EELV opte pour une stratégie d’« autonomie ouverte » au 1er tour
A la quasi-unanimité, militants et élus écologistes, réunis en assemblée générale ce samedi, ont acté « la non-participation aux primaires socialistes » et se sont prononcés pour une « autonomie au premier tour des municipales » à Marseille. Une démarche politique qui s’accompagne d’une ouverture à la société civile afin d’élaborer « un projet d’avenir pour la ville et plus largement pour l’aire métropolitaine ».
« Nous porterons haut et fort les couleurs d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) au premier tour » : comme l’indique Christine Juste, porte-parole du comité de ville EELV Marseille : les militants et élus du mouvement écologiste réunis en assemblée générale ce samedi 4 mai rue des Lices, ont acté, à la quasi-unanimité (98%), « la non-participation aux primaires socialistes » et se sont prononcés pour une stratégie d’« autonomie au premier tour des municipales » en mars 2014 dans la cité phocéenne.
La motion adoptée lors de cette assemblée générale précise que cette décision a été arrêtée au regard de l’ancrage de l’écologie politique depuis quelques années à Marseille. « Les écologistes ont été présents à tous les scrutins depuis 2009 en autonomes réalisant des scores à 2 chiffres. De même, les initiatives citoyennes, écologistes et d’économie sociale et solidaire foisonnent dans notre ville », indique le texte. Et d’estimer que « la Ville, même si elle possède d’indéniables atouts et énergies, est exsangue dans sa gouvernance ». « Le système mis en place est à bout de souffle. La violence s’installe dans une ville fracturée avec des dirigeants sans vision ni ambition pour changer la ville », jugent élus et militants écologistes. Sans compter qu’à Marseille, « plus qu’ailleurs » selon eux, « le clientélisme, les enjeux autour des postes et des indemnités, les dynasties politiques ont mis à mal le sentiment que faire de la politique c’est avant tout porter l’intérêt général ».
Dans ces conditions, les écologistes considèrent qu’une alliance avec le PS et ses alliés dès le premier tour « serait une impasse qui amènerait à l’invisibilité et à la disparition de nos idées ». « Pour être entendus, nous nous présenterons
en autonomie au premier tour. Les priorités que nous défendrons dans un contrat de mandature de la gauche à Marseille seront respectées grâce à la légitimité des urnes, et non par un accord d’appareils », expliquent les écologistes. Et d’estimer que « c’est la concurrence des idées et des projets qui doit faire débat ». « C’est un projet écologiste que nous voulons d’abord confronter à celui de nos partenaires éventuels de gauche devant les Marseillais et non une stérile compétition médiatique des personnes lors de primaires à gauche », plaident-ils.
Le programme validé en juin, le choix de la tête de liste tranché à l’automne
Une démarche politique qui s’inscrira dans le cadre d’une ouverture à la société civile. « Nous sommes ouverts à tous les citoyens de Marseille, à des personnes qui peuvent être adhérents d’autres partis politiques mais qui, s’ils nous rejoignent, se mettront derrière nos couleurs », précise Christine Juste. Une stratégie d’« autonomie ouverte », déclinée dans tous les secteurs de la ville, qui doit permettre « d’établir un dialogue avec le peuple de l’écologie et les acteurs de la transformation écologique et sociale ». EELV Marseille souhaite ainsi proposer aux électeurs marseillais de soutenir « des valeurs intangibles et un projet d’avenir pour la ville et plus largement pour l’aire métropolitaine ». « Notre devoir est de proposer des alternatives visionnaires et concrètes, pour recréer la confiance des habitants. Nous proposerons un projet de « Ville en Transition ». Notre programme sera : environnemental, social, égalitaire, économique, démocratique et humaniste », clament les écologistes.
Et de lancer d’ores et déjà un appel à la société civile afin, comme l’explique la porte-parole du comité de ville, d’« élaborer de la manière la plus large possible le programme sur lequel les adhérents ont déjà beaucoup travaillé ». Un programme qui sera validé par une deuxième assemblée générale au mois de juin.
Ce n’est qu’ensuite que les écologistes souhaitent se pencher sur le nom de celui qui sera amené à conduire cette liste écologiste ouverte. « Notre volonté est de ne pas personnaliser outre mesure le débat dès à présent même si des candidatures se font jour », souligne Christine Juste, en faisant notamment allusion à Karim Zéribi, député européen et conseiller municipal de Marseille, et Sébastien Barles, porte-parole d’EELV et conseiller municipal de Marseille. « L’ambition n’est pas un mal. D’autres personnes pourront aussi se manifester », indique la porte-parole du comité de ville.
Ce n’est qu’à l’issue d’un débat qui aura pour cadre une troisième assemblée générale en septembre-octobre que les adhérents se prononceront sur le ou les candidats en présence. Un « vote consultatif » qui sera ensuite validé par le mouvement écologiste en PACA.
Serge PAYRAU