Publié le 15 décembre 2014 à  23h30 - DerniÚre mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44
Au sein d’un hĂ©micycle particuliĂšrement morne ressort l’affrontement, le Ă©niĂšme, entre le FN StĂ©phane Ravier, maire des 13/14 et Caroline Pozmentier, l’adjointe UMP Ă la sĂ©curitĂ©.
Un FN qui entend surfer sur les sentiments d’insĂ©curitĂ©, se proposant mĂȘme d’organiser un rĂ©fĂ©rendum dans son secteur sur la police municipale. Objet de son « ire », l’acquisition pour expĂ©rimentation d’un dispositif de points d’appel d’urgence.
StĂ©phane Ravier affirme, dans un premier temps, que les statistiques sur la dĂ©linquance «sont bidonnĂ©es», sans chercher Ă apporter la moindre preuve. Une fois ceci balayĂ©, il peut lancer : «Vous demandez 100 000 euros pour expĂ©rimenter 11 points d’urgence sur des lieux dĂ©jĂ protĂ©gĂ©s par la vidĂ©oprotection. Ce dispositif n’est pas sans rappeler la mesure phare de Bernard Cazeneuve qui vise Ă doter la police nationale de tablette numĂ©rique. Pendant que les crapules auront le doigt sur la gĂąchette, les policiers l’auront sur la tablette et les citoyens marseillais agressĂ©s auront le doigt sur le bouton».
Alors, face au tableau apocalyptique qu’il vient de dĂ©peindre, il indique vouloir en appeler aux habitants des 13/14, s’adresse Ă Jean-Claude Gaudin, le sĂ©nateur-maire : «Organisez un rĂ©fĂ©rendum sur la police municipale. Si tel n’est pas le cas, je serais contraint de contacter le peuple seul souverain. Ceci n’est pas une dĂ©marche politicienne mais un SOS».
StĂ©phane Mari, pour le PS, dĂ©nonce le propos du Frontiste, considĂšre que les efforts de lâĂtat ont permis d’obtenir des rĂ©sultats «et je n’oublie pas d’associer les efforts accomplis par la Ville». Il annonce que son groupe votera la dĂ©libĂ©ration.
La rĂ©ponse de Caroline Pozmentier au FN est cinglante : «Balayer devant votre porte. Vous voulez nous faire croire que votre parti est un champion en la matiĂšre. C’est faux. Il n’y a pas de directeur de la police municipale Ă Mantes-la-Ville; Ă HĂ©nin le Maire FN veut remplacer la police nationale par la police municipale». Elle interroge: «Connaissez-vous les missions de la police municipale ? Savez-vous de quoi vous parlez ? Et quel est votre credo ? Couper les lignes budgĂ©taires pour les plus pauvres, entretenir la haine de l’Autre».
Alors, d’affirmer : «Vous ne ferez pas votre publicitĂ© sur le dos de nos 400 policiers municipaux. Ces hommes et ces femmes qui rendent un service public des plus exigeants partout oĂč ils sont appelĂ©s et dans votre secteur ce sont plus de 4 000 interventions qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es depuis le dĂ©but de l’annĂ©e et parfois Ă votre demande».
Puis de noter : « On ne vous entend pas sur les engagements non tenus par le gouvernement socialiste pour Marseille…». «Personne n’est dupe, lance-t-elle, vous Ćuvrez pour vous mĂȘme, dans un but bassement Ă©lectoraliste».
Jean-Claude Gaudin tient Ă prendre Ă son tour la parole pour rappeler le meurtre d’Ibrahim Ali «fusillĂ© par des colleurs d’affiches FN». Puis d’en venir au meurtre du jeune Nicolas Bourgat, 15 ans, en 1996. «Jean-Marie Le Pen avait tentĂ© de profiter de ce drame pour organiser un soulĂšvement. Il a essayĂ© de faire venir 20 000 personnes Ă Marseille. Ce fut la semaine la plus difficile pour moi. Finalement sa manifestation, le matin des obsĂšques, n’a rassemblĂ© que 7000 personnes. L’aprĂšs-midi, devant la petite Ă©glise, plus de 7 000 Marseillais se sont rassemblĂ©s pour exprimer leur chagrin, apporter leur soutien Ă la famille de Nicolas. Ce jour lĂ , j’Ă©tais fier d’ĂȘtre Marseillais. C’est pour cela que je ne vous autorise pas Ă organiser le referendum. Vous n’aurez jamais le personnel municipal».
Michel CAIRE