences volontaires ayant entraîné la mort.
Les bouches du Rhône comptent en 2011 : 1 975 896 habitants dont 1 032 546 femmes et 704 466 femmes âgées de 15 à 70 ans.
La plus forte population féminine après Paris : 2 249 975 habitants dont 1 190 024 dont 881 734 femmes âgées de 15 à 70 ans.
Une forte densité de population féminine qui représente un public à risque.
Selon l’Observatoire National de la Délinquance, le département des Bouches-du-Rhône est l’un des départements dont le taux est le plus élevé pour les faits de violences volontaires constatés par les services de police et les unités de gendarmerie : 25,30/000 (moyenne nationale : 18,70/000)
Les violences conjugales représentent 30 % de faits constatés de violences volontaires (moyenne nationale : 25,6 %).
La variation des faits constatés de violences volontaires sur femmes majeures par conjoint de 2004 à 2007 est de + 51.2 % (moyenne nationale : + 31.3 %)
C’est le département du littoral méditerranéen dont le taux est le plus élevé.
Il n’existe pas de données territorialisées sur les violences faites aux femmes.
Les partenaires institutionnels ne se limitent pas à être des financeurs, ce sont de réels partenaires de terrain. Pourtant quelques zones d’ombres demeurent et les bonnes volontés ne suffisent pas à compenser les :
-Disparités de moyens et d’outils selon les territoires
-Carences en matière de formation et de sensibilisation des professionnels qui sont démunis et manquent d’outils de repérage et de suivi.
-Manques criant d’hébergement spécifiques les femmes victimes de violences.
Le programme en Région
Lundi 24 novembre
Miramas
-Cinéma le Comoedia
exposition « Violences : elles disent non ! » ; dédicace d’un écrivain d’origine chilienne; projection du film « Réfugiado », film de Diego Lerman avant -première Quinzaine des réalisateurs 2014, Festival de Cannes; débat en présence de Mme Joffrin, docteur Psychiatre à Miramas.
24-28 novembre Port-de-Bouc
-Centre Social Jacques Brel Expositions « Je ne crois que ce que je vois » et « C’est mon genre ! »
Mardi 25 novembre
Aix-en-Provence
-Cinéma Le Cézanne
« Philomena » de S. Frears sur le thème «de l’adoption et le vol d’enfants ». Les bénéfices seront reversé à l’association SOS Femmes 13 qui lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Aubagne
-Espace des libertés
«Protéger la mère, c’est protéger l’enfant». Sensibilisation du grand public, des professionnels et des élèves du lycée Eiffel sur le thème des enfants exposés aux violences familiales. Matinée conférence avec intervention de Messieurs Durand et Weber.
Marseille
-Tribunal de Grande Instance: stands des associations dans la salle des Pas perdus. Sensibilisation du grand public et des professionnels sur toutes les thématiques de la lutte contre les violences faites aux femmes Organismes /organisateurs : Conseil départemental de l’accès au Droit et associations partenaires : APERS, Alliance Pays d’Arles, AVAD, CIDFF, Résonances…
-Pathé Madeleine, 36 avenue Foch
« Philomena » de S. Frears sur le thème de l’adoption et le vol d’enfants.
Organismes /organisateurs : Soroptimist International Club de marseille
-Institut Culturel italien, 6, rue Fernand Pauriol, Les filles de Shéhérazade – Histoire de femmes. Spectacle théâtral mettant l’accent sur les conditions de vie des femmes et les inégalités à travers le monde. Organismes /organisateurs : Institut Culturel Italien et SOS Femmes 13
-Place Félix Baret, Marseille, de 11 heures à 14 heures
Rencontre Grand Public : Flash mob – Prestations d’artistes : duo de chanteuses lyrique, danseuses flamenco. Flash mob organisé avec le grand public après atelier de création de masques blancs portant inscription d’insultes et de propos dévalorisants et gants roses portant inscription des
souhaits-revendications qui seront portés pour le flash mob.
Tarascon
-Tribunal de Grande Instance
Stands des associations dans la salle des Pas perdus
Sensibilisation du grand public et des professionnels sur toutes les thématiques de la lutte contre les violences faites aux femmes
La Penne-sur-Huveaune
« Quand nous rêvions que les hommes et les femmes seraient égalEs » spectacle de Catherine Lecoq contre les violences faites aux femmes, déclinant les préjugés sexistes, l’aspect du harcèlement dans le cadre du travail et violences et prison psychologique au sein du couple menant à la mort de la femme. Petite enfance et préjugés. Manifeste du droit des femmes d’Eve Ensler en final.
Vitrolles
Projection du film « Ne dis rien » d’Iciar Bollain suivie d’un débat animé par SOS Femmes 13 et les membres du Réseau violences conjugales.
Jeudi 27 Novembre
Arles
-Centre social de Barriol, Film « Les insoumises » d’Eric Gueret, Projection suivie d’un débat animé par les professionnelles du CIDFF du Pays d’Arles. Le film est qu’il aborde diverses formes de violences faites aux femmes (excision, élimination des filles, esclavage sexuel, crimes d’honneur, violences au sein du couple) au travers de divers portraits, et dans une dimension internationale (Mali, Inde, Thaïlande, Turquie et France).
-Exposition « Violences, elles disent non » qui sera proposée dans les 2 centres sociaux de la Ville d’Arles par le CIDFF du Pays d’Arles
Vendredi 28 Novembre
Istres
-Cinéma le Coluche, projection des courts-métrages « Avant que de tout perdre » traitant de l’impact des violences conjugales sur les enfants : tout public.
La projection sera suivie d’une conférence animée par les membres du réseau violences conjugales Istréen : Eric Florentino : animateur réseau pour l’association SOS Femmes 13 – Jacqueline Ballandras : psychiatre service de thérapie familiale Hôpital de Martigues – Cécile Oliviero : adjointe cohésion sociale à la Maison de la Solidarité (MDS 13)
«Le procès de Vivianne Amsallem » sera suivie d’une conférence animée par SOS Femmes 13, la MDS d’Istres et l’Unité de thérapie Familiale.
Jeudi 27 Novembre
Arles
-Centre social Mas Clairanne du Trébon, Arles: Film « Les insoumises » d’Eric Gueret, Projection suivie d’un débat animé par les professionnelles du CIDFF du Pays d’Arles. Le film aborde diverses formes de violences faites aux femmes (excision, élimination des filles, esclavage sexuel, crimes d’honneur, violences au sein du couple) au travers de divers portraits, et dans une dimension internationale (Mali, Inde, Thaïlande, Turquie et France).
-Exposition « Violences, elles disent non » sera proposée dans les 2 centres sociaux de la Ville d’Arles par le CIDFF du Pays d’Arles
Alpes-Maritimes
Mardi 25 Novembre
Nice
«La prostitution, une liberté ou un esclavage ? » Conférence débat public avec la présence de Joël Martine, auteur de « Le Viol location ».