Publié le 10 septembre 2014 à 0h04 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h39
Les élu-e-s régionaux EELV «prennent acte de la décision du Conseil d’administration du Parc national des Calanques, et regrettent l’avis favorable permettant les rejets d’eau de traitement de boues rouges en mer au-delà de 2015 sans conditions plus strictes». Ils demandent à l’État «de veiller rigoureusement à l’application ligne à ligne des réserves accompagnant l’Avis du Parc.»
Pour les élus: «La mobilisation n’est pas terminée ». Ils rappellent : « « Boue rouge » est le nom communément donné au principal déchet produit par le traitement de la bauxite dans la fabrication de l’alumine ou de l’aluminium. Depuis près de 50 ans, près de 30 millions de tonnes de « boues rouges » ont été déversées au large de Cassis et s’étalent du golfe de Fos à la rade de Toulon, acheminées par une conduite longue de 47 km reliant l’usine de Gardanne à la mer Méditerranée. Ces boues rouges sont chargées en métaux lourds toxiques (titane, chrome, plomb, nickel, mercure, arsenic, cadmium). La dette écologique est extrêmement lourde ».
«Aujourd’hui, indiquent-ils, la société Alteo prévoit bien de respecter cette interdiction, grâce à des filtres-presse qui retiennent les résidus de bauxite (résidus solides). Si cet engagement est tenu, il s’agira d’une avancée réelle, et pour l’environnement, et pour l’emploi, ce dont nous nous félicitons. Nous avons d’autant plus besoin de savoir-faire industriels sur notre territoire qu’il faudra tôt ou tard dépolluer, traiter et valoriser les stocks de boues rouges à terre».
Mais cette avancée n’étaient pas suffisante à leurs yeux : «Il faut se donner les moyens d’aller plus loin. En effet, il restera les rejets d’eaux de lavage et de ruissellement, chargées en métaux lourds comme l’arsenic, l’aluminium, le fer total, potentiellement nocifs pour la faune et la flore et qui dérogent aux normes autorisées. L’entreprise fait valoir qu’une réaction chimique avec l’eau de mer piègera ces métaux lourds par la production d’ « hydrotalcites ». Ce traitement naturel des métaux lourds par l’eau de mer doit être prouvé en situation réelle et ne suffit pas, selon nous, à accepter la demande en l’état. Le délai accordé pour trouver une solution (depuis 20 ans), les exigences d’un Parc national et l’utilisation d’argent public pour financer les investissements (15 M€ de l’Agence de l’Eau), justifient d’être particulièrement exigeants ».
Les élus EELV avaient demandé au Conseil d’Administration du Parc national des Calanques de ne pas donner d’avis favorable sans les conditions suivantes :
Une expertise scientifique indépendante sur les « hydrotalcites », en lien avec le Conseil scientifique du Parc, et un contrôle annuel des effets sur la faune et la flore .
Des engagements à réduire le volume des effluents et la recherche d’une amélioration continue du process vers zéro déchet. L’application des meilleurs techniques disponibles, et l’investissement dans un procédé propre et à basse consommation d’énergie, dès que les recherches en cours auront fait leurs preuves. Un suivi et un contrôle annuel des engagements de l’entreprise ci-dessus et une clause de revoyure périodique, permettant à l’Etat et au Parc national de contrôler les engagements de l’entreprise, mais aussi d’accompagner une démarche de progrès.