Publié le 11 janvier 2015 à 21h43 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h35
L’année 2015 a une importance toute particulière pour la communauté arménienne puisqu’elle est celle du 100e anniversaire du génocide et c’est donc dans un climat de gravité que s’est déroulée la cérémonie des vœux du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) Marseille Provence. Tour à tour les 3 co-présidents : Jacques Donabedian, Simon Azilazian et Elyane Kazandjian ont pris la parole, avant que ne s’exprime la députée Valérie Boyer, représentant le maire de Marseille, Guy Teissier, le président de MPM et Jean-Noël Guérini, le président du Département.
Jacques Donabedian souhaite une année 2015: «Éthique, une année de liberté, de fraternité et d’égalité». Il souhaite qu’elle permette «d’éclairer l’Europe sur le visage de la Turquie» et qu’elle soit celle «de la reconnaissance internationale du Haut-Karabagh et la paix pour nos frères». Puis de rappeler: «Marseille joue un rôle capital dans la lutte contre le négationnisme et nous continuons à réclamer que ce dernier, grâce à une loi, soit pénalisé».
Éliane Kazandjian lance: «Les arméniens ont fini de pleurer, ils ont quitté les habits de deuils pour ceux de la revendication pour la reconnaissance et la réparation morale, financière et territoriale du génocide». «100 ans après, la page n’est toujours pas tournée, explique Simon Azilazian, seule la justice calmera la douleur qui nous taraude. Mais la Turquie nie toujours et ce sont les kurdes et les Chrétiens d’Irak et de Syrie qui subissent aujourd’hui ce que les arméniens ont connu, sous l’œil complice de la Turquie». Puis, de s’interroger : «Comment comprendre que les projets de Loi de Christophe Masse puis de Valérie Boyer sur la pénalisation du négationnisme aient été rejeté ?». Il note, enfin: «La société turque brave le pouvoir en exigeant la reconnaissance du génocide et cette force intérieure peut faire vaciller le pouvoir».
Le vice-consul d’Arménie avance à son tour: «Les descendants des rescapés poursuivent le combat pour la réparation du crime d’État commis voilà 100 ans».
Puis c’est au tour de la députée UMP Valérie Boyer de prendre la parole : «J’ai travaillé à un nouveau texte permettant de sortir de l’impasse de la liberté d’expression et de prendre en compte tous les génocides. J’ai transmis ce texte à tous les partis politiques et au Président de la République».
Guy Teissier, le président de MPM, rend hommage à «cette communauté si bien intégrée», se souvient avec émotion de sa visite au mémorial du génocide à Erevan: «Je mesure à quel point, un siècle après, la plaie peut toujours être béante ».
Jean-Noël Guérini, le président du CG13 indique qu’en tant que sénateur, il rêve «de l’inscription de la condamnation de tous les génocides dans notre droit». Puis de rendre hommage au résistant Missak Manouchian «à ces réfugiés qui sont morts en héros pour la liberté de la France, des Français». Rappelant: «Ce que j’ai pu faire pour l’Arménie c’est grâce aux associations arméniennes du Département».
Michel CAIRE