Publié le 19 juin 2013 à 22h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h38
Christophe Masse, président du groupe socialiste et partenaires au conseil municipal de Marseille et vice-président du conseil général s’est déclaré candidat
C’est sur la terrasse du mythique bar de la Marine sur le Vieux-Port, ce 19 juin, que Christophe Masse, vice-président du conseil général des Bouches-du-Rhône et président du groupe Faire gagner Marseille au conseil municipal, s’est inscrit dans la course aux primaires citoyennes socialistes. Une candidature tardive qui fait de lui le 10e candidat et peut-être pas le dernier … justifiant un tel retard , par rapport aux autres candidats, de par « son engagement » à la tête du groupe Faire gagner Marseille au conseil municipal. « Le devoir accompli », il a remis son mandat au groupe qui procédera à une nouvelle élection d’ici le 8 octobre. Et à propos des 1 300 parrainages nécessaires, il affirme ne pas les avoir. « Je commence à partir de ce matin ». De fait, Christophe Masse avoue être « très excité et très motivé » d’annoncer cette candidature qui a été « mûrement réfléchie ».
« Je suis un élu de terrain et de tous les dossiers »
Appuyant son propos, il précise : « Je suis un élu de terrain et de tous les dossiers » rappelant outre un nom qui fait partie de l’histoire de Marseille, son parcours de député, de vice-président du conseil général « avec d’importantes délégations : les sports, les transports, le logement, le développement économique, la sécurité ». In fine : « Un regard d’expertises, des atouts très importants. Et dans tout cela, je suis un des plus jeunes candidats ». Mais, tient-il à préciser « C’est une déclaration de candidature pas un programme. Je ne suis pas l’homme qui va sortir aujourd’hui un programme de sa poche. » Les grandes orientations de son programme, il les dévoilera le 5 juillet. « Il faut que je m’adresse d’abord aux militants, aux sympathisants, aux forces vives de Marseille ». Toujours est-il que l’objectif affiché par le candidat est de « vraiment qualifiée Marseille dans le 21e siècle et que la Ville reprenne sa place dans la conquête internationale. » Le ton est donné. Et pour cela, plaide-t-il : « Il faut s’en donner les moyens ».
« Je suis de gauche mais je veux faire bouger les lignes sur la sécurité »
Il offre quelques pistes avec « l’heure de la méthode » : « Je suis un homme d’écoute, de dialogue et de concertation. Il faut donc écouter la gauche, les forces vives de Marseille et toutes les belles intelligences pour créer sur Marseille une structure à l’instar du Comité du grand Lille, une boîte à idées pour les grands projets, les infrastructures. » Évoque également « des choses à dire qui ne seront pas faciles à écouter par les Marseillais ». Il veut ainsi « briser les tabous ». « Je suis de gauche mais je veux faire bouger les lignes sur la sécurité ». Revendiquant une « proximité » avec le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, il affirme avoir « fait bouger Jean-Claude Gaudin sur la police municipale, l’insécurité et la vidéosurveillance ». Il s’insurge notamment sur « les incivilités du quotidien que les maires successifs ont tolérées. Se garer en double file ce n’est pas normal. Il faut remettre de l’ordre à tout ça, c’est la base même de tous les discours constructifs. » Il entend également « bouger les lignes » sur « le rapport à l’entreprise. Je ne veux pas marcher à côté mais ensemble ».
« Il faut prendre exemple sur le privé »
Christophe Masse assure vouloir un « rajeunissement » et une « modernisation de la vie politique » à Marseille, notamment raccourcir les délais entre les délibérations du conseil municipal et leur mise en application « dans le respect des lois ». « Il y a trop d’attentes, il faut prendre exemple sur le privé avec des actions rapides.» De sa conviction : « Prendre la main, agir avec plus de détermination. Quand on est maire à Marseille on n’a pas à subir ».
« Je suis un socialiste qui pratique des ouvertures avec des valeurs de gauche »
Pour en revenir aux primaires, le nombre de candidats suscitent quelque interrogation. « Je ne me trompe pas d’élection. Ce n’est pas une élection contre mais pour préparer le grand rassemblement du 20 octobre qui va prendre en compte la pluralité des candidatures. » Il tient à souligner : « Je suis dans le rassemblement. Je parle à tout le monde : tous les élus, les présidents exécutifs, les candidats des primaires. Je suis un socialiste qui pratique des ouvertures avec des valeurs de gauche. » Des questions sont alors posées sur les autres candidats, Eugène Caselli en tête. Selon Christophe Masse : « Il a présenté le bilan de sa gestion à MPM », mettant à son actif « une gouvernance partagée où il a agi avec habileté ». Puis, immédiatement précisera : « Je ne ferai aucun commentaire sur les autres candidats, je ne réponds plus.»
« Au plus il y a de candidats au plus la mobilisation des électeurs est importante »
Il revient alors sur la pluralité : « Là où l’UMP, la droite se trompe, c’est que nous avons la culture du débat et du rassemblement. Au plus il y a de candidats au plus la mobilisation des électeurs est importante. » En revanche, il dit craindre deux écueils dans le cadre de ces primaires : « La faute de comportement et celui de la programmation, attention à la surenchère. »
« Je souhaite une implication plus importante sur la tutelle »
La mise sous tutelle de la Fédération des Bouches-du Rhône est au cœur des débats. Christophe Masse estime à l’instar de Jean-Pierre Mignard, président de la Haute autorité dédiée aux primaires municipales de Marseille et Aix-en-Provence : « Elle est arrivée trop tard ». Il explique : « Jean David Ciot a fait un congrès, un Conseil fédéral et nommé des personnes à des délégations. C’est se foutre du monde et des militants que l’on traite par dessus la jambe. »
« Un candidat à la mairie de Marseille ne pourra pas être contre la métropole »
Et comme Jean-Pierre Mignard, « je souhaite une implication plus importante sur la tutelle. On a besoin d’avoir des validations ». Il estime, par ailleurs, que « cette primaire a un seul défaut, un contexte politique national qui ne provoquera pas la lame de fond que l’on a connu lors des primaires où François Hollande a été élu. » Avançant les chiffres du second tours : 28 450 votants. « J’ai peur qu’on ne les atteigne pas. D’où l’importance de nourrir le débat encore plus. » Et autre sujet de clivages abordé, la métropole. Il estime qu’ « un candidat à la mairie de Marseille ne pourra pas être contre la métropole. »
Patricia MAILLE-CAIRE