Vœux de la CCIMP: Jacques Pfister :« Nous sommes candidats pour devenir le bras économique de cette future métropole ».

Publié le 29 janvier 2015 à  18h04 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h37

le président de la CCIMP, jacques Pfister,  entouré de ces vice-présidents lors des voeux à la presse au sein du Palais de la Bourse (Photo Philippe Maillé)
le président de la CCIMP, jacques Pfister, entouré de ces vice-présidents lors des voeux à la presse au sein du Palais de la Bourse (Photo Philippe Maillé)

«I have dream» aurait pu être le titre de l’intervention de Jacques Pfister, président de la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence (CCIMP) lors de ces vœux à la presse. Un rêve qui l’a propulsé en 2025 traduisant, non sans humour, la ligne du président. «Ce matin-là, l’Europe entière a rendez-vous sur le site du Technoparc Henri Fabre pour assister au lancement du premier hélicoptère à énergie photovoltaïque sans pilote. C’est officiel, Aix-Marseille-Provence devient le leader mondial de l’innovation aéronautique»; «la Métropole provençale enregistre la meilleure progression dans le célèbre classement Datar, qui en décembre 2024, la classe 15e Métropole européenne, juste devant la Métropole lyonnaise»; «les Métropoles européennes, qui jadis moquaient Aix-Marseille-Provence, certaines de leur supériorité pour des siècles, se prosternent devant le carré magique Vama -Vitrolles- Aix-Marseille-Aubagne»; «c’est bien l’union qui a fait le succès de ce territoire. C’est en tout cas ce que déclare la 3e Présidente de la Métropole nouvellement élue (…) une Aubagnaise de 43 ans, chef d’entreprise, devenue le porte étendard de l’ambition d’Aix Marseille-Provence»; «le Port n’appartient plus à l’État. Depuis 2019, il éclabousse de ses performances tout le territoire : 5 millions de containers, 3 millions de passagers, il est désormais ancré dans le Top 5 des grands ports européens»; «son aéroport. Deuxième aéroport français avec 15 millions de passagers, il est le premier aéroport intercontinental après Paris.Ses liaisons directes, depuis l’Asie et l’Afrique du Nord, via le hub de Dubaï, ont donné un grand coup de fouet au trafic et à l’activité économique. Cela n’aurait pas été possible sans les nouveaux actionnaires du Golfe qui, après avoir racheté l’OM, ont, en partenariat avec la CCI, fait d’Aix-Marseille-Provence Airport, le plus gros projet de développement aéroportuaire d’Europe»; «lancée en 2019, la Cigale Numéric Valley est devenue la place forte mondiale du numérique et accueille la plus forte concentration de start-up, jamais enregistrée», etc., etc.

«La métropole aura encore besoin du monde économique»

Et le président, à regret, après un atterrissage forcé, de revenir en 2015 avec la mutation institutionnelle, est-ce à dire l’arrivée de la métropole Aix-Marseille-Provence. Et d’insister: «La métropole aura encore besoin du monde économique». Car, précise-t-il: «Très vite, elle devra faire face à deux défis: le défi de l’image (…) et le défi de la croissance (…)». Pour ce dernier, il considère que la métropole «devra également réussir le « Grand Pari » du développement économique, dégager de la richesse et de la créativité.» Pour ce faire, estime-t-il: «Nous sommes candidats pour devenir le bras économique de cette future métropole». Soulignant un travail avec les autres CCI métropolitaines «pour voir ce principe reconnu dans la loi». Tel le gardien du phare métropolitain, il avance: «Nous veillerons à éviter les déviances et les tentatives de recréer le millefeuille indigeste qui pénalise la performance d’Aix-Marseille-Provence». Il en vient ensuite à la mutation économique. «C’est notre mission historique, nous la poursuivons bien entendu au travers de notre relation quotidienne avec les entreprises. En 2014, nous avons enregistré près de 164 000 utilisations des services, salons, événements, actions, formations de la CCIMP par les entreprises du territoire». La CCIMP entend aller plus loin avec cette année l’organisation d’un Salon des Entrepreneurs sur le territoire «qui devrait attirer plusieurs milliers d’entreprises, des PME, en quête de solutions pour se développer».

«La vraie mutation économique c’est celle des filières d’excellence»

«Mais la vraie mutation économique, poursuit-il,«c’est celle des filières d’excellence et de notre capacité à découvrir et accompagner les champions de ce territoire et leurs grands projets structurants. Ce sont eux qui dessinent le nouveau visage du territoire». Rappelant au niveau du numérique : le projet The Camp ou encore la réussite de Voyageprive.com. «Nous sommes engagés dans la bataille du numérique à travers ces projets et notamment French Tech où, aux côtés de Provence Promotion et des autres acteurs, nous avons participé au 1er succès métropolitain après MP 2013», se réjouit-il. Autre fleuron l’aéronautique. Citant le Technoparc Henri Fabre et la structuration de tout un écosystème. Aux côtés d’Airbus Helicopters notamment, «nous sommes présents pour accompagner le pilotage de cette usine du futur». Au niveau de l’énergie, toujours le Technoparc Henri Fabre. «Mais également PIICTO qui à l’ouest, réinvente la coopération industrielle ou encore le projet d’éolien flottant Provence Grand Large et bien sûr ITER». Énumérant ainsi nombre d’avancées au niveau du Port, de la santé et, l’art de vivre. Selon le président de la CCIMP, il s’agit d’entrer «dans la 3e Révolution Industrielle». «Elle impose de faire des choix»,ajoute-t-il,«d’avoir une vision plus sélective pour ne pas subir, mais profiter d’une mondialisation qui de fait s’impose à nous».

«La complainte du consulaire dépouillé»

En ce qui concerne la mutation consulaire, il s’interroge sur le devenir des CCI? «C’est une refonte complète de l’organisation de notre CCI et des CCI de France qui se profile. Un changement profond», explique-t-il. Indiquant: «Nous sommes au service des entreprises et des territoires. (…) Nous investissons massivement depuis des années et là je parle plus particulièrement de la CCIMP. Pour faire grandir ce territoire». Mais il fustige un gouvernement qui ponctionne «sévèrement», voire «injustement», l’ensemble des CCI. «L’ensemble des CCI de France s’inquiète, certaines, en cessation de paiement, sont déjà en train de passer sous tutelle de l’État. Je n’ose penser que c’est le but inavoué de Bercy…», dévoile-t-il. S’il ne souhaite pas jouer «la complainte du consulaire dépouillé», il entend mettre en exergue «le système de désappropriation des ressources fiscales des entreprises locales. Cette grande ponction se traduit par 20 millions de prélèvement global, sans aucune diminution de la pression fiscale de nos entreprises.» «Cet argent,assène-t-il, venu de l’entreprise, ne sera pas employé sur place au profit du développement économique de la métropole mais va être recyclé dans la grande « lessiveuse nationale »pour aller boucher je ne sais quel trou budgétaire.» Expliquant que ce sont «100 millions d’investissements possibles qui vont s’évaporer de notre territoire». Avec ces 100 millions décrit-il, il reprend la SNCM ou bien, réhabilite la zone de LFoundry ou bien rachète le J1…

«Si le préfet est d’accord nous avons une capacité à prendre une participation dans un projet viable de la SNCM»

De fait, le président est interrogé sur un éventuel investissement dans la SNCM.
«Une CCI peut investir dans des entreprises, devenir partenaire d’une entreprise. Nous devons avoir pour cela un accord sur l’investissement de la tutelle. On soumet donc le projet pour validation au préfet.» Et de citer comme exemple: «Nous sommes sur le point d’investir pour développement du campus de Kedge à Luminy pour un montant de 30M€. Cela va faire progresser le Campus et apporter un peu de de rentabilité à la CCI pour ces besoins futur. Si le préfet est d’accord nous avons une capacité à prendre une participation dans un projet viable de la SNCM». Mais, reprend Joseph Perez, vice-président de la CCIMP: «Pour la SNCM, on est là dans une étape incontournable. Il fallait en arriver à cette situation pour essayer de susciter une offre de reprise». Puis, de souligner: «L’aspect complexe du dossier». Lançant: «A force d’avoir voulu insister pour rester dans le secteur public cette entreprise n’a pas facilité sa pérennité. La compagnie ne peut pas perdurer si elle n’a pas un minimum d’équilibre, un souci de se placer dans les règles concurrentielles normales. Certains acteurs plutôt que de mesurer leur capacité de nuisance feraient bien d’essayer de contribuer à montrer que cette société peut avoir un projet viable»
Patricia MAILLE-CAIRE

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